dimanche 4 avril 2021

Pâques à la Champvallon


et voici le menu du jour, repris à la virgule près


Comment résister aux consignes énumérées longuement par le Prince qui nous gouverne... et qui nous confine à Pâques ? Comment retrouver le plaisir d'être en famille, à table, autour de l'agneau pascal ? Nous discutons de cela au téléphone avec René, toujours prolixe en archives culinaires, et qui est tout joyeux d'avoir enfin découvert le site national, (dont l'adresse est soigneusement cachée mais qu'il a fini par trouver, si efficace qu'en deux coups de téléphone, il a obtenu de suite deux rendez-vous pour se faire vacciner (deux fois à un mois d'intervalle) à Bagnères de Bigorre) (il lui faudra une attestation dérogatoire qu'on lui a promise par un message téléphonique qu'il lui suffira de brandir en cas de contrôle sur l'autoroute, puisqu'il dépassera les 10 Km).

Il vient de m'envoyer la recette des côtes de mouton à la Champvallon, que nous nous sommes empressés de cuisiner pour Pâques. Pâques reste un jour particulier pour nous croyants, et ce jour béni pour les Chrétiens coïncide avec le sacrifice de l'agneau, autant qu'il soit bon à manger ! Et comme la recette conseille un Châteauneuf des Papes pour accompagner le plat, nous restons immergés dans la religion autant en profiter !

Mme de Champvallon dont Mme de Maintenon n'avait fait qu'une bouchée dans le lit de Louis XIV n'aura donc eu, faute d'un tabouret de duchesse de son vivant, qu'un strapontin dans la postérité au travers d'une recette de cuisine portant son nom. Pourtant on a supposé que l'appellation était d'une origine plus ancienne, quoique tenant elle aussi par une coïncidence extraordinaire d'une autre couche royale, celle de Marguerite de Valois, dite «reine Margot». On sait qu'elle ne manquait pas d'appétits et elle avait croqué, parmi d'autres, un certain Halay de Champvallon: or il n'est pour rien dans ce plat et il n'aura été qu'un amuse-gueule.


Il faut donc en revenir à la Champvallon, précédente maitresse du Monarque, qui aurait eu cette idée de côtelettes de mouton cuites au four entre une couche d'oignons et une couche de pommes de terre: elle cherchait sans doute à contrarier Mme de Maintenon, qui penchait plutôt pour la préparation des côtelettes d'agneau en papillotes, beaucoup plus riches avec leurs accompagnements de champignons et de sauces à base de madère et de truffes. Il faut croire que ces dames faisant dans la galanterie, grand genre sinon Grand Siècle, avaient un côté popote: quelque part elles devaient se souvenir de l'adage populaire d'un matriarcat triomphant qui pensait garder ses «hommes à la maison par l'estomac ». Alors, pourquoi pas un roi: d'ailleurs je ne doute pas qu'avec son monstrueux coup de fourchette Louis XIV était bien capable d'enfourner au dîner, entre un pâté de chapon désossé, musqué, et un poupeton composé de ris de veau, asperges, champignons, artichauts, crêtes de coq et hachis de boeuf, les côtelettes de l'une et de l'autre, ne serait-ce que pour la paix de ses ménages.

Battante comme elle l'était, la Maintenon garda néanmoins là aussi l'avantage. Elle ne se privait pas en matière d'avoir des avis sur tout, jusqu'à la conservation des confitures; elle écrivait à son frère: «Il n'en faut pas un quarteron (de sucre) pour une compote, du reste on fonde un plat de pommes et de poires qui passe la semaine en renouvelant quelques vieilles feuilles [...] qui sont dessous.» Sa rivale s'en tint donc à ses côtelettes d'agneau préparées au plus simple, presque rustique selon un genre qui devait s'inscrire beaucoup plus tard sur les tablettes de ce qui devint la cuisine bourgeoise, tant par ses vertus chaleureuses que par la sage économie qui l'inspirait.

Il est étonnant de constater qu'à notre époque les bistrots négligent ce plat brave, bourru et bienveillant. Il faut dire qu'ils sont ...fermés, les pauvres !  A tel point qu'il redevient le privilège épisodique de certaines grandes tables comme celle d'un des plus fascinants palaces de Paris, le Meurice: il est vrai que c'est une maison aux fastes royaux, même sans favorites. 

Nous méritions bien, dans nos campagnes (où il faut bien manger les jours de fête autre chose que la poule au pot de notre bien-aimé Henri), une recette de la Maintenon, en hommage à notre Grand Roi Soleil, Louis le 14ème (j'ai banni de mon orthographe les chiffres romains illisibles pour nos contemporains)


le héros dans cette affaire, (indépendamment du mouton lui-même) 

étant le boucher

un personnage essentiel dans nos temps troublés par le covid

(et les mesures administratives qu'il suscite)

pour le bien des Français bien entendu !



à propos, pour solliciter un rendez-vous aux fins de vous faire vacciner

téléphonez (de ma part) au :

0800 00 91 10

vous aurez du Pfizer, c'est le mieux !

https://www.cnetfrance.fr/news/centre-vaccin-covid-rendez-vous-tout-savoir-39916041.htm


autrefois les chocolatiers préparaient des cloches en chocolat

pour fêter Pâques ! 

vous savez quoi ?

cette forme en cloche serait clivante pour nos amis musulmans

alors les chocolatiers nous vendent ... des lapins ! 

... chaud le lapin !


Houellebec aurait du titrer son livre : "il est soumis le lapin" ! 


j'au trouvé le chocolat préféré de Madame la Maire de Strasbourg pour Pâques :



chaude la Mosquée !

les gens de ma génération ont connu la période disparue, où les enfants collectaient les oeufs de Pâques
chez les particuliers, en s'annonçant à l'aide d'une crécelle
on leur avait conté que les cloches étaient parties à Rome, expliquant qu'elles ne sonnaient plus
avant de revenir pour Pâques, pour sonner à nouveau

j'ai choisi de faire écouter à Madame la Maire

les cloches de sa cathédrale Notre-Dame de Strasbourg !



https://www.youtube.com/watch?v=QOCrFUsawIM&ab_channel=BJFM91400

Un extrait de wiki : "Ainsi, le carême est terminé et l'accent est mis sur l'innocence retrouvée et sur la valeur de l'initiation chrétienne. Lorsque le jour est levé, s'ensuit alors l'office suivant : la messe de la Résurrection. Le Christ, aussi appelé le Rédempteur, a vaincu pour les mortels le péché, le démon et la mort même. Jésus-Christ s'est donc fait l'agneau de Dieu, l'Agnus Dei, sacrifié lors de la crucifixion, et qui enlève les péchés du monde par sa mort et sa résurrection. Cette messe de Pâques a donc une symbolique qui exprime ainsi l'apex de toute l'année liturgique des catholiques, car elle leur rappelle leurs devoirs de chrétiens grâce à ce renouveau spirituel. Pâques est aussi l'une des rares occasions pour le Pape de prononcer la célèbre bénédiction urbi et orbi. Enfin, ce dimanche vient clore le triduum pascal et commence le temps pascal. 

En Belgique, en France et en Italie, les cloches sont rendues silencieuses lors du Jeudi saint pour éviter qu'elles ne sonnent pendant les deux jours suivants. Durant le carême, on omet de chanter le Gloire à Dieu, en signe de pénitence. Alors, quand arrive la vigile pascale, on fait sonner les cloches pour manifester la joie qu'on a de sortir de la pénitence pendant qu'on le chante".


PS : l'agneau mystique à Encausse :


l'étonnante histoire racontée par La Croix, où le rétable a même été caché à Pau !


la rosace d'Erwin