anniversaire en Europa
le futur pont sur la Garonne, il prolonge le tunnel sous Saint-Béat |
Franchir la frontière, même s’il
n’y a plus de douaniers, c’est s’expatrier un peu ! On a prémédité notre
coup, répétant ainsi un rite qui s’inscrit dans la durée : fêter la fin
octobre en Europa, en Espanya ;
en Aragon, à Bossost très exactement,
dans notre restaurant favori.
C’est presque comme si on était à
la maison, à la différence que le Chef a concocté une nouvelle carte, de
nouveaux plats, sucrés-salés, en plus du coutumier terre-mer. Je parle Français
c’est plus facile, mais en Espagnol cela a davantage d’allure, même si on finit
par comprendre de plus en plus la langue, (à force de s’expatrier et de lire
les menus).
Il y a une matelote (au vin rouge) d’esturgeon.
Nous sommes quatre, personne ne choisit ce plat : il va falloir revenir
(assez vite) : avoir manqué la spécialité du lieu est impardonnable !
voici la marmite de chipirons...aux morilles ! |
terre-mer pied de porc aux coquilles Saint-Jacques et ail noir...! |
Pas de chance : des
ingrédients manquent, les salsifis qui accompagnaient les petits calamares, des chipirons plus précisément. Le Chef (dans sa grande mansuétude) les
a remplacés (au débotté) par des morilles, Thomas ne s’en plaint pas et du coup
confirme un choix initial pas vraiment convaincu : il n’aime pas les
salsifis ! Mais les morilles, oui ! Le goût, la structure grillée, l’odeur,
sont délicieuses !
Une des entrées les plus prisées
est nommée coca de légumes, un « truc »
longiligne sur une croute cuite (le vocabulaire me fait défaut à l’évidence,) plein
d’ingrédients admirables dont le must est du foie gras tout bêtement, mais avec du confit ! Recette
sûre, si vous hésitiez, pas de souci,
vous prenez ça !
regardez-moi ce foie rosé...! |
Dans les plats principaux, je
choisis une autre valeur sûre, la seule d’ailleurs « terre-mer » :
les lamelles de pied de porc (noir) reconstitué, (à moins que ce soit de la queue de porc ?), mêlées de muscles de coquilles
Saint-Jacques. Auparavant, je suis le seul à me décider pour cette merveille, un ceviche de truite de Tavascan qui se
mange avec une cuiller à soupe, pour mêler la sauce additionnée d’avocat à la
chair saumonée. Un régal, mais tout ici est régal.
La soubrette n’a pas oublié l’Eixaders,
de Lleida, (les Français disent Lérida, je me demande pourquoi ?) avec
son goût boisé, et comme nous conduisons au retour évidemment, nous le gardons
depuis l’apéritif jusqu’au dessert final, pour éviter les mélanges. En réalité Thomas a l’habitude d’être Sam, le sauveur qui ne boit pas d’alcool,
et sait être ainsi le héros ordinaire, se sacrifiant pour laisser aux autres le
risque de boire trop, tout en les
ramenant à bon port sains et sauf. La preuve, je m'exerce à écrire, en arrivant.
... tu es grand, physiquement (et moralement)
et comme tu conduis bien !