vendredi 22 août 2014

Liberty...

...enlightening the World

de Bartholdi

Nous sommes le 28 octobre 1886, sur le port de New-York, Stephen Grover Cleveland est le 22è Président des Etats-Unis. Il préside la cérémonie d'inauguration de la statue de la liberté et dévoile la plaque dédiée au peuple français qui en a fait don aux Américains. L’objectif initial était de fêter cet événement dix ans plus tôt, pour le centième anniversaire de la déclaration d’indépendance en 1876, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut !

L'initiative émanait de l'historien Edouard de Laboulaye. La statue connue sous le nom de la Liberté éclairant le monde, devait commémorer l'alliance Franco-américaine durant la révolution américaine, cent ans plus tôt. Beaucoup croient que la beauté française Isabelle Eugénie Boyer, épouse de l'industriel Isaac Singer, (les machines à coudre), était le modèle de l'artiste. Bartholdi prétendait, lui, qu’il avait pris sa mère comme modèle ! D'un commun accord, les Etats-Unis allaient construire le socle, et la France concevoir la sculpture et l'installer sur place.

vous l'avez reconnue : Nancy Reagan ?
 






















Cependant, les fonds manquent des deux côtés de l'Atlantique. En France, les dons, ainsi que divers événements et loteries permettent de lever 2,25 millions de francs (1,125 million USD au taux du temps d'échange). Aux Etats-Unis, la collecte est difficile, de sorte que les promoteurs utilisent  tous les prétextes : représentations théâtrales ; expositions d'art ; ventes aux enchères, et matchs de boxe, pour réunir les fonds nécessaires. Le financement du piédestal n'est complet qu’en Août 1885.


















Dessinée par le sculpteur français Fréderic-Auguste Bartholdi, la statue mesure plus de 45 mètres de haut et arbore le visage d'une femme avec une main levée portant un flambeau. Le socle a été conçu selon les plans d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc et d'Alexandre-Gustave Eiffel, qui montre une fois de plus son génie en inventant une structure souple ployant au vent, tout en supportant la structure légère de plaques en cuivre martelées et rivées constituant l’enveloppe corporelle.

les vrais plans, à côté de la statue de cire du sculpteur
l'aquarelle est de Bartholdi : ce monsieur savait tout faire !

En février 1877, le congrès américain approuve le choix du site de Bedloe's Island (rebaptisée Liberty Island en 1956) où le monument sera érigé, selon la suggestion de Bartholdi qui avait auparavant effectué ses propres repérages. La statue est achevée en France, en mai 1884. Plusieurs visiteurs lui rendent hommage, tels Jules Grévy ou Victor Hugo puis, en février 1885, commence le démontage. La statue est ensuite expédiée en pièces détachées (350 morceaux conditionnés dans 214 caisses) en train jusqu'à Rouen, puis par la frégate Isère vers les États-Unis, via le port du Havre. La première pierre du piédestal est posée en juin 1885. Le dernier rivet est finalement fixé le 28 octobre 1886, en présence de nombreuses personnalités françaises et américaines.



















Sur la plaque fixée à la base du monument est gravé un sonnet de la poétesse américaine Emma Lazarus et intitulé The New Colossus (Le nouveau colosse):


le colosse de Rhodes
Not like the brazen giant of Greek fame,
With conquering limbs astride from land to land;
Here at our sea-washed, sunset gates shall stand
A mighty woman with a torch, whose flame
Is the imprisoned lightning, and her name
Mother of Exiles. From her beacon-hand
Glows world-wide welcome; her mild eyes command
The air-bridged harbor that twin cities frame.

"Keep, ancient lands, your storied pomp!" cries she
With silent lips. "Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door!"


Il s'agit d'un message de bienvenue adressé aux nouveaux migrants qui, depuis 1892, débarquent à Ellis Island, l'île voisine de Bedloe's Island. Durant les trois décennies qui suivirent, le port de New-York et la statue de la liberté, phare de la liberté en quelque sorte, accueillent ainsi plus de 12 millions de personnes.


Cent vingt huit ans sont passés. Des bénévoles préparent depuis juillet 1997  la reconstruction de l’Hermione, le vaisseau de Lafayette, construit à l’origine en 1778 à Rochefort. Il débarque à Boston le 27 avril 1780, et vient ainsi au secours de l’Amérique. On sait l’admiration que lui portent les américains, qui fleurissent scrupuleusement sa tombe.




Ainsi, la France a soutenu plusieurs fois nos amis américains. Ces derniers nous l’ont bien rendu ! Ceux qui étaient d’anciens migrants, et recherchaient la liberté,  ont constitué ce qui est encore la première nation du monde, et nous ont libérés…

Au moment où  la folie meurtrière du djihad

se déchaine sur les minorités de Syrie et d’Irak,

ne devons nous pas réfléchir à l’accueil des migrants…

…et à leur liberté…car il s'agit de :

La Liberté ?


Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door !