vendredi 27 septembre 2019

Le lavabo de Valmagne

Je croyais en avoir terminé avec Bonnefont ! Las ! ce ne sera jamais fini ? Voilà ma dernière découverte : je regarde des Racines et des Ailes, consacré aux merveilles de l'Hérault. La conservatrice toute jeune historienne est co-pilote d'un Jodel, et vole au-dessus des abbayes de ce beau département, couronné par la co-capitale d'Occitanie Montpellier ...souvenirs-souvenirs. Vous observerez que l'on visite depuis les airs, et que l'on voit ainsi des choses que l'on ignorerait sur le plancher des vaches.


A un moment, nous survolons le karst. Les chaos de Montpellier-le-vieux. Vous connaissez l'équation : karst = résurgences. C'est bien comme cela que Montpellier est alimenté en eau potable, mais ceci est une autre histoire de Compagnie Générale des Eaux, il y a bien longtemps ! Bref, il y a dans les rochers découpés en dentelles une source de Diane, la chasseresse.







Le frater aquarius que je suis devenu, mandaté à l'époque (toujours les années 1100) par son Prieur pour découvrir une source propre à créer un lavabo cistercien, découvre donc la source de Diane. Fait les mesures ad hoc pour confirmer sa pérennité, et propose d'y construite un des rares lavabos de France (avec Bonnefont), centre névralgique de l'abbaye de Valmagne.

Depuis l'avion des Racines et des ailes, on le voit le lavabo : au-dessus a été créée une infrastructure octogonale de pierre, légère et magnifique. Elle sert de support à des vignes grimpantes, qui font comme un parasol durant les canicules, permettant aux moines de se laver les mains à l'ombre et au frais, avant de se rendre à la salle capitulaire, pour solliciter "-voix au chapitre" !







Ce lavabo est situé près de l'aile sud du cloître, devant le réfectoire, afin que les moines se purifient les mains avant de toucher le pain, symbole sacré. Une clôture octogonale avec une série de trois arcs de chaque côté, reposant sur des colonnettes jumelées, enserre la fontaine. Un répertoire varié (trilobes, quatre feuilles, anneaux), aux remplages monoblocs, complète cet ensemble. Celui-ci est couvert de huit nervures de pierre se réunissant au centre par une clé pendante. 

La fontaine déverse son eau pure de la vasque supérieure vers un bassin octogonal par quatre têtes de griffons. Et puis l'eau alimente des vasques, et va se jeter in fine dans l'étang de Thau.





















Si je fais un retour en arrière (on dit un flasback) vers Bonnefont, j'imagine de mieux en mieux la reconstitution virtuelle que je rêve de provoquer, du cloitre disparu, du lavabo actuel dont la coupole a disparu, pour montrer à quoi ressemblait vraiment l'abbaye aux trois cents colonnes avant qu'elle soit démantelée par nos ancêtre révolutionnaires !


c'est cette carte postale Delcampe qui montre le mieux les jets d'origine