vendredi 16 septembre 2022

Le sexe des mots par Jean-François Revel


Je reçois des messages toujours saisissants de Jean Salnikoff, qui poursuit ici avec bonheur la présidence des Médaillés Militaires de la Haute-Garonne, le second grade après la Légion d'Honneur, puisque l'on parle de "la Légion d'Honneur des Sous-Officiers", si précieux dans la hiérarchie militaire. Quand on est militaire, on a le sens de l'Honneur et de l'Entraide, mais il faut savoir ce qu'un mot signifie, si l'on veut se comprendre sans se tromper. D'ailleurs, contrairement aux bénéficiaires de messages qui ne répondent jamais, un militaire répondra par un "accusé de réception", signifiant à l'émetteur à la fois qu'il a bien reçu, et qu'il a bien compris.

Quand il m'arrive de m'adresser à ma Spécialiste en distanciel, (elle signe Docteur...ancien Chef de Clinique ... etc...) je précise qu'elle pratique cette médecine "augmentée" et efficace qui laisse chacun chez soi tout en utilisant les techniques d'internet en se voyant, se parlant, s'écrivant, et s'échangeant des Ordonnances, j'hésite encore entre la tradition qui m'est acquise depuis l'école primaire : je l'appelle : "chère Docteur", mais voulant bêtement adopter les dérives de notre Siècle, je précise : Docteur(e), voulant lui montrer que bien que mâle-blanc,  j'ai compris qu'ayant le grade de Docteur, elle n'en était pas moins femme (du sexe féminin), et que de facto j'admirais davantage encore que (bien que femme), elle ait conquis ce diplôme prestigieux, en toute égalité avec ses confrères masculins ! 

Ouf ! Jean Salnikoff, appuyé par Jean-François Revel, se mouillent, et me confortent dans ma première impulsion : il faut bien dire : 

Chère Docteur !


LE SEXE DES MOTS

L'opinion de l'académicien Jean-François Revel par rapport à la féminisation des mots :

Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.

je cite

"Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.

"La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.

"Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.

"De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?

Absurde!

Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.

"Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: «Madame de Sévigné est un grand écrivain» et «Rémy de Goumont est une plume brillante». On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.

"Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.

"Certains substantifs se féminisent tout naturellement: une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.

"Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’Etat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.

"J’ai entendu objecter : «Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ?». Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.

"Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.

"Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique : faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes.

à méditer. 

...si on a un minimum d'instruction...


PS : dans ces conditions, pas utile de s'adresser à une écrivain pour dire qu'elle est auteure ; ou pire autrice (j'ai toujours l'impression qu'elle est de ce fait devenue autiste comme l'époustouflante Astrid Nielsen dans "Astrid et Raphaelle" sur Antenne 2 le vendredi. L'actrice est Sara Mortensen qui a fait ses classes comme professeur de Maths sur "Plus belle la vie". Quand les autistes se rencontrent entre eux comme on le fait quand on dit : -"je suis diabétique mais je me soigne", et que les copains répondent sans aucun jugement : -"bonsoir Untel" ! Eux parlent de nous comme des "neurotypiques", et je m'interroge souvent pour me demander si je n'ai pas quelques tendances autistes parfois, oh bien minuscules, mais... ?

je trouve la fiche Wiki sur Astrid et Raphaelle fort bien écrite et documentée

https://fr.wikipedia.org/wiki/Astrid_et_Rapha%C3%ABlle

je pourrais être rassuré par Jean-François Revel

je m'inquiète au contraire quand je n'arrive pas à lire les consignes de l'Education Nationale

j'ai tenté de comprendre ce qu'il en était de l'écriture inclusive :

je me rends sur

https://www.unarticlepourleweb.fr/r%C3%A8gles-et-exemples-de-ecriture-inclusive/




je n'arrive pas à lire ce verbiage, où cependant doit apparaitre le sexe de la demandeur-esse

je poursuis : OUI, on nous affirme qu'il faut tout féminiser, voyez comment...

 ceux, devient "celleux" !


aveu (au masculin) : 

un joyeux bazar (au masculin)


les Académiciens parlent d'aberration inclusive ! 

---o---

une civilisation disparait quand :

elle met de côté la science, inférieure au juridique

elle nie la valeur du travail ; les bases de la vie ensemble ; les équilibres fondamentaux de la Planète

elle n'a plus de règles ; de sens ; d'avenir collectif ; 

elle oublie toute base comptable, dépensant les ressources dont elle ne dispose pourtant pas

elle n'a plus de langage commun

cela s'est autrefois appelé :

la Tour de Babel