Je vous ai déjà parlé du
Skrei dégusté en Aragon proche, dans notre restaurant préféré. J’ignorais
que grâce à la mondialisation et à l’abondance des camions qui déferlent sur nos
routes, j’en trouverais dans mon supermarché !
Comme je vous le disais, le skrei est un cabillaud du Nord-Est de
l’océan Arctique, qui vit dans la mer de Barents et vient frayer chaque année,
entre les mois de janvier et avril, dans l’archipel des îles Lofoten dans le
Nord de la Norvège. Ce voyage de plusieurs centaines de kilomètres dans des
eaux situées au nord du Cercle polaire est à l’origine du nom de ce poisson. Le
mot skrei vient en effet de
l’ancienne expression viking « å skreide
fra » (Skrida), qui signifie une avancée « à grandes enjambées ».
Poisson de la famille des
galidés, le skrei mesure en moyenne entre cinquante centimètres et un mètre à
l’âge adulte. Les plus gros spécimens dépassent 1 mètre cinquante.
Ce cabillaud migrateur (Gadus morhua) est génétiquement et
physiquement différent de son congénère le cabillaud côtier. Plus grand, sa
forme est plus pointue et sa peau plus colorée.
En norvégien, le mot skrei
désigne le poisson quelle que soit sa forme, alors que la langue française fait
la différence entre le cabillaud (poisson vivant ou prêt à être consommé frais)
et la morue (cabillaud salé, séché ou salé et séché pour sa conservation). Pas besoin de vous dire qu'une véritable brandade (à la crème et l'huile d'olive, avec beaucoup d'ail, et du persil), est une merveille pourvu qu'elle contienne tous les ingrédients, un peu d'oignon sous la dent, et les pommes de terre écrasées à la fourchette !
Le skrei est souvent surnommé par
les chefs « le roi des cabillauds ».
La délicatesse et la fermeté de sa chair très blanche font du Skrei de Norvège
un poisson exceptionnel qui se prête à de multiples créations culinaires. Par
ailleurs, son foie, ses œufs et sa langue sont eux-mêmes considérés comme des
mets très raffinés.
Il est abondamment travaillé à
l’Institut culinaire de Norvège à Oslo (dont l’un des élèves, le jeune chef
cuisinier Geir Skeie, a remporté en France le Bocuse d’Or 2008).
Il y a de bons côtés à la mondialisation : quand on regarde la carte, c'est quand-même formidable le parcours maritime et terrestre qu'à du accomplir le skrei que me propose mon super marché, vendredi jour de poisson, pour un prix tout à fait convenable si je le compare au merlu !
Il y a de bons côtés à la mondialisation : quand on regarde la carte, c'est quand-même formidable le parcours maritime et terrestre qu'à du accomplir le skrei que me propose mon super marché, vendredi jour de poisson, pour un prix tout à fait convenable si je le compare au merlu !
À l’instar du beaujolais nouveau en novembre ou de l’agneau à Pâques en France, le skrei est un produit de saison.
A l’origine c'est l’un des plats nationaux norvégiens, préparé et dégusté entre janvier et avril, sous forme de Skreimølje, recette à base de skrei frais, de son foie et de ses œufs cuits séparément au court-bouillon. Le poisson est servi avec des pommes de terre cuites à l’eau.
Anne vient d’en cuisiner deux darnes, avec une polenta toute simple.
Nous retrouvons nos racines Wiking !
la préparation d'Er Occitan est (encore) plus raffinée : http://babone5go2.blogspot.fr/2015/03/bib-gourmand.html