mercredi 22 avril 2015

Cosmos (1)

J’ai fini Cosmos !

Je sors du gros bouquin de Michel Onfray un peu groggy ; éberlué ;sonné. Brouillé (comme les œufs du même nom). N’hésitons pas : assommé ; J’ai terminé d’un trait profitant de deux heures de train lundi (dentiste) et mardi (ophtalmo). Comme le raconte Françoise Hardy dans « Avis non autorisés », je profite des visites de santé pour réfléchir à la vie, et tester (osons le mot) ma capacité à philosopher.

Je crois avoir compris Onfray, mais ai-je retenu ? Ecrire sur Cosmos, c’est d’abord constater qu’on n’a lu qu’un tiers de son projet, une trilogie intitulée « Brève encyclopédie du monde ». Le second tiers (fort attendu) sera « Décadence » et proposera une philosophie de l’histoire. Le dernier sera (enfin) « Sagesse », pour prendre la forme d’une philosophie pratique. Une ontologie matérialiste. Il faut de temps à autre utiliser le terme « ontologie », ça fait bien. A l’usage de tous ceux qui promettent d’être sages, et ont bien du mal à atteindre cet objectif. C’est mieux « sagesse » que « argent », comme quoi décider du titre est déjà un engagement philosophique !


Ah ! Avant que j’oublie : je découvre le land art. Je vous avais présenté précédemment le street art, (1) ignorant que cet art local s’inscrit dans un vaste ensemble mondial nommé le land art : l’art de façonner la Nature de telle manière que de banale, la Nature paraisse ordonnée, améliorée, enjolivée, fignolée, par la main de l’homme (ou de la femme). L’idée est ainsi de passer du beau (la Nature naturelle est belle grâce à la main du Créateur encore qu’on ne soit pas certain qu’il y en ait eu un, Onfray est même persuadé du contraire). 

Du beau disais-je au sublime. Sublime est plus beau que beau, comme un aboutissement du beau. Atteindre le sublime est le but du Land art.


Voilà l’explication de la photo qui illustre Cosmos : la voici tout à côté, et je vous dois l’explication de ces tuyaux sublimes : le soleil passe au travers d’un tuyau, (vu de face on dirait un cercle alors qu’il s’agit d’un cylindre percé), est-ce une coïncidence ou le résultat d’un calcul ?

Sun Tunnels (c’est le nom de l’œuvre, forcément américaine, d’où le nom « d’art de la Nature » en anglais), est située à proximité de la ville fantôme de Lucin dans le nord-ouest de comté de Box Elder, Utah, dans le désert du Grand Bassin, à 15 km de la frontière avec le Nevada. L'œuvre est complètement isolée : la ville la plus proche, Wendover, est distante d'une soixantaine de kilomètres au sud-ouest. La grande route la plus proche, l'Utah State Route 30, passe à 15 km au nord-ouest.

Sun Tunnels a été conçue par en 1976 par la plasticienne américaine, Nancy Holt.(1938-2014. Elle s’est inspirée du tableau de Caspar David Friedrich, "Femme devant le coucher de soleil".

L'œuvre consiste en quatre buses de béton de 18 pieds de long (5,4 m) et de 9 pieds de diamètre (2,75 m), disposées en « X » et alignées face-à-face par paire. Les buses sont orientées en fonction des solstices : aux alentours de ces dates, les levers et couchers de soleil sont visibles dans l'axe des buses. Disposées au centre d'une étendue aride et désolée, elles peuvent être perçues de loin, entre 1,5 à 2,5 km.



Chaque tunnel est percé de trous, dessinant les motifs de quatre constellations : le Dragon, Persée, la Colombe et le Capricorne. Les diamètres des trous varient suivant la magnitude des étoiles représentées. Ces trous projettent des points lumineux sur l'intérieur sombre des tunnels. D'après Nancy Holt, « il s'agit d'une inversion de la relation ciel/terre - amenant le ciel sur le terre ».

Comme vous voyez, l’œuvre devient d’abord sublime. Mais c’et forcément un manifeste philosophique : nous sommes au centre du Cosmos, la terre est dans le ciel, mais le ciel peut aussi être sur terre.

Aller par-delà « moi-même » et « toi-même)
(cher lecteur)
Eprouver d’une manière cosmique

Nietzsche, fragments posthumes

Cette citation figure en première page :
je n'ai fait qu'effleurer le début du sujet !

Il faut donc que je vous reparle de Cosmos dans Cosmos (2)



Femme devant un coucher de soleil 1818, Essen