samedi 19 janvier 2019

Deux Marie-Madeleine au musée Jacquemard !


......et elles sont... en extase !

oui : c'est Jean-Baptiste
Je ne suis pas le seul à avoir été impressionné par Marie-Madeleine, tous les grands peintres ont tenté de nous la faire imaginer : visage d’ange, grands cheveux, on sait qu’elle était nue dessous (...ses cheveux) , mais en pratique, il est rare qu’elle ne soit pas vêtue ! Dans son amour passionné pour le Christ, elle rejoint forcément l’extase (purement platonique bien entendu ... quoique ? ?...) de Sainte-Thérèse d'Avila, et le Caravage, dont je vous parlais il y a peu, a forcément cédé à la tentation !

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Extase_de_sainte_Th%C3%A9r%C3%A8se
Il y a donc à Paris, dans l’expo sur le Caravage, pour encore quelques jour,s deux toiles représentant la même Madeleine ...en extase. Sont-elles toutes deux de la main du maître ? La première, la Madeleine Klein a été authentifiée par le spécialiste Roberto Longhi en 1935. L’autre, découverte en 2015, reconnue en 2016 par une autre experte, Mina Grigori. Si le musée ne prend pas parti, il reste un mystère autour de la version originale. Qui plus est, Le Caravage, de son vrai nom Michelangelo Merisi, ne signait pas ses toiles… La datation de ces deux tableaux est encore également discutée.

Pour vous faire votre opinion, 

allez donc voir sur place !
 
impossible de loin de voir les différences

de plus près, c'est toujours compliqué, seuls les cadres différent visiblement !

Traditionnellement, on considère que le Caravage peint bien une Madeleine lorsqu’il quitte Rome en mai 1606 pour fuir sa condamnation à mort, après qu’il a tué Ranuccio Tomassoni lors d’une bagarre. Il se réfugie sur les terres des Colonna, à Paliano. Là où la police du pape ne peut rien. Et aussi, nous dit Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André, « pour une raison très simple : les Colonna, une famille italienne des plus influentes, protège le Caravage depuis son enfance. En 1576, pour échapper à la peste, la famille Merisi avait quitté Milan pour aller à la campagne, à Caravaggio. Le père, Fermo Merisi, y devint l’employé de la princesse Costanza Colonna Sforza. A l’époque, sur le mode patriarcal, les nobles prenaient sous leur coupe leurs fermiers et leurs employés ». Ainsi, la marquise s’était-elle sans doute prise d’affection pour le tout jeune Michelangelo. Tant et si bien qu’après un apprentissage de quatre ans dans l’atelier d’un peintre de Milan, il quitta la ville en 1592, pour suivre à Rome sa bienfaitrice, devenue veuve entre-temps.

ne vous faites pas un film ... est-ce elle la modèle ?






C’est donc dans une résidence des Colonna que le Caravage se retrouve en 1606, pour éviter la décapitation. Pendant ce séjour de quelques mois à Paliano, il peint beaucoup. Des toiles sombres, où la couleur s’absente et laisse la place à davantage de sobriété, comme dans Le Souper à Emmaüs. Mais aussi pour la (les) Madeleine en extase, où le personnage apparaît seul sur un fond neutre. On ne sait pas ce qui a motivé ce sujet, qui ne répond à aucune commande. Néanmoins cette Madeleine en extase est l’un des motifs les plus célèbres du peintre et préfigure le baroque de L’Extase de Sainte Thérèse, du Bernin, que nous a fait re-découvrir da Vinci Code. Figure de la sensualité d’une part et pécheresse pénitente de l’autre, est-elle une projection de l’artiste ? Les Madeleine se ressemblent, à quelques détails près. 

Extraites de collections privées, elles n’ont jamais été montrées ensemble.

Pour moi, l’histoire n’est pas finie : d’autres artistes ont peint Marie-Madeleine : voici quelques unes de leurs œuvres :

-"Exposition exceptionnelle au musée des Tissus de Lyon, peut-on lire dans la presse. L’œuvre, de la peintre italienne du XVIIe siècle Artemisia Gentileschi, on l’a longtemps cru perdue. Et son exposition n’est qu’une très courte escale sur le chemin de la capitale, où elle sera vendue".



“Un jour, une œuvre” serait pour une fois approprié, pour qualifier la présentation au musée des Tissus et des Arts décoratifs de la Sainte Marie-Madeleine en extase d’Artemisia Gentileschi. Car l’exposition dont il est question ici dura précisément 7h30 le 16 juin 2014. Ensuite, le tableau continuera son voyage du Sud de la France, où il a été redécouvert, vers Paris où il sera mis en vente par Sotheby's le 26 juin, nous sommes toujours en 2014. Je puis même vous donner le prix : 865500€ frais inclus".

La brièveté de cette escale, le directeur du musée la revendique : elle met en valeur selon lui le “caractère exceptionnel” de l’œuvre elle-même. Quant au choix de Lyon, il ne serait pas géographique (carrefour des marchands entre le Sud et la capitale depuis des lustres), mais vaudrait, toujours pour Maximilien Durand, reconnaissance “de la place de Lyon en nombre d’amateurs d’art” par Sotheby’s, qui voulait présenter l’œuvre dans une autre ville avant la capitale.


Mais pourquoi une peinture italienne du XVIIe siècle se retrouve-t-elle dans un musée des Tissus ? À cause du vêtement de Marie-Madeleine (qui occupe presque un quart du tableau), répond Maximilien Durand, évoquant une chemise galonnée conservée rue de la Charité. Le directeur du musée rappelle aussi que celui-ci possède un fonds d’arts graphiques et de peinture, des œuvres sources d’inspiration pour les créateurs textiles. Ces créateurs, les soyeux lyonnais notamment, poursuit le conservateur, ont toujours voulu être reconnus comme des artistes. Ce que “l’on retrouve dans la biographie de la fille du peintre caravagesque Orazio Gentileschi : “promouvoir un art au-delà des obstacles constitués par son sexe, les épreuves de son existence…”

Et ce n'est pas fini : voici d'autres Madeleine (in ne faut pas mettre de S) :

toujours "en cheveux"

Guido Reni

encore Guido Reni

El Greco a posé sur la Bible devant elle le crâne de la Sainte-Baume !

Hugues Merle (1822-1881)
Marie-Madeleine dans la grotte dont je vous ai déjà parlé- 1868
le même Hugues Merle a peint Hebe après sa chute.

Ce serait une longue histoire de vous la raconter.

aucun rapport avec Marie-Madeleine... quoique ?



aucun rapport non plus (sauf les cheveux) 

avec Suzanne au bain :


par contre, on retrouve le sujet : Marie-Madeleine à la Sainte-Baume, avec cette fois Gentileschi

mais Orazio Gentileschi

163 x 208cm : au Musée d'Histoire de Vienne

tout y est : le livre sacré, le crâne ... et les cheveux !


           
            antérieurement : https://babone5go2.blogspot.com/2013/09/judith.html

et puis Lalyre, le peintre des sirènes (aucun rapport) a peint cette Marie-Madeleine