La plage ici longe des falaises
ocre-jaune, très friables, qui s’éboulent peu à peu, risquant de rattraper les
maisons construites tout au bord. Je suis épaté de la quantité de plantes
vertes, accoutumées à la sécheresse, qui poussent sans terre ni eau. En ce
moment, les minuscules fleurs de saladelles courantes aux Saintes-Maries de la
mer fleurissent en bleu, au milieu des plantes vertes, surmontées de petits
pins rabougris avec leurs pignes vertes elles aussi.
On a tous eu des Yuccas dans un
jardin, mais ici, dans cette chaleur, ils se plaisent manifestement. Le bouquet
de feuilles acérées, (attention dès que l’on approche la main on se fait piquer),
est juché sur le tas de feuilles mortes sur lequel il pousse. On reconnait la
plante par ses quantités de fleurs blanches qui dépassent la boule des piquants
verts. Mais une fois les fleurs fanées, arrive le fruit, je n’en avais jamais
vu, même ici après avoir inconsidérément
cueilli les deux trouvés pendus à la perche finale remplaçant la fleur, des espèces de cornichons lisses, des raies
verticales alternant deux sortes de vert, impossible d’en trouver d’autres in
situ !
Voici les deux que j’ai trouvés, en coupant un en travers, les graines apparaissent, on peut les repiquer. Il parait que ces beaux fruits gonflés (on se demande une fois encore où a été prise l’eau nécessaire) sont comestibles : je viens de comprendre pourquoi ils sont si rares : les habitants ici sont très pauvres : ils abandonnent leurs villas aux riches touristes venus d’ailleurs, et eux, vivant dans leur garage, doivent se ruer sur les dernières ressources que leur offre la nature…
Les fruits verts du
yucca
…il parait que le goût fait penser au réglisse
J’hésite à manger mes deux spécimens !