mercredi 4 mars 2015

Au bonheur des dames

où Zola se nomme T.Besnier
il y a 6 ans !

Thierry

La famille Besnier est extraordinaire : le plus célèbre est Emmanuel, Emmanuel Besnier (né à Laval le 18 septembre 1970, industriel français de l'industrie laitière. Héritier du groupe Lactalis, il est le petit-fils d'André Besnier (1894-1955) et le fils de Michel). Le beurre Président : il a introduit le terme Président pour se faire mieux connaitre ! Vous pensez si ses clients lui servent du : « mes respects Monsieur le Président » ! Non, ce n’est pas lui qui nous intéresse, même s’il pèse 2,5 milliards ! (dommage !). Il y a un Jean-Michel, qui écrit sur les post humains du futur : on brûle, mais pas encore le bon ! J’ignore s’ils sont parents ?

Nous, le nôtre, c’est Thierry. Le patron de notre nouveau centre Leclerc. « Le bonheur du Comminges » si je plagie Zola. Nous sommes dans le Zola du 21è siècle : le bonheur c’est Leclerc qui ouvre ses nouvelles portes ce matin. Evènement dans tout le sud de la Haute-Garonne jusque  dans le nord de l’Espagne : on va pouvoir consommer plus encore, si l’on se rend chez Leclerc ! Je dois bien reconnaitre que depuis que Leclerc (l’ancien) a fermé, je ne pouvais plus me rendre chez Lui (je mets une majuscule) pour demander au robot d’avaler une clé USB, avant qu’il me restitue (pour une somme vraiment modique) des photos couleurs papier, pas toujours bien cadrées, mais pour le prix il ne serait pas correct de râler … ! Pareil pour le fuel (j’ai une voiture au fuel, ce qui fait un peu ringard je le concède, mais suis plein de gratitude pour Leclerc qui me vend cette énergie au prix coûtant, encore un peu inférieur au prix de l’essence).

extrait : "la Dépêche"

Donc nous revenons de chez Monsieur Leclerc, dit monsieur Besnier. Tout y est luxe, volupté, plaisir : Je n’ai pas dit : « calme » parce que le bruit est intense. Ce n’est pas du bruit, mais de l’animation ! J’ai l’air de galéjer, mais honnêtement, ce qui m’a le plus marqué, c’est le sourire des clients. Après avoir garé son véhicule dans un parking géant (tout est géant ici) on est aspiré par des portes géantes (du genre portes qui tournent en permanence pour conserver la chaleur à l’intérieur (il fait trop chaud). Un handicapé peut néanmoins toucher un bouton qui va lui éviter de voir son fauteuil broyé dans la porte, en la faisant tourner moins vite.


















A l’intérieur, c’est géant : une allée immense de magasins de tout ce que l’on peut désirer dans la vie : lunettes ; fringues ; bijoux ; para-pharmacie ; fringues encore ; parfums de Provence (tiens ?) livres (géant on a trouvé en libre-service le bouquin Animale en deux exemplaires on a acheté le stock) ; restaurants (deux). Les gens sourient béatement : tous les indices du bonheur, quoi !

Laure Sanders entre Drucker et Hugo Hamilton : quel succès !
quelle promotion, Clément !















bravo pour le magasin Atoll, Thierry !



Au milieu, les fatigués (les séniors) peuvent s’asseoir. Vous me direz qu’ils vont s’ennuyer ? Non ! Le génie de notre époque est d’avoir inventé le parc d’attraction Disney : eh bien, Disney est là, et quand un minet géant (en peluche) vient vous caresser, il est évident que vous succombez devant cette manifestation tangible du « vivre-ensemble ». Je sais pourquoi on est content ici : on vit comme à Paris. On se croirait un peu en Banlieue : Merci Disney !


J’ai trouvé le principe d’un tel succès : la pratique vécue de la convivialité humaine : on vit ensemble en souriant, fédérés par Michel-Edouard (Leclec, que je ne saurais oublier dans cette nouvelle réalisation de ce qui est une Ville nouvelle), chacun étant égal à son voisin puisque poussant le même caddie orange et bleu. Ca crée des liens. On se salue, on se sourit, on est membres (fidèles) du même magasin : -« on m’a envoyé ici, ils ont le dernier smartphone, avec sa coquille rouge » ! Je fais pointer à la caisse ma carte de fidélité. Je fais partie du club.

les gendarmes sourient
le chat chasse les souris
les dames sourient de voir le chat leur sourire







































Courses faites, le plaisir (tout est basé là-dessus) est de rester un peu, en pratique si l’on déjeune sur place la maîtresse de maison aura un repas (en plus) (et la vaisselle en moins). Donc on reste. De toute façon on est tellement bien que ressortir dehors (où il pleut et il fait froid) serait trop dur ! Deux restaurants, on va là où la convivialité parait maximale : « Crescendo ». Vous me connaissez : je prends un couscous : y-a-pas-mieux pour le « vivre ensemble ». Avec une bière pour faire chti du Sud-Ouest. Fameux. Presque on dirait "biloute" avec l'accent.

pas question de tirer au flan

pour 2 Euros, on ne va pas se priver d'amour !

la viande ici a 40 jours ! je vous l'ai dit : merveilleux !

Saint-Pierre prie pour nous

des homards vivants (bretons) pour tous !

Je renonce (provisoirement) au restaurant le plus huppé : « le Refuge » : le génie (n’ayons pas peur des mots) est d’avoir construit au plafond (de ce qui est pourtant un resto de plaine) un refuge de montagne, avec des cabines comme pour monter dans un tire-fesses faire du ski. Mais sans les « emmerdements » du ski : on mange comme aux sports d’hiver, sans avoir à se coltiner la neige, les avalanches, et la voiture recouverte de poudreuse.  Et sans faire du ski (sport très dangereux pour les chevilles). 


Je vous le dis : c’est génial car on fait comme si on était en vacances d’hiver ! Je vous le dis : un mode de vie. Un jeu de rôles. On sort transformés. Protégés...

le refuge !






Dans l'enthousiasme, j’oublie le reste :

Le progrès, depuis toujours, entraine des conséquences dites collatérales. Ici, dans l’immensité de  cette Zone d’Aménagement Concerté toujours plus grande, tout est adapté à la modernité : des voies de circulation automobile proches de l’autoroute. Des parkings immenses. Feu Vert s’est installé un peu auparavant et permet de réparer son véhicule deux fois moins cher que chez Citroën. Les pompiers eux aussi se sont mis là au cas-où…. Quelques autres magasins aussi, Irri-jardin qui répare les piscines. Des vendeurs de voiture (coréens). Des jardineries. Un brico marché etc… A vrai dire, le reste ne servirait à rien puisqu’il y a tout ce qu’on peut désirer chez Leclerc : le reste va donc fermer.

Malheur aux magasins qui se sont implantés pourtant pas loin, dans d’autres ZAC : trop de ZAC tuent les ZAC, et déjà on voit que ça ferme tout autour. Qui va racheter ?

Malheur au centre-Ville fortifié, avec ses petites rues et ses places de parking contingentées : les magasins ferment peu à peu, puisqu’il est si aisé de se rendre en voiture dans la ZAC toute proche. Les pancartes « A Vendre » se multiplient. Que va-t-on faire de tous ces vieux appartements délabrés ?

Malheur à la (nouvelle) Municipalité : vous devinez que s’il existe un nouveau Leclerc, c’est que l’ancien a fermé. On dit ici que le magasin vidé fuit quand il pleut. Il n’est plus chauffé depuis quelques jours et est totalement désert dedans forcément ! Plus de pompes à essence, les parkings sont vides eux aussi. Bien évidemment, interdit d’y pratiquer la moindre activité commerciale… !

Qu’en faire ? Qu’y faire ?

Qui croyez-vous qui l’a acheté ? La Ville de Saint-Gaudens ! Elle se fait vider son centre-Ville, et paye  (va payer si jamais elle trouve les sous) deux millions quatre cent mille Euros pour cette coquille vide et amortie de l’ancien Leclerc ! Ca s’appelle (en langage populaire) "la double peine" :  « se faire avoir » ? Vous voyez, j’ai tenté d’utiliser un langage apaisé, Cantelou prête à Ribéri des termes moins policés !

Les clients souriants qui fréquentent le nouveau magasin feraient bien de méditer sur le sort des contribuables (renfrognés) qui vont payer (cher) l’ancien magasin  (vidé).


Il paraitrait que les impôts (locaux)  risquent d’augmenter ?

déjà que les dotations de l’Etat (économe)vont diminuer…


On attend la facture…avec une certaine anxiété !

des choucroutes clé en main !