On devine le tableau derrière l'échafaudage, protégé par une vitre blindée naturellement : dimensions : 424, ce sont des centimètres, donc cela fait 4 mètres et 24 centimètres de haut, et 6,51cm de large : un monument de peinture. Le tableau était stocké enroulé au musée d'Autun, mal entretenu, il fallait le restaurer, dans un lieu bénéficiant d'espace, une ancienne gare, le musée d'Orsay, d'où l'échafaudage, et un mécène, le Crédit Agricole !
le sociétaire que je suis est fier de sa banque verte !
Comment vous permettre d'apprécier les dimensions ?
Ce tableau spectaculaire illustre le siège de Gergovie, fameuse bataille qui vit Jules César, au premier
siècle avant Jésus-Christ, asseoir sa domination sur le territoire de
la France. Au loin, on devine les crêtes de montagnes, allusion à
l'Auvergne où se situe l'épisode.
L'oeuvre s'inscrit dans la tradition académique. Les
postures théâtrales, les corps athlétiques, mais également la monumentalité et
le souci de lisibilité, font notamment songer aux célèbres Sabines de
Jacques-Louis David (musée du Louvre, 1794).
Selon le récit de César lui-même, les femmes gauloises
haranguèrent et insultèrent les Romains. Glaize les représente sur un char au
centre de la composition, se dressant tel un rempart. Une vieille mère cache sa
fille dans ses bras ; une autre agite sa faucille d'or en criant ; une
troisième, implacable dans sa colère et sa haine, tient l'enfant qu'elle
vient d'égorger pour le soustraire aux vainqueurs.
A leurs pieds, des gaulois opposent eux aussi une
résistance héroïque : un blessé à terre brandit encore son épée, un autre tend
son arc pour décocher une flèche… Mais à droite, les Romains avancent,
sanguinaires et sans pitié, précédés par un cavalier dont il ne faut pas confondre le casque avec celui d'Astérix, et qui est attaqué par un molosse, pendant que son destrier piétine nos belles ancêtres.
esquisse préparatoire autrefois également à Autun, et maintenant à Orsay bien plus petit, 69,3cm x 97,7 cm, je dirais qu'il est à l'échelle 1/6 |
Avec Femmes gauloises, Glaize transforme une déroute en acte
de bravoure et la dimension patriotique, voire nationaliste, de l'oeuvre ne
laisse pas indifférent le nouveau régime.
Au moment de son exposition au salon de 1852, Napoléon III
vient d'être proclamé empereur. L'homme se passionne pour la figure de César
(dont il publiera une histoire au milieu des années 1860), mais aussi pour
l'histoire des peuples gaulois, remise à l'honneur par l'historien Amédée
Thierry (Histoire des Gaulois, 1828).
Preuve de cet intérêt, il lancera des fouilles pour tenter
de localiser le site d'Alesia ou encore créera, à Saint-Germain-en-Laye, un
musée des antiquités nationales destiné à abriter le produit des fouilles
archéologiques réalisées sur notre sol.
Le tableau est acheté par l'Etat car cette exaltation de la
patrie doit souder les Français dans un même idéal de fierté et de courage. Et
pour que sa signification soit complète, il est envoyé à Autun, c'est-à-dire
non loin d'Alise-Sainte-Reine où, pensait-on, avait eu lieu la bataille d'Alesia,
avant d'être affecté au musée d'Orsay en 1982.
Glaize a peint des oeuvres magnifiques, et ses femmes sont très belles
voici Psyché, (à New York), portée par une ribambelle d'anges,
mais elle n'a pas d'ailes de papillons !