C’est le voyage que je vous conseille : une heure de
voiture pour se rendre à Toulouse. Mais au lieu de conduire, vous êtes le
passager : rien à faire, le conducteur est tout à vous pour bavarder de
tous les sujets possibles : même entre hommes, ça en fait pas mal à dire
en deux heures aller-retour.
Le conducteur travaille. Le
passager se ballade. Il dispose de trois heures libres : c’est beaucoup
même pour faire des courses à pied d’un bout à l’autre de la ville. Aussi, le
plus sage, est de se rendre à la FNAC : on prélève une BD dans l’espace ad
hoc. On va dans le forum prévu spécialement pour s’allonger sur des banquettes
pour lire les dites BD. Le bonheur, encore mieux que chez Leclerc, c’est tout
dire ! Jusqu’à ce que l’on soit viré par un mec qui décide de s’accaparer
l’espace pour lui seul (à moins qu’il le fasse pour s’adjoindre une autre
personne mais ceci ne nous regarde pas). Comme chaque lecteur a le sentiment
pas faux d’abuser de la lecture qu’il n’a pas payée, on se casse.
Pardon de ces considérations
matérielles, mais où se soulager la vessie dans une grande ville ? Nulle
part officiellement depuis que l’on a supprimé les dames pipi, dommage, c’était
une source de services utile pour tout le monde et favorable à l’emploi. Il
faut donc être initié pour se sortir du besoin si je puis dire. Restent les Galeries
Lafayette (merci) qui proposent des dames en question au troisième étage, pour
la modique somme de 50 centimes. Le problème est de se souvenir d’une fois sur
l’autre du numéro de l’étage, il suffit d’espérer trouver l’endroit adapté au
6è dans le restaurant, pas de bol, vous êtes refoulé au 3è.
chez Artcurial : j'ai raté cette statue d'Andrau : 24.000 Euros une affaire ! |
Cette précaution satisfaite, vous
pouvez vaquer à vos occupations par exemple traverser toute la Ville pour vous
rendre rue Ninau dont je vous ai déjà parlé, acheter de la poutargue chez
Florence Grimm, et mieux passer par Via Chandernagor admirer les restants
de pashmina du Tibet, qui ont survécu aux ventes de Noël. Ensuite, facile de se
rendre aux Carmes, magasin de micro informatique, le seul qui vende des accus 12v miniatures, et des témoins du même voltage susceptibles de passer pour des feux rouges
pour le prochain véhicule échelle 1/7° en cours de finition.
Au retour passage devant l’Ecureuil,
la Caisse d’Epargne. Les banques depuis toujours ont un raisonnement superbe
sur le plan architectural, consistant à se servir en premier avec les dépôts
des épargnants, pour réaliser de superbes immeubles qui pourraient être
revendus en cas de faillite (ce qui se produit rarement). Le résultat des travaux
de rénovation du vieil et splendide immeuble XIXè de la rue du Languedoc est
magnifique : les sphinges ont été rénovées. et l’architecte a ajouté des
décorations de moucharabiés en métal du plus bel effet. Que c’est beau !
Le conducteur travaillant, m’a
demandé de passer devant le seul kiosque de la Ville Rose
spécialisé dans la vente au public de bouquets de fleurs coupées de violettes :
cela fait des années que nous achetons d’odorants bouquets à cet endroit
nostalgique (et classé Art-Déco). Pas de bol : après avoir bloqué des années le coin pour cause
de métro, voilà que la Ville (d’Airbus) a découvert qu’elle aurait du refaire à
neuf les canalisations d’égoûts. Elle a donc bloqué le kiosque dans d'énormes barrières, et obligé la
vendeuse à vendre sur le trottoir (pas de jeux de mots).
-« Avez-vous des violettes » ?
–« Non mon bon Monsieur, mais j’en aurai demain, jour de week-end » !
Nous sommes jeudi, et le week-end commence à Toulouse le vendredi, c’est bien
connu. Pas de bol : pas de violettes pour Nathalie !
contrit, je lui offre ces deux jolis bouquets
qui ne sentent rien
mais sont impérissables !
Franz Mortelmans |