Ca y est : l'Espagne s'ouvre au tourisme début juillet : tant pis pour les vacances de mai bientôt terminées, mais super pour celles de septembre à venir : nous pourrons valoriser les arrhes versés en janvier ! En attendant, il faut continuer de voyager sur le net, sauf à approfondir nos connaissances dans le rayon imposé des cent kilomètres ! Pas grave, après la Saint-Didier (le jour où l'on plante les haricots), le temps devient beau, facile de profiter de chez soi ... et de regarder RMC 24 !
Nous visitons donc virtuellement sur RMC le Château de Chantilly, oeuvre du Prince de Condé, le cousin du roi soleil. Un chantier considérable, que ce soit le château, plus encore les jardins, tout creusé et remblayé à main d'homme, pas de bulldozer à l'époque ! Une fois les immenses terrains aplanis à la pelle, l'immense canal de 2,5 Km de long creusé et rendu étanche, le Notre qui à l'époque dirige simultanément les chantiers de Versailles et Chantilly doit trouver la solution pour faire fonctionner les jets d'eau, le summum du luxe de l'époque, visant à démontrer la supériorité de l'architecte sur la nature. Il faut faire aussi bien que les Romains ! Il fait appel à un ingénieur, Jacques de Manse, qui invente en 1678 une machine en bois, un peu comme un moulin alimenté par une roue, qui actionne des pistons trempant dans des cylindres de bronze : des pompes. Tout avait été oublié, la machine détruite quand la seconde tranche de travaux a été lancée par le duc d'Aumale, jusqu'à ce qu'une association locale s'interroge en 1993 sur le rôle initial du bâtiment, et peu à peu reconstitue les machines, d'abord les premières de l'époque de Condé, ensuite celles plus modernes construites deux cents ans plus tard pour le duc d'Aumale
Nous visitons donc virtuellement sur RMC le Château de Chantilly, oeuvre du Prince de Condé, le cousin du roi soleil. Un chantier considérable, que ce soit le château, plus encore les jardins, tout creusé et remblayé à main d'homme, pas de bulldozer à l'époque ! Une fois les immenses terrains aplanis à la pelle, l'immense canal de 2,5 Km de long creusé et rendu étanche, le Notre qui à l'époque dirige simultanément les chantiers de Versailles et Chantilly doit trouver la solution pour faire fonctionner les jets d'eau, le summum du luxe de l'époque, visant à démontrer la supériorité de l'architecte sur la nature. Il faut faire aussi bien que les Romains ! Il fait appel à un ingénieur, Jacques de Manse, qui invente en 1678 une machine en bois, un peu comme un moulin alimenté par une roue, qui actionne des pistons trempant dans des cylindres de bronze : des pompes. Tout avait été oublié, la machine détruite quand la seconde tranche de travaux a été lancée par le duc d'Aumale, jusqu'à ce qu'une association locale s'interroge en 1993 sur le rôle initial du bâtiment, et peu à peu reconstitue les machines, d'abord les premières de l'époque de Condé, ensuite celles plus modernes construites deux cents ans plus tard pour le duc d'Aumale
Le Pavillon de Manse, aussi
appelé Moulin des Princes, est un bâtiment classé Monument Historique tout
comme les machines qu’il renferme. Propriété de l’Institut de France il est
géré par une association.
Pour les grandes eaux de Versailles,
le génial le Notre avait construit une machine élévatrice à Marly, mais on ne l’a
pas retrouvée. Par contre, les jardins de Chantilly, conçus par le même le
Notre, sont supérieurs à Versailles pour les fontaines : la pompe créée par de Manse actionnée par une roue de 7,8 m de diamètre élevait l'eau d'une source par 6 pompes en bronze à 25 m, alimentant un réservoir situé à 400m, qui donnait une autonomie de fonctionnement de deux jours aux jets d’eau
ouverts, alors qu’il fallait feinter à Versailles et ouvrir puis fermer les
robinets à Versailles devant le passage du Roi.
Le « moulin » a été
retrouvé et restauré il n’y a pas si longtemps, une machinerie fascinante qui
retrace 3 siècles d’évolution de techniques hydrauliques. Au XVIIème siècle, le
moulin des Princes alimentait en eau les fontaines des Grandes Eaux du jardin
du Château de Chantilly. Au XIXème siècle le bâtiment est agrandi son rôle,
toujours autour de l’eau, évolue.
Les grandes Eaux de Chantilly n’auraient pas existé sans la
machine élévatoire du Prince de Condé, cousin de Louis XIV. Fontaines et
cascades étaient alimentées par le pompage des eaux et un système sophistiqué
de canalisations.
pour tout comprendre, voici la maquette
Avec la Révolution Industrielle, la machine en bois est
remplacée par une machine moderne en fonte. De nouvelles machines permettent
d’alimenter la ville et le Château de Chantilly en eau potable, ou même
d’arroser l’hippodrome.
En 1885, le Duc d’Aumale, dernier résident du Château de
Chantilly, décide de reconstruire le château rasé à la Révolution. Il fait aménager une blanchisserie mécanisée, la plus moderne de son
temps. Mise en gérance à sa mort, elle fonctionnera au profit des habitants
jusqu’aux années 1970.
Une salle d’étendage permettait d’étendre le linge
en cas de mauvais temps. On y trouve une calandreuse, machine qui servait à
attendrir le linge. Des expositions ou conférences y sont régulièrement
présentées.
Chacune des salles, chacune des
machines a été restaurée par une équipe de bénévoles entre 1997 et 2007. Toutes
les machines fonctionnent et offrent un vrai spectacle aux visiteurs !
Tant qu'à rester confiné, il faut lire :
PS 1 : pour retrouver le vrai constructeur de la machine, qui n'est ni le Notre, ni de Manse, ni Riquet (qui apparait à la même époque comme constructeur du canal Riquet)...mais maitre Albert simple mais efficace charpentier, il faut lire la suite :
Vous devinez que tirant le fil d’Ariane,
je m’intéresse à Jacques de Manse, né le 22 avril 1628 à Montpellier et mort
le 30 décembre 1699 dans la même ville ! Presque un voisin ! Voilà un
financier, homme d'affaires, et fermier éphémère des gabelles du Languedoc
(1660-1661).
Il a un frère aîné né en 1625
appelé aussi Jacques de Manse, trésorier de France et intendant de la gabelle
du Languedoc. Ce Jacques de Manse l’aîné a une vie
bien réglée. Il est trésorier de France, intendant des gabelles.et agent voyer.
En 1667, il transforme une bâtisse pour en faire une demeure digne de son rang,
l'hôtel de Manse rue d'embouque d'or à Montpellier (1).
De la vie de son cadet en
Languedoc on sait très peu sauf qu'en janvier 1660 il acquiert la charge de
fermier des gabelles du Langedoc grâce à l'appui de Nicolas Fouquet et qu'en
septembre 1661, à la demande de l'assemblée des états du Languedoc présidée par
le prince de Conti, frère du "Grand Condé" Il perd cette ferme des
gabelles au profit de Pierre-Paul Riquet qui en tirera des bénéfices qui
serviront en partie au financement du canal du midi. Nous y voilà, j’ignorais
que Riquet arriverait à ce moment… ce n’est pas terminé !
La pompe du Pont Notre-Dame : en 1669, on le trouve à Paris où
il s'implique immédiatement dans de nombreuses affaires. Ainsi, en 1670,
Jacques de Manse propose — sous le prête-nom de Guillaume Fondrinier — au
bureau de la ville de Paris de transformer le "Grand Moulin" meunier
du Pont Notre-Dame en une machine élévatoire pour alimenter en eau de Seine les
Fontaines de la rive droite. Il demande 40 000 livres tournois pour la réaliser
et s'engage à fournir 1 000 m3 par jour. Après avoir pris connaissance du
traité, Jacques de Manse oblige volontairement et solidairement Guillaume
Fondrinier à se démettre, le 26 mars 1670. Le 2 mai 1670, Guillaume Fondrinier
reconnaît devant notaire qu’il a prêté son nom et qu’il ne prétend rien des
clauses mentionnées dans l’acte de cautionnement car il déclare que tout
appartient à Jacques de Manse. Ce dernier comparaît le 9 avril 1671 au greffe
de la ville de Paris afin d’accepter les conditions que lui impose la ville au
sujet de la machine élévatoire. Il s’engage à ne rien ajouter aux machines et
aux mouvements qui servent à élever de l’eau et il consent à présenter les
pièces en détail lors des visites de Chignin, charpentier du roi.
Les travaux sont à la charge de
Jacques de Manse mais la responsabilité du chantier revient à Chignin et toutes
autres personnes compétentes qu’il s’agisse de différentes opérations
(enlèvement, ajout, augmentation, réduction de pièces) sans qu’ils ne
perturbent ou n’endommagent les pièces de la machine du moulin. Les pièces sont
jugées par le charpentier du roi. L’arbre de la roue et les travaillants sont réalisés selon ses dessins.
En 1672, les travaux semblent
terminés. La machine entre en service avec un débit qui ne dépassera jamais la
moitié du débit contractuel. En 1677, la débâcle des glaces endommage les
pompes, emportent quelques pieux des moulins ainsi que la galerie menant du
pont aux deux machines, ébranlant les bâtiments. En décembre 1678, la
production des machines baisse. Pendant l’hiver, les gelées sont mises à profit
pour réparer la machine. Pendant cette période, l’entretien de la machine, sous
la responsabilité de Jacques de Manse est négligé. Il détourne une partie de
l’eau montée pour l’utiliser dans des aménagements hydrauliques à son usage
personnel. En 1680, la charge de la machine lui est retirée et confiée au
menuisier Jean Albert.
En 1673, Jacques de Manse envoie
une lettre à Colbert dans laquelle il présente un projet de pompe élévatoire
destinée à compléter la fourniture en eau de Versailles aussi bien pour les
réservoirs que pour les habitants. Il suggère son implantation à Bougival. Son
projet simpliste ne sera pas retenu.
Le Canal de l'Ourcq : par ailleurs, en juillet 1676,
Louis XIV accorde par lettres patentes à messieurs Riquet et de Manse
l’autorisation du canal de l’Ourcq, le duc d’Orléans, pour cause de son duché
du Valois, accordant la sienne le 20 mai 1677. Ces lettres donnaient donc la
possibilité d’ouvrir ce canal de cinquante milles, allant de la rivière d'Ourcq
à la Marne, et de dix milles au-delà de Meaux jusqu’à Paris ; les travaux
devaient être financés par les droits de boucherie ainsi que par les cessions
d’eau aux particuliers.
Riquet trop absorbé par le Canal
du Midi confie la conduite du chantier à Jacques de Manse. Riquet tient à être
informé par des hommes à lui de l'avancement des travaux.se méfiant de son
associé qu'il trouvait négligent. Mais la mort de Riquet (1680), et surtout
celle de Colbert (1683), puis les guerres en cours, incitent le Parlement de
Paris à prononcer l'arrêt des travaux en 1684. Cependant, Jacques de Manse
conserve soigneusement tous les plans, cartes niveaux, titres, mémoires. Sa
veuve Catherine Talon en est dépositaire à la mort de Jacques, laquelle, sous
la régence en 1717, présente un mémoire au duc d’Orléans pour continuer
l’entreprise. En 1682, Colbert envoie Jacques de Manse dans le Languedoc avec
pour mission de lui faire un rapport sur l'état du Canal du Midi.
Le Jardin des "Grandes
Eaux" du Château de Chantilly : nous y voilà !
Jacques de Manse apparaît dans
les correspondances du Château dès avril 1673, et dans les comptes dès avril -
mai 1676. Le domaine de Chantilly, propriété du prince de Condé, cousin germain
de louis XIV, est alors en plein travaux. Après avoir terminé le jardin des
"petites eaux " autour du Château, le Prince toujours guidé par André
Le Nôtre entreprend la construction du Jardin des "Grandes Eaux" qui
nécessite la construction d'une machine pour remplir les réservoirs et de là,
la distribuer par un vaste réseau de tuyaux vers les nombreux jeux d'eau.
Sollicité par le prince, le rôle de Jacques de Manse, consiste à fournir les
tuyaux et toutes les pièces en métal nécessaires à la construction de la
machine élévatoire par le menuisier maître
Albert. Mission dans laquelle Jacques de Manse s'empêtre compte tenu de la
difficulté à obtenir des tuyaux surtout de tuyaux en fer. Peu à peu, Jacques de
Manse s'éloigne du chantier. En 1684, il échange encore quelques lettres avec
le Prince. À sa mort en 1686, Jacques de Manse est ailleurs. Une dernière
lettre de lui en 1687 montre qu'il est encore à Paris.
Pour abriter la machine
élévatoire, le prince fait construire un Pavillon élégant de manière à masquer
sa fonction. Le pavillon dès le début des travaux est nommé Pavillon de Manse.
Le pavillon de Manse à Chantilly est toujours debout. Il a été restauré en 2010
par son propriétaire, l'Institut de France. Un peu avant, en 2004, une
association, l'Association Pavillon Jacques de Manse composée de bénévoles a
reconstruit à l'identique la machine élévatoire telle qu'elle est décrite en
1784 dans un album conservé au Musée Condé, l'album du Comte du Nord
Pendant cette période, le prince
Condé a quelques attentions pour Jacques de Manse. En avril 1677, Il est témoin
de son mariage avec Catherine-Isabelle-Marie Talon, fille de Pierre Talon. À la
cérémonie à l'église Saint André des arts sont présents outre monsieur le
prince, Monsieur le duc et Madame la duchesse de Bourbon, le duc de Berwick, M.
d’Usson de Bonrepos, le marquis de Castries et son frère et le comte de
Clermont, les Ranchin de Paris. Cette alliance lui ouvre d'innombrables portes
parisiennes, car les Talon ont au cours des années réalisé des alliances des
plus remarquables. En effet, c’est toute la puissance du Parlement de Paris,
mais aussi de la haute administration parisienne qui défile : la tribu des Talon,
dont le puissant Omer.
Plus tard en octobre 1679, le
Prince est parrain de son fils baptisé en l'église saint Roch. En 1680, il lui
fait cadeau d'un diamant.
PS 2 : moulins à vendre
Je ne suis pas le seul à être fasciné par les moulins : Pagnol aussi, et je vous ai raconté son histoire sarthoise dans : https://babone5go2.blogspot.com/search?q=moulin+pagnol
Vous savez que Patrick Besse me signale périodiquement ses ventes les plus intéressantes : figurez-vous que le moulin est toujours à vendre, sauf que le prix a baissé,
(1) à part le nom bizarre de la rue, voici ce que google map me laisse apercevoir de l'hôtel du frère ainé à Montpellier |
PS 2 : moulins à vendre
Je ne suis pas le seul à être fasciné par les moulins : Pagnol aussi, et je vous ai raconté son histoire sarthoise dans : https://babone5go2.blogspot.com/search?q=moulin+pagnol
650000€, deux cents mille de moins que la première fois :
amis parisiens soucieux de vous délocaliser :
c'est l'occasion de vous déconfiner !