Avant de vous montrer le plus gros papillon du monde, il faut que je vous parle de son cousin européen, le Cossus gâte-bois (Cossus cossus), également appelé ronge-bois, qui est une espèce de lépidoptères de la famille des Cossidae, originaire d'Europe.
C'est un gros papillon de 7 à 8 cm d'envergure qui vole de
juin à juillet, dont la chenille xylophage se développe dans le bois du tronc
et des branches de plusieurs espèces d'arbres fruitiers et d'autres essences
forestières ou rivulaires (aulnes, saules). Les ailes sont beiges, les
antérieures ornées de lignes transversales sombres, sinueuses. Cette coloration
permet au papillon de passer inaperçu sur les écorces des arbres-hôtes durant
le jour. Le corps relativement massif est velu. Les antennes sont plumeuses et
la trompe atrophiée.
La larve est une chenille de 100 mm de long environ au corps
rouge brunâtre au dessus, jaune clair sur les côtés. La tête noire porte deux
puissantes mandibules. Elle émet une forte odeur de vinaigre ; le champignon
hygrophore cossus est réputé dégager la même odeur.
Les papillons, nocturnes, apparaissent en début d'été, de la fin juin à la mi-août. Durant leur courte vie, ils s'alimentent peu, voire pas du tout. Les femelles pondent leur minuscules œufs rouges dans les crevasses de l'écorce de divers arbres. Les jeunes chenilles, rosées, éclosent après deux semaines d'incubation. À partir de blessures de l'écorce, elles pénètrent sous l'écorce et commencent à creuser des galeries (de section ovale) jusqu'à l'automne. Au printemps suivant, à l'aide de leurs puissantes mandibules, elle forent des galeries dans le bois, rejetant à l'extérieur les déchets, sciures et excréments qui s'accumulent au pied de l'arbre en masses rougeâtres. Elles hibernent un deuxième hiver dans les galeries et se nymphosent au printemps suivant. Elles quittent souvent l'arbre avant la nymphose. Le cycle biologique s'étale donc sur deux années complètes.
Alors que beaucoup de papillons ont une préférence pour
quelques espèces, voire ne s'alimentent que sur une seule espèce, cette espèce
se nourrit dans le bois de nombreux arbres fruitiers (pommier, poirier,
cerisier, prunier...), mais aussi le chêne, le hêtre, le châtaignier,
l'érable, le tilleul, etc. Ses phéromones sont connues au moins depuis le début
des années 1980 et elles ont servi à faire des pièges à phéromones pour
notamment protéger les vergers des chenilles du Cossus gâte-bois, les fruitiers
étant les espèces les plus sensibles à cette espèce, notamment les sujets plus
âgés ou malades chez lesquels la sève circule mal. L'attaque du Cossus
gâte-bois se traduit souvent visuellement par un dessèchement brutal de
l'arbre.
Je sais votre nouveau penchant pour l'ingestion de larves et autres horreurs, qui satisfairaient votre désir de ne plus manger de viande du tout, en la remplaçant par des insectes : j'ai peur que vous vous attaquiez ainsi à mes derniers chers papillons : en Europe en effet, sur le pourtour méditerranéen, les larves de
Cossus sont parfois consommées crues ou rôties. Elles ont un goût prononcé de
noisette et d'amande ! Le témoignage est unanime : le rôti est juteux, souple et de
haut goût. On lui reconnaît certaine saveur d'amandes grillées que relève un
vague arôme de vanille. En somme, le mets vermiculaire est trouvé très
acceptable ; on pourrait même dire excellent.
Je suis fichu, vous allez vous mettre à déguster mes Cossus !
Il y a plus grand, et surtout plus gros : le cousin Australien se nomme Endoxyla cinereus. C'est le papillon de nuit le plus lourd du monde, pesant jusqu'à 30 g, et certainement le plus grand. Son envergure est d'environ 23 à 25 cm. Un motif variable de gris clair et foncé ou de brun apparaît sur les ailes de cette espèce de papillon.
Les larves creusent dans les troncs des arbres du genre Eucalyptus. La nymphose a lieu dans le tunnel larvaire. Pareil que le cousin européen : elles passent trois ans à boulotter l'arbre, alors que le papillon adulte ne vole que quelques jours, épouvantant les populations les quelques fois où il apparait.
voici une belle chrysalide : le monsieur a mis des gants, il avait un peu peur de la toucher !
j'espère que vous n'allez pas vous précipiter
pour la bouffer rôtie dans votre poële ?
c'est un futur papillon !
vous n'allez pas commettre un homicide ?
Bush tucker, bush tukka ou nourriture du bush. Quel que soit le nom que vous lui donnez, vous pensez probablement à la nourriture originaire d'Australie et qui a été traditionnellement utilisée par les premiers habitants de ce pays comme source de nourriture. Vous associez probablement aussi principalement la nourriture du bush à des matières végétales comestibles. Mais les besoins alimentaires essentiels du corps sont les glucides, les protéines, les lipides, les minéraux et les vitamines. Ainsi, naturellement, le régime alimentaire indigène comprenait également de nombreuses espèces d'animaux, d'oiseaux et de fruits de mer, notamment des kangourous, des émeus, des crocodiles, des opossums, des poissons, des mollusques, des crevettes, des oiseaux, des œufs, des lézards, des yabbies, des fourmis, des grenouilles et des mites.
PAPILLON BOGONG
Le papillon Bogong était traditionnellement un mets délicat des tribus indigènes des Snowy Mountains lorsqu'il a migré vers le High Country depuis les prairies de la Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland. Les papillons étaient rôtis sur des charbons ardents et mangés. Mais les papillons Bogong ne sont plus au menu.
En effet, les papillons Bogong ont tendance à provenir de zones de pâturage ou de culture du coton où les larves de papillons se nourrissent d'herbe. Le problème est que nos ancêtres agriculteurs utilisaient des pulvérisations et des bains de pesticides contenant de l'arsenic. Malheureusement, ce produit chimique nocif persiste dans le sol et est absorbé par l'herbe et transmis au papillon. C'est ce qu'on appelle la bioaccumulation. Une exposition continue à de petites doses d'arsenic peut provoquer des cancers, des mutations et des malformations congénitales. Il est donc probablement préférable de laisser le papillon Bogong tranquille.
des migrations peuvent être perturbantes pour les habitants de Sidney tellement la densité est élevée |
Saviez-vous que les aborigènes australiens étaient si attentifs aux changements dans les aliments disponibles à différentes périodes de l'année et dans différents milieux écologiques qu'ils reconnaissaient entre six et seize saisons, selon la région ? Certaines de ces saisons sont « cartographiées » par le CSIRO, notamment leur influence sur les aliments et les plantes médicinales importantes.