jeudi 15 septembre 2022

Les perce-oreilles volent, avec des ailes extraordinaires !

 



Je persiste à croire, je sais que cela est irrationnel pour des Cartésiens-Macroniens-Parisiens, qu'il y a "quelque chose ou plutôt quelqu'un" derrière la Création, qui a peint des yeux sur les ailes des papillons. Je persiste dans cette croyance quand je vois ce que m'apprend National Geographic : d'abord les perce-oreilles volent, ce que j'ignorais, mais en plus, leurs ailes dépassent tout ce que l'Homme avec un grand H, a pu inventer dans la complexité !

Voici les ailes chatoyantes d'un perce-oreille (Anechura harmandi) trouvé au Japon. Comme d'autres perce-oreilles, ces insectes ont des ailes semblables à des origamis qui se déploient et restent verrouillés en position pendant le vol. 

Tout d'abord, ils ne cherchent pas le réconfort dans les conduits auditifs humains. Il semble nécessaire de le préciser d'emblée, puisque cette idée est inscrite dans leur nom-même. Comme l'indique l'Oxford English Dictionary, « la croyance selon laquelle le perce-oreille a l'habitude de se glisser dans l'oreille humaine, bien qu'apparemment sans fondement, est très ancienne et très répandue. » Cette impression est consignée dans des sources remontant au Moyen Âge et se retrouve dans de nombreuses langues. » 

La nomenclature scientifique du perce-oreille est plus instructive. Les plus de 2 000 espèces de perce-oreilles font partie de l'ordre des dermaptères, qui signifie « aile de peau ». Cela n'atténue pas forcément leur caractère répugnant, mais cela souligne l'importance de leurs ailes, qui, une fois déployées, sont d'une beauté chatoyante.  

UN VOL FLAMBOYANT

Les perce-oreilles possèdent des ailes parmi les plus incroyables du règne animal. Normalement repliées et complètement cachées, une fois déployées, leur envergure est augmentée jusqu'à dix fois pendant le vol, lorsque les insectes sont à la recherche de nourriture ou de partenaires. 








Il s'agit d'une astuce très pratique, qui a fasciné des générations de naturalistes et d'ingénieurs curieux. Fait incroyable, les ailes sont capables de se déplier et de se verrouiller en place - et évidemment de se déverrouiller et de se replier - sans aucune activation musculaire directe. 

Un groupe de chercheurs dirigé par Andres Arrieta, professeur adjoint d'ingénierie mécanique à l'université de Purdue, a publié une étude dans Science sur le fonctionnement des ailes des perce-oreilles. Lorsque l'équipe a essayé de modéliser le mécanisme de dépliage à l'aide d'une compréhension traditionnelle du pliage de type origami, cela n'a pas fonctionné. Les ailes ne se plient tout simplement pas comme les matériaux typiques bien connus (pensez au papier) en un seul pli. 

Au lieu de cela, l'équipe d'Arrieta a découvert que les ailes fonctionnent en possédant des plis semblables à des ressorts, qui ont deux configurations stables.

C'est là qu'intervient Julia Deiters


pas facile de la trouver, elle doit avoir un problème pour que personne ne lui pique ses recherches (?), 

mais la voici :

Julia Deiters, chercheuse à l'Université de Duisburg-Essen en Allemagne, a co-publié une étude sur le sujet. Elle estime que les ailes sont également stabilisées par des plis courbés, par opposition aux plis droits. Ceux-ci organisent les forces mécaniques d'une manière qui permet aux ailes de se «verrouiller», qu'elles soient complètement ouvertes ou repliées. 





Après avoir travaillé sur les perce-oreilles pendant des années, Julia (je l'appelle par son prénom) dit avoir remarqué que ces créatures possèdent des personnalités uniques. À certains égards, dit-elle, « ils se comportent comme des humains », y compris lors des parades nuptiales élaborées par lesquelles les mâles tentent de séduire les femelles. 

La plupart des espèces de perce-oreilles possèdent des ailes très semblables, mais la majorité d'entre elles ne les utilisent pas fréquemment. L'objectif exact du vol du perce-oreille - et les conditions qui le provoquent - restent mystérieux pour les entomologistes.

où je veux en venir ?

ce n'est pas la première fois que nos amis humains s'inspirent de la Nature pour leurs inventions humaines :

c'est le Biomimétisme

L’un des meilleurs exemples actuels de biomimétisme est sans doute le pink-hued Eastgate Center, construit à Harare au Zimbabwe. Ce bâtiment équipé d’un système de ventilation unique en son genre permet une excellente rentabilité énergétique rendue possible grâce à une régulation dite « passive » de température intérieure. La conception de cette structure, remarquable modèle de ventilation et d’isolation, est inspirée de la structure des termitières.


Autre exemple : en analysant au microscope la peau des requins, des chercheurs ont découvert des rainures qui, en provoquant des micros tourbillons autour de l’animal, réduisent la résistance de l’eau. Cela a débouché sur la fabrication de combinaisons de natation puis a inspiré les ingénieurs d’Airbus pour diminuer la résistance de l’air des avions. Grâce à un vernis à effet « peau de requin », le glissement dans l’air du  fuselage des avions Airbus A340-300 a été amélioré. 


avion-cigogne

planeur-albatros


Si nous observons le TGV japonais « Shinkansen », peut-être verrons-nous que les ingénieurs se sont inspirés du hibou moyen duc et du martin-pêcheur. Les pantographes en forme d’ailes ont réduit le bruit du TGV pendant que le bec imitant celui de l’oiseau a limité les surpressions lors d’entrées de tunnel, diminuant la consommation électrique tout en augmentant la vitesse. 

D’autres chercheurs se sont penchés sur la structure et le fonctionnement des ailes de grands prédateurs. Les ailes des futurs avions seront sans doute mouvantes, s’adaptant de manière optimale aux sollicitations extérieures, comme les ailes des oiseaux. 


En 2005, Mercedes Benz a conçu une voiture inspirée du poisson-coffre (Ostracion cubicus), un poisson tropical des récifs coralliens que l’on retrouve dans l’océan Pacifique et l’océan Indien. Sa forme lui confère un coefficient de trainée très faible et la rigidité de son exosquelette a inspiré les ingénieurs de la marque allemande pour dessiner la carrosserie. 

Les lamelles de la face intérieure des doigts du gecko ont inspiré des systèmes de préhension  utilisable dans le vide et l’espace qui pourraient bientôt équiper certains robots. 


La carapace chitineuse des scarabées Stenocara a inspiré des systèmes de récupérateur d’eau dans l’air. Le scarabée, pour se désaltérer, récupère la condensation de l’eau sur sa carapace. Les gouttes d’eau glissent dans les micro-rainures de la carapace jusqu’à l’orifice buccal. Ce phénomène utilise des propriétés particulières de mouillage de la carapace de l’animal. La recherche en physique et chimie tente de concevoir des surfaces ayant des propriétés identiques.

je vous ai déjà montré cette analogie : écran-aile de papillon

j'adore cette robote-grenouille

une fois encore me revient la devise de l'Agro

l'Agro, ancrée dans la Nature et la Vie :

"imiter la Nature et hâter son Oeuvre"


https://m.facebook.com/groups/TheEntomologyGroup/permalink/10156080283393393/

 https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2005769117