vendredi 17 avril 2015

Rochefort-Boston sur l’Hermione


chapeau les auteurs !
Patrice L'Hour ; Eric Orsenna ; Benedict Donnely, à Brest, à la barre de la 
goélette l'Etoile

C’est demain que part l’Hermione pour les States : « 235 ans plus tard, la réplique du navire de l'ardent marquis de La Fayette, l'"Hermione", quittera son mouillage de l'île d'Aix pour rallier à son tour l'Amérique » écrit le Point.

Mise en chantier à l'arsenal de Rochefort en 1778 sur les plans de l'ingénieur Chevillard Aîné, l'"Hermione" de La Fayette fut achevée en six mois. Sa réplique a quitté la cale de Rochefort en septembre 2014, au terme d'un chantier titanesque de 17 ans : chapeau les auteurs, ils sont quatre :

Bénédict Conelly, président de l'association Hermione-Lafayette, que  nous avons entendu ce matin sur Europe, a fait jouer sans relâche ses réseaux pour trouver les financements durant vingt-deux ans. La nouvelle épopée de l'Hermione outre-Atlantique permettra à ce sexagénaire franco-américain de faire le chemin inverse de son père, qui débarqua sur les plages normandes en 1944.

Le grand initiateur reste Erik Orsenna, président fondateur de l'Association Hermione-La Fayette. Il est également depuis 1991 président de la Corderie Royale - Centre International de la Mer, partenaire de l'Association Hermione-La Fayette.


Salut à Raymond Labbé. Dès le début du projet et jusqu'à son décès à la fin de l'année 2005, Raymond Labbé, constructeur naval malouin et conseiller technique auprès du Ministère de la culture pour le patrimoine maritime a été au sein de l'association le conseiller technique. 

La municipalité de Rochefort a apporté depuis le début du projet, un soutien très actif. A ce titre, Hervé Blanché, Maire de Rochefort et Florence Lecossois, Adjointe au maire sont membres du Conseil d'Administration.

Le 20 mars 1780, l'ardent marquis de La Fayette embarque à 23 ans sur l'Hermione pour prêter main-forte aux "patriotes" américains contre les Anglais ; 235 ans plus tard, c'est demain samedi à 22 h 30 que la réplique du navire quittera son mouillage de l'île d'Aix (Charente-Maritime) pour rallier à son tour l'Amérique. Selon l'agenda diffusé par l'Élysée, le président François Hollande devrait être présent samedi pour souhaiter bon vent à "la frégate de la liberté". De toute manière, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal sera forcément présente, puisque ancienne élue locale.

"Il y a deux siècles, ils étaient 242 à bord" - dont 130 à la manoeuvre -, "nous, nous serons 80 en tout", prévient Yann Cariou, commandant du navire. "Ce qui demande une heure, nous le commencerons trois heures avant", ajoute ce digne successeur de René de Latouche-Tréville, commandant de la première Hermione. Yann Cariou compte sept tours du monde en trente ans de marine nationale et six ans de marine marchande, dont trois ans à la barre du célèbre Belém.

Sur l'Hermione, l'officier de 53 ans commandera un équipage de 26 marins aguerris et de 54 bénévoles et passionnés de tous horizons, dont un tiers de femmes : moyenne d'âge 27 ans. La sélection ? Il fallait répondre à 2 critères : -« ne pas subir le vertige à 45 mètres de hauteur dans la mâture. Et accepter une cohabitation difficile dans des conditions de vie bien différentes de celles d’une croisière Costa » ! À bord, ils feront les 3/8 par tiers : bâbord, tribord, milieu. Et tous endureront la traversée houleuse de l'Atlantique nord durant six semaines, jusqu'à l'arrivée prévue le 5 juin dans la baie de Yorktown (côte est des États-Unis), théâtre de la déroute anglaise en 1781 face aux insurgés américains commandés par George Washington, aidés par un corps expéditionnaire français avec Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), le comte de Rochambeau et l'escadre de l'amiral de Grasse.

A l’époque, la traversée avait duré 38 jours.



La construction du "navire-soeur" du vaisseau de La Fayette a mobilisé des centaines d'artisans venus du monde entier et les savoir-faire d'une trentaine de métiers. Coque de 45 mètres de long, fabriquée à partir de 3000 chênes sélectionnés dans les forêts de l'Ouest et séchés plusieurs années ; grand mât en pin d'Orégon culminant à 54 mètres, 2.200 m2 de voilure, 25 kilomètres de cordes, et vitesse maximale de 14 noeuds (26 km/h) toutes voiles déployées : l'Hermione du XXIe siècle est une véritable "bête de course", assure le "pacha", qui table sur une vitesse moyenne de 4,5 noeuds pour un voyage de 7 500 miles (13 000 kilomètres).

Outre-Atlantique, des milliers de spectateurs férus d'histoire et francophiles autant que passionnés de la mer attendront la frégate à chacune de ses 11 escales, le long de la côte est-américaine : Baltimore, New York, Philadelphie, Newport, Boston, etc.

Apothéose des célébrations de l'amitié franco-américaine, "des centaines si ce n'est des milliers" de bateaux à voile ou à moteur escorteront l'Hermione dans la baie de New York, pour la grande parade du 4 Juillet, jour de l'Indépendance, annonce déjà David Lincoln Ross, directeur éditorial des Friends of Hermione-Lafayette in America. L'association organisatrice côté américain a aidé à lever un quart des 4,5 millions de dollars du coût du voyage.


Rendez-vous le 4 juillet !