dimanche 8 mars 2015

Animale

Nous sommes dimanche, journée de la femme, et il fallait que je saisisse cette occasion pour taquiner un peu les femmes. Depuis le temps que je voulais vous parler du livre « Animale », je saisis le moment, pour sonder les fantasmes (si cela est possible_ venant-d’un-homme je-crains-que-ce-soit-impossible) de Laure Anders.

A ce propos elle a bien compris l’énigme (le défi ? le challenge ?) qu’elle allait poser aux hommes, et elle consacre l’une de ses nouvelles (Animale est un recueil de nouvelles) à Laure Anders, qui est elle-même bien entendu. Elle, son soi, superficiel et profond. Une femme. Une énigme donc. Même si je vous l’ai déjà dit, Anders est un pseudo. Et Laure n’est pas son vrai prénom.



Une autre nouvelle traite du titre du livre : « Animale ». J’observe qu’elle a choisi le féminin, c’est bien un animal du sexe faible (enfin tout ça c’est des idées préconçues). Fragile, inquiète, sauvage évidemment, comment pourrait-on apprivoiser une « animale » ? Elle se cache sous son faux nom, et peut ainsi laisser libre cours à ses fantasmes. Elle a des fantasmes comme en aurait un homme : c’est cela qui va séduire les hommes, (ses lecteurs du sexe dit-fort) qu’une animale puisse devenir affamée (de plaisirs de la chair) ? Je tente de vous appâter chers lecteurs, oui une femme a des fantasmes, notre challenge à nous les mecs est de pouvoir les satisfaire, pas évident, ce qui explique que beaucoup d’hommes (parait-il) perdraient peu à peu leur confiance en eux… ? (je parle au conditionnel).


Journée de la femme, journée des hommes, Laure en tous cas est totalement pleine de bonne volonté, quand elle nous parle à nous de « la beauté des hommes ». 

Ouf, en voilà une qui apprécie, on fait tant d’efforts dans les magazines consacrés au Rugby (sport Roi) pour vous offrir des corps parfaits, mesdames … de superbes animaux ? (des animaux pensants je le précise).




Ah ces pères ! ! Il y a le vrai père, qui se nomme François B. Ca en laisse des traces, les pères, dans les affres des petites filles pourtant devenues grandes. Je rassure Laure : chez les petits garçons aussi, notre histoire contemporaine est pleine de héros qui ont réalisé leurs rêves personnels, en refusant d’incarner les rêves déçus de leurs pères ayant choisi de se réincarner dans leurs fils. 

Pères je vous supplie, fichez donc la paix à vos enfants ! Cessez d'exiger d'eux qu'ils réalisent les rêves que vous avez ratés !

Par contre, quand Ivan, le papa de Louise, va la rendre à sa mère, après un joli dimanche, les yeux brouillés de larmes, et l'angoisse au coeur, et se paie un accident de voiture au retour, c'est triste à pleurer, (comme la vraie vie peut être triste et injuste parfois).

Il y a un beau-père (je parle au premier degré) qui est « serviteur ». Quelle belle leçon d’abnégation ! Je soupire d’aise en constatant qu’à la fin, le grand serviteur (j’ajoute grand comme on dit d'un haut-fonctionnaire qui a consacré sa vie à l’Etat), et qui of course s’ennuie dans une retraite où il n’a plus à s’occuper que de son ménage, finit par succomber à sa vocation à servir : il passe du service public, au privé : il tombe (à la fin) sous la domination (on espère coquine ?) de Laure, devenue pour la circonstance une domina dominatrice ! On en frissonne !

Plaisir de l’intelligence, du raffinement de la langue de Laure (je parle de la langue française bien entendu). Comme c’est agréable de lire une prose où la syntaxe est aussi belle, et les mots si bien choisis. Que nous avons une belle langue, nous les Français. Laure sait à merveille nous la faire savourer. J’ai lu avec un plaisir vrai. Faut dire que je kiffe Laure !

C’est émouvant, c’est drôle, (c’est un peu érotique bien entendu), c’est très cérébral.

Venant de Laure,
on aurait été déçu
qu’il en soit autrement.

Laure, j’en redemande