Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
…au royaume des
papillons…!
Il existe encore des papillons,
sur notre planète en proie à la VIè extinction des espèces, soumise qu’elle est
à la pression des hommes, les spécialistes appellent cela « l’anthropocène ». Il existe encore des chasseurs, mais
ils ont déposé les filets (à papillons), ce sont plutôt des observateurs de la
Nature. Le Muséum d’Histoire naturelle de Paris les a réunis dans l’association
« Noé-conservation » :
on devine l’humour un peu désespéré de ce titre, ils comptent les papillons,
afin de mesurer la diminution progressive de leur nombre. Réfléchissons un
peu : un monsieur (papillon) pour faire la connaissance d’une dame ne peut recourir
ni au GPS ; ni à Meetic et autres instruments de géolocalisation amoureuse !
Moins il y a de papillons, moins ils peuvent se rencontrer, pour faire des
bébés. Et quand leur biotope est pulvérisé de pesticides, comment les chenilles
pourraient-elles trouver de quoi se nourrir bio ? Ils disparaissent...avec les
abeilles… !
Les entomologistes-observateurs
se parlent entre eux. Plus précisément, ils parlent encore latin, comme dans
les jardineries d’ailleurs le seul endroit de la planète où ils perpétuent
cette langue morte. Ils sont un peu hors du siècle, et constituent entre
eux une espèce (humaine cette fois) en voie, elle aussi, de disparition.
Je pense être l’un d’eux, échappé du XIXè Siècle, pratiquant les langues grecque
et latine, et peux (si on m’y force) prononcer des phrases aussi étranges que
celle-ci :
-« Je connais bien Occitanica » (c’est du latin) Voulez-vous
que je vous en parle » ?
Curieuse en effet cette manière
de s’exprimer ! Mais après tout, les linguistes savent que l’Occitanie se
caractérise par un territoire géographique : c’est par exemple au Sud.
Avec un terroir ; un climat ; des limites, mer et montagne. Tout cela
étant partagé avec l’autre côté Sud de la chaîne pyrénéenne : Catalogne et
Aragon. L’Histoire nous en dit beaucoup sur ces territoires, sur leur organisation,
sur les Duchés, les Comtés, les diocèses et les paroisses antiques. Souvent
communs il y a mille ans entre la France et l’Espagne d’aujourd’hui. La
Religion aussi, le Camin de San Jacques,
ont conduit les bâtisseurs d’Abbayes et de chapelles romanes à égrener en
Occitanie les mêmes chapiteaux. Les mêmes symboles sur les voussures des
églises. La langue nous réunit, l’Histoire et l’architecture également.
cette carte étonnante vient du chateau de Lamaquère, visité lors des journées du patrimoine |
Nous ignorions qu’un papillon nous était commun. Le nom des papillons a été inventé par d’illustres personnages comme Carl von Linné, suédois, qui faisait observer "qu’une chose n’existe que si elle porte un nom" (en réalité il prononçait ces mots en latin, je n'ai pas voulu en rajouter). Nommant
tous les objets de la Création, et puisant dans nos racines grecques et
latines, il a nommé celui que nous appelons le « demi-deuil » melanargia galatea. Melanargia vous dit
quelque chose : cela donne mélanine. C’est le noir en latin. Galatea aussi vous rappelle de très très
anciens souvenirs : c’est le blanc. Noir et blanc vous y êtes ! Ce
papillon vit en été, et on le voit dans tous les champs devenant peu à peu
secs. On le nomme en langage vulgaire « l’échiquer » :
les dessins de ses ailes forment des cases. Et à l’intérieur, un cercle parfait
est comme le pion d’un jeu de dames, ou d’un jeu d’échecs. Notre demi-deuil a
de nombreuses variations dans ses dessins, et les spécialistes recherchent ces
variations, car plus elles sont rares, plus l’individu est précieux pour eux.
Occitanica est l’une de ces variations. Le voici dessus-dessous. Il
faut protéger ce papillon : il est le symbole de l’Occitanie du Sud, et
de notre union avec l’Espagne sur le versant sud des Pyrénées.
Je propose qu’il
devienne un emblème : celui de la Grande Région
Languedoc-Roussillon-Catalogne-Aragon, ancien Royaume d'Aragon !
Ce serait formidable,
s’il donnait lieu au célèbre : « effet papillon »
« Occitanica »