mercredi 10 août 2022

Matisse, suite (2)

baie de Tanger



l'algérienne, l'espagnole et l'italienne

De 1906 et jusqu'en 1913, Matisse part en hiver en voyage en Andalousie, au Maroc, en Algérie, accompagné de ses amis peintres, Camoin et Marquet. Ces voyages influenceront profondément Matisse — couleurs, céramique, carreaux de faïence — dans son sentiment décoratif du monde extérieur. Si la recherche de l'arabesque est un des signes distinctifs de l'écriture de Matisse, sa peinture se caractérise par une simplification des formes et des couleurs souvent pures et plates, cernées d'un trait noir. Cependant, Matisse n'hésite pas à utiliser des dégradés de gris ou de roses dans ses portraits ou nus.

 cela m'autorise à vous représenter les odalisques (verticales) manquantes :

on dirait (je n'ose l'exprimer) qu'Henri est littéralement fasciné par les odalisques ! 



ce ne serait pas le premier à fréquenter les belles ... orientales ! (1)






 De 1909 à 1917, Matisse vit et travaille à Issy-les-Moulineaux, au 42, route de Clamart, dans une villa comportant un grand parc où il fait construire son atelier (aujourd'hui détruit), et qui héberge l'Académie Matisse jusqu'en 1911. La villa existe toujours et abrite désormais les archives du peintre, au 92, avenue du Général-de-Gaulle.

C’est la Première Guerre mondiale, Marquet et Matisse, qui a 46 ans, demandent à intégrer l'armée et à rejoindre leurs collègues : « Derain, Braque, Camoin, Puy sont au front, risquent leurs peaux. Nous en avons assez de rester à l'arrière… Comment pouvons nous servir le pays ? » demandent-ils à Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, qui leur répond : « En continuant, comme vous le faites, à bien peindre ! » 


jardin du Luxembourg

pont de Seine

Après avoir passé une partie de l'hiver 1916-1917 à Nice, Matisse décide de rester plus longuement sur la Côte d'Azur, qu'il considère comme un paradis, et dont il recherche la transcription dans ses toiles. En 1918, Matisse rencontre Renoir à qui il présente ses toiles, à Cagnes. Renoir est très surpris de la qualité des toiles et du travail de Matisse : « Je croyais que ce bougre travaillait comme ça… ! C'est faux ! Il se donne beaucoup de mal ! […] Tout est très juste. C'était difficile ! », déclare Renoir après le départ de Matisse. 

En 1925, Matisse est nommé chevalier de la Légion d'honneur et son fils Pierre Matisse ouvre une galerie à New York sur la recommandation de son père, dont les collectionneurs sont essentiellement américains. Matisse voyage régulièrement aux États-Unis. Il reçoit le prix Carnegie 1927 à Pittsburgh, et fait partie du jury qui attribue le même prix à Picasso en 1930.

et c’est le front de mer à Nice.






Son travail se concentre sur la réalisation de natures mortes, de nus et d'odalisques qui évoquent les nus orientalistes aux couleurs chatoyantes et au dessin épuré, une forme de classicisme renouvelé, tant les citations de Delacroix ou d'Ingres semblent prégnantes. Et Matisse de préciser : « Certaines de mes gravures, je les ai faites après des centaines de dessins… » Les Américains malicieusement appellent cette période The Nice Period, la « période niçoise » ou la « jolie période », par jeu de mots.

 







vous avez bien lu : ce sont "les pensées de..."

En 1930, Matisse entreprend un long voyage autour du monde. Débarqué à New York au début du mois de février, il visite New York, Chicago, Pittsburg et traverse l'Amérique jusqu'à San Francisco. De là, il séjourne à Tahiti où il rencontre le réalisateur expressionniste allemand Murnau, qui tourne Tabou. 

« Je me baignais dans le lagon. Je nageais autour des couleurs des coraux soutenues par les accents piquants et noirs des holothuries. Je plongeais la tête dans l'eau, transparente sur le fond absinthe du lagon, les yeux grands ouverts… et puis brusquement je relevais la tête au-dessus de l'eau et fixais l'ensemble lumineux des contrastes. » 

tapisserie, Polynésie de la mer 1948

c'est à Tahiti qu'imitant Gauguin, il peint au Paradis Terrestre : le "bonheur de vivre"

Il rentre en France en juillet 1930. Puis il retourne à Pittsburg, aux Etats-Unis, où il est jury du Prix Carnegie, qui sera remis à Picasso pour le Portrait de Madame Picasso. À New York, Le Museum of Modern Art organise une rétrospective en 1931 après une exposition personnelle en 1930. Pendant son séjour aux U.S.A., Albert Barnes, un collectionneur, lui commande une œuvre monumentale pour sa fondation à Philadelphie. À son retour à Nice, dans l'atelier de la rue Désiré Niel loué spécialement pour cette réalisation, Matisse s'attelle à La Danse dont il réalise, de 1930 à 1933, trois versions en raison d'erreurs de gabarit. La première version inachevée a été retrouvée après sa mort dans son appartement de Nice. Elle est exposée en présentation définitive avec la deuxième version, la Danse de Paris (1 037 × 450 cm), dans la salle Matisse du musée d'Art moderne de Paris. La dernière version, dite la Danse de Mérion, a été installée par Matisse lui-même en mai 1933, à la Fondation Barnes de Philadelphie. C'est au cours de ce travail que Matisse invente sa technique des « gouaches découpées ».


De retour des États-Unis, il déclare : « Vous comprendrez, quand vous verrez l'Amérique, qu'un jour ils auront des peintres, parce que ce n'est pas possible, dans un pays pareil, qui offre des spectacles visuels aussi éblouissants, qu'il n'y ait pas de peintres un jour. »

l'atelier d'un peintre est un endroit toujours fascinant pour les fans :







j'ai encore plein de toiles en réserve

je me les passe et les repasse ! 

...amis qui villégiaturez sur la Riviera, allez vous recueillir dans la chapelle de Vence





les cartons des vitraux sont de lui !

et l'arbre de vie







PS (1): pour retrouver les fantasmes d'Orient : 4 billets en 1975 : j'ai de la suite dans les idées !


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