vendredi 8 août 2014

48ème




chez Nùria & Marco

Comme tous les ans le 8 août est une journée pas comme les autres : commémoration de nos noces, cela fait un nombre d'années... respectable. Comme tous les ans, comment fêter un tel événement en améliorant le menu d’une année sur l’autre ? J’avoue stresser avec le temps, mais c’est un défi intéressant à relever, j’y parviens pas trop mal !

Le cadre d’abord doit être original. Le plus sûr, c’est se rendre en Espagne : à une heure d’ici, on est dépaysé, ce qui nous met dans une ambiance euphorique. La dernière fois que nous y sommes allés, nous avons réservé à Bossost, chez Er Occitan. L’intérêt d’être fidèle à un grand restaurant, c’est qu’il devient comme une cantine. Tout le monde vous salue quand vous arrivez, et on ne vous demande pas ce que vous allez boire : la tradition, c’est une bouteille d’Eixader blanc, fumé et frais, dont on ne se lasse jamais. Alors vous vous entendez proposer : -« un Eixader comme d’habitude ? ». Il suffit de répondre : -« oui », et déjà vous avez la confirmation que vous faites partie des habitués.


















Nùria nous voit arriver sans surprise à 12H30 les premiers, car elle sait que, Français, nous ne pouvons nous empêcher d’arriver avant tout le monde. Du coup, nous avons droit à des tas de mise en bouche particuliers, pour attendre le moment du hors d’œuvre.

Moi j’adore la pastèque : ici, nous en avons un simple cube. Mais par un procédé d’osmose sans doute fort complexe, nous explique Nùria, il a été humecté de gin et de campari. Reproduire cette recette à la maison (en en mettant de grandes quantités) donne envie d’essayer, non ?



Cette fois-ci nous avons fait fort, et franchi un stade décisif : je vous explique : le Chef-patron Marco avait compris notre intérêt (que dis-je, notre passion) pour ses assemblages : terre-mer. Formule courante pour lui en Catalogne. Nous avions déjà apprécié ses oreilles de porc découpées en fines tranches ; mêlées à des muscles de coquilles Saint-Jacques. Plat proposé à la carte.

 
ceviche de truite (du gave)

















Il nous avait expliqué que l’on peut varier la formule à l’infini, avec par exemple de la viande blanche et des gambas. Ou de grosses langoustines, des carabineros ! Selon lui, l’optimum, la quintessence, c’était de marier la terre : une pintade. Avec la mer, un homard, rien de mieux.

Je lui rétorque que Bossost est à quelques plombes de la mer. Il m’explique que pas de problème (il parle un français charmant), il lui suffit de réserver deux jours à l’avance, et les transporteurs espagnols (qui sillonnent en permanence les routes d’Europe) lui livrent tous les homards qu’il veut, plus frais que frais.


Donc il est midi et demie pile. Nous sommes les premiers. Et les amuse-bouches arrivent les uns après les autres, avec l’ Eixader frais. Car nous ne prenons pas d’apéritif, trop concentrés sur l’objectif : boire à deux toute la bouteille, sachant que le conducteur doit ramener à la maison les deux convives, en entier et sans PV.

Surprise : Nùria ne nous apporte pas le menu ! Marco a décidé, il a compris qu’on lui faisait confiance, et nous a préparé un menu dégustation ! Notre confiance est totale !

Voici le défilé, qui commence par un ceviche de truite, avec du coriandre, et de la noix de coco. C’est cuit au jus de citron vert. Il y a de l’avocat. Les fameux œufs d’esturgeon gorgés d’huile d’olive. Une soupe fraiche,  merveilleuse de saveurs. Ca commence très fort !



Ensuite des ravioles. Des (au pluriel), il y en a deux ... tout au plus. Saveurs exotiques, un peu asiatiques.

Arrive la surprise : la pintade, la chair a le goût de homard, avec une sauce on dirait américaine. Le homard est bien là, magnifique à la vue, croquant sous les dents.



















les tubes à essai utilisés autrefois dans les labos de chimie
recyclés avec une composition (un peu) alcoolisée !

Comme c’est la crise, aussi bien en Espagne qu’en France, Marco nous a préparé un pain perdu en guise de dessert, avec une branche de zeste d’orange et une glace vanille.

Je vais vous dire : on a vidé l’Eixader, défi relevé ! On est rentré entiers, avec une légère faim ?

On a déjà pris rendez-vous : on fait bien ça chez le dentiste, prendre rendez-vous d’une fois à l’autre !









Gracias Nùria ; gracias Marco


C’était un chouette anniversaire !