jeudi 28 août 2014

Montmaurin (3)

Préhistoire !

l'homme de Montmaurin, et le lion des cavernes !


Nouveau recul en arrière : je vous ai parlé de l’ilot calcaire, et des conditions inhabituelles de préservation des vestiges antiques. Je vous ai cité Montmaurin, nom de commune que l’on voit affiché dès l’autoroute, à cause de la Villa. Mais je n’ai pas cité Lespugue…tout à côté. Autre commune, découverte fameuse en 1922 de la Vénus dont je vous ai déjà parlé, aujourd’hui au Musée de l’Homme.(1)

En réalité, la Professeur Isaure Gratacos, membre éminent de la société méridionale de spéléologie et de préhistoire, donne un titre au sujet : 




«du pré-Néandertalien à nos jours dans  les gorges de la Save et de la Saygouade ». 


Sa publication est datée d’avril 2010, et je l’ai payée (au juste prix de 15 Euros), pour participer ainsi concrètement à la défense de sites, toujours menacés par une carrière. Ah, ces entrepreneurs « productifs », ils sont parfois bien envahissants !

Vous avez réagi quand j’ai parlé d’ilot calcaire : car érudits comme vous êtes, vous avez pensez « karst », YES ! Le pied des spéléologues, qui inventorient les cavités visibles et invisibles depuis 2009, et en ont trouvé une centaine, rêvant bien entendu de tomber sur une grotte Chauvet !

En pratique le remplissage est important, et surtout intact. D’où la découverte à chaque fois d’une chronologie inhabituelle : depuis la période pré-acheuléenne (la mâchoire de Montmaurin) jusqu’à l’âge du fer, en passant par tous les stades du paléolithique !


pas courant de tomber sur le fond de commerce d'un dentiste aurignacien !


















Mettons nous à la place de nos ancêtres moustériens et forcément ici aurignaciens : nous sommes à l’altitude 380 mètres, moins haut que les 700 m des montagnes proches. Il fait moins froid. La formation végétale ressemble à une steppe, où abondent bisons, chevaux et rennes. L’eau des rivières est proche, et l’habitation facilitée par la présence des cavités et la nourriture abondante explique la présence humaine. Tout cela va perdurer dans le karst fossilisé pour le bonheur des chercheurs (et du carrier). On trouve la mandibule dans « la niche », une cheminée karstique verticale. On trouve un squelette état neuf de lion des cavernes. Un coup de pioche malheureux abîme la Vénus de Lespugue en ivoire vieilli, mais nous la restitue pour l’éternité. Récemment la grotte de Bacuran livre des gravures pariétales.


Oui nous sommes ici exceptionnellement anciens

il faut que l’Unesco nous protège

car...on n’a pas tout trouvé ?


bien entendu, Norbert Casteret est passé par là ...!