... deux 300 SL ...
...le 7 juillet chez Artcurial !
une histoire extraordinaire...
à quelque chose comme quatre millions ? ?
Je sais qu'être dentiste n'est pas une sinécure : on passe sa vie devant des patients aux mâchoires écartées, épouvantés des souffrances que vous allez leur faire endurer, incapables de répondre quand on leur adresse la parole ! Mais (comme l'Agriculture autrefois) le métier a eu payé. Tel est le cas à Stockolhm du docteur Gunnar Giermark, décédé sans descendance, et qui durant sa vie professionnelle, soigna des tonnes de dents ; fit payer ses patients ; acquitta ses impôts, remboursa ses emprunts, et surtout réunit des collections impressionnantes, voitures incluses.
Deux 300 SL, une papillon classique bien entendu, mais surtout une autre qui se paie le luxe de portières normales, et d'un top remplaçable par une capote...toujours emballée dans sa caisse d'origine !
Je commence par la première, au motif qu'elle est évaluée un peu moins cher que la seconde, car elle a roulé : 67470 Km.
C'est l'un des 19 modèles "papillon" vendu neuf au Portugal, blanche (DB50) intérieur en cuir noir (code 953). Elle sort de l'usine le 19 juillet 1956, la quitte le 21 juillet pour être envoyée dans ce pays, petit en superficie, mais qui comptait pas moins de 19 Mercedes 300 SL livrées neuves ! On sait que la voiture est
importée en Suède par un concessionnaire de Göteborg, sur la côte ouest
suédoise, en 1967, pour le compte de son client, Peter Lindkvist demeurant à
Lidingö. Selon le document d'époque fourni avec la documentation incroyable
d'origine de cette voiture, elle arrive sur le sol suédois le 3
janvier 1968 et y est immatriculée le 17 janvier. Il la revend durant l'année
68 à Gunnar Giermark, qui l'immatriculera au nom de sa mère Elsa. En 1974, le
système des immatriculations suédoises change. Il la passe à son nom avec le
numéro de plaque d'immatriculation " BA 681 " qui ne sera jamais
montée sur la voiture et qui sera remise au futur acquéreur. Il roulera
régulièrement avec son Papillon et amènera la voiture à 67.470 km jusqu'en
1973, date à laquelle elle a été arrêtée et stockée au sec. Sa combinaison de
couleurs est donc bien d'origine mais, après un examen au testeur d'épaisseur
de peinture, nous avons constaté (c'est Artcurial qui parle) qu'elle a bénéficié dans sa vie, avant 1973,
d'une peinture complète. Les épaisseurs sont très correctes et montrent un
travail remarquable. L'intérieur en cuir noir présente une patine
exceptionnelle montrant combien les automobiles de l'époque étaient bien
fabriquées.
Artcurial précise : -"Elle sera livré à son futur
acquéreur avec sa documentation d'époque, papiers datant de 1968, des vignettes
anciennes, la pochette originale contenant les manuels de fonctionnement, une
sacoche en cuir noir comprenant une trousse à pharmacie, des gants de conduite,
un imperméable et diverses pièces de secours, le tout datant de la fin des
années 60".
Depuis 1973, elle est garée aux côtés de sa sœur, le
roadster de 1963 qui suit. Avec cette histoire unique, elle ne demande
qu'à revivre entre les mains d'un connaisseur et passionné de la marque.
et voici la seconde !
La voiture date de 1963, et n'a que 1372 Km au compteur :
elle est toute neuve !
En 1954, au Salon de New York,
l'importateur de voitures de luxe et de sport européennes, Max Hoffman présente
deux nouvelles Mercedes de sport : la 190 SL et la 300 SL de route. Celle-ci
est une adaptation à usage routier de la 300 SL de compétition qui se
caractérise par ses portes papillon. Quoique plus civilisée que
les voitures d'usine, la 300 SL client reste une voiture pour amateurs de
pilotage dans laquelle le confort a été sacrifié à l'efficacité. Notamment
l'accès à bord reste difficile en raison de la hauteur des seuils de porte et
cette seule particularité en limite la diffusion aux Etats-Unis, son principal
marché. Mercedes-Benz en écoule quand même 1.400 exemplaires en quatre ans,
mais confronté à une baisse de la demande en 1956, le constructeur cède encore
aux pressions américaines et en propose une version décapotable, le Roadster,
présenté à Genève en mars 1957. Sa particularité la plus visible réside dans
l'adoption de portes conventionnelles grâce à une modification du châssis par
ailleurs renforcé pour compenser l'élimination du toit.
Ce splendide cabriolet d'allure
aussi musclée que le coupé papillon, s'adresse à une clientèle
plus férue de grand tourisme que de performances, mais la partie mécanique déjà
raffinée a encore été améliorée. Le moteur toujours alimenté par injection
directe délivre 250 ch SAE et les derniers roadsters de 1962-63 recevront un
bloc en aluminium et quatre freins à disque. La vitesse de pointe d'environ 230
km/h convient largement à un cabriolet grand tourisme. Une autre importante amélioration
concerne l'adoption d'un nouveau train arrière, toujours du type à essieu
brisé, mais dont le point d'articulation a été abaissé et qui comporte en plus
un ressort compensateur horizontal. Les variations de carrossage à l'arrière
sont réduites et la tenue de route en virage devient moins … surprenante ! Ces
raffinements mécaniques attirent une nouvelle clientèle et les ventes du
Roadster atteindront 1858 exemplaires soit 400 de plus que celles du coupé papillon. Grâce à ses qualités routières, à son agrément de
conduite et à son style d'une rare élégance insensible au passage du temps, la
300 SL Roadster voit sa cote se renforcer constamment.
La voiture présentée, la 11e
avant-dernière 300 SL roadster de la production, est envoyée au concessionnaire
suédois de la marque, Philipsons Automobil AB et vendue le 31 mai 1963 à
Monsieur Gunnar Giermark. Il l'immatriculera au nom de sa future femme, Anne-Marie Berglund, demeurant à Stockholm. Le carnet de garantie d'époque
atteste qu'elle est livrée blanche avec hard top noir. D'ailleurs, elle
conserve encore aujourd'hui la caisse en bois d'origine Mercedes Benz avec la
capote jamais sortie ni montée avec, à ses côtés bien rangé, le cache-capote
recouvert du cuir rouge, assorti à la sellerie des sièges. Le 9 juillet
1963, l'agence Mercedes-Benz de Stockholm effectue la première révision de
rodage à 570 km. En novembre 1972, le sticker du contrôle technique, toujours
présent sur le pare-brise, montre un kilométrage d'un peu plus de 1000 km ! La
voiture n'a donc parcouru en 9 ans que près de 400 km ! Mais le plus
extraordinaire, et qui donne toute sa singularité à cette 300 SL roadster de
1963, est qu'elle n'a aujourd'hui que 1.372 km depuis sa sortie d'usine !
Tout est exceptionnel sur cet exemplaire.
Elle est " neuve de stock ". Les américains disent : "NOS", new old stock. Le pédalier n'est absolument pas usé,
comme jamais utilisé, les sièges en cuir rouge n'ont aucune trace de
décoloration, les coutures n'ont aucune usure. Même le meilleur des
restaurateurs aujourd'hui n'arrive pas à un travail de cette qualité. Les
moquettes sont parfaites, les commodos restent fermes à la manipulation. Nous
avons l'immense plaisir de trouver un exemplaire presque comme il sortait
d'usine à l'époque. La carrosserie est également dans un état époustouflant, la
voiture ayant toujours été stockée à l'abri et dans un lieu chauffé, à l'abri
des intempéries suédoises. Evidemment, elle est exempte de corrosion. Sa
peinture est celle d'origine, nous en avons mesuré l'épaisseur tout autour de
la caisse. Les numéros sont parfaitement concordants, les plaques sont toutes
en lieux et places, excepté la plaque peinture sur la paroi pare-feu côté
moteur qui n'a jamais été présente. Nous pouvons utiliser ce terme "jamais" compte tenu du fait qu'il n'y a aucune trace de perçage de vis ou de rivet sur
le tablier. Côté mécanique, la voiture n'ayant pas roulé depuis 1972 et si peu
roulé avant, il sera nécessaire de faire une remise en route et une importante
révision mécanique avant de pouvoir l'utiliser.
Une documentation rarissime et en état aussi " neuf
" que la voiture, sera remise au futur acquéreur à savoir le fameux carnet
de garantie, les manuels d'utilisation, le livret recensant les garages et
agents Mercedes, les vignettes d'époque, papiers divers ainsi donc de la boîte
originale de transport de la capote et de son cache-capote, un kit contenant
des fusibles et autres détails, sa trousse à outils complète dans son étui en
cuir.
Sur une production totale de 1858 Mercedes Benz 300 SL
roadster livrées entre 1957 et les 3 dernières en 1964, cet exemplaire fait
partie de la 3e et dernière série, version ultime la plus désirable, une des
210 équipée de freins à disques et du bloc moteur en aluminium, et la 11e
avant-dernière construite !
alors, laquelle préférez-vous :
...achetez donc les deux ?