lundi 25 mai 2020

J'ai retrouvé l'Antonov de Morlock motors



Encore confiné devant la chaine RMC-découverte autrement dite numéro 24, je regarde des émissions télé extra où les héros sont des mécaniciens de tous pays. Ils récupèrent des tas de ferraille rouillés, des pièces détachées, et reconstituent les véhicules d'origine plus neufs que neufs. Le plus fascinant d'entre eux, je viens de le retrouver grâce à google map, en Allemagne où il réside à Peterslahr, un géant de cinquante ans, Michael Manousakis, un Grec résidant en Allemagne, qui vit au milieu d'un entassement gigantesque de près de deux mille véhicules, provenant des stocks de l'armée américaine.





un mec en tenue verte de mécano devant un tour, n'est à l'évidence pas sorti de Léna !
L'extraordinaire, est que notre Michael (au demeurant un géant pointure 50), qui parle plusieurs langues, ne collectionne pas que les véhicules militaires, mais aussi les bateaux, ainsi que les avions : il en possède cinq, des gros, et les pilote, titulaire qu'il est du brevet américain, qui lui permet de survoler les casses militaires depuis le ciel du Texas, et de repérer celles remplies des Hummer qu'il affectionne ! Il les importe, les retape, et les revend état neuf à des Allemands épris comme lui de gros engins, susceptibles de faire du tout-terrain dans les champs. A moins qu'ils deviennent la voiture de leur épouse, rassurée de pouvoir se garer en ville en repoussant devant-derrière les véhicules civils ayant laissé un espace trop court pour pouvoir se garer sur le trottoir.


https://www.youtube.com/watch?v=UzHLKfy-9G4
Michael est entouré d'une bande de mécanos, avec à leur tête une Chef mécanicienne n'a pas peur de mettre les mains dans le cambouis

Il possède un biplan Antonov-2 construit dans les années 50, susceptible d'emmener des passagers, de traverser l'Atlantique ... certes par étapes, le fuselage rempli de réservoirs supplémentaires, 2000 litres permettant de voler 2000 Km : du 100 litres au cent ! Tout cela en décollant et atterrissant sur des pistes en gazon très courtes, puisqu'il ne décroche qu'à 50 Km/h, rarissime pour un gros avion ! Sur place, c'est Julie qui prépare les relations commerciales et fait expédier les marchandises en Allemagne.

il traverse l'Atlantique avec !
...( et aussi avec Julie) ! !
https://www.youtube.com/watch?v=XucRykya6KQ






L'apparition de l'Antonov-2 en 1947 fit rire tout l'Occident : comment peut-on être biplan, après la seconde guerre mondiale ? Son histoire montra pourtant que ce n'était pas un si mauvais choix. C'est cette histoire que je me propose de vous raconter :

Oleg Konstantinovich Antonov était un des ingénieurs de l'OKB Yakovlev dès les années 1920, et en devint même l'ingénieur en chef. Il eut un jour l'ambition de créer le remplaçant du Po-2, ce biplan d'entraînement léger qui accomplit, pendant la seconde guerre mondiale, des missions de bombardement et de harcèlement, surtout de nuit et notamment aux mains d'équipages féminins qui en souffrirent, tant l'avion était dépassé.

Dès 1940, Antonov proposa le SKh-1 (Selzkokhozyaistvennyi), un avion utilitaire dont la tâche essentielle était plutôt les missions agricoles. Il le fit évoluer en avion n°4, mais le manque d'intérêt des autorités, puis la guerre, firent que l'avion fut relégué à l'arrière-plan. Après la grande guerre patriotique, Antonov était toujours persuadé qu'un appareil à la fois imposant et doué de capacités de décollage et atterrissage courts correspondait parfaitement aux besoins de l'URSS, à fortiori dans des régions mal desservies comme la Sibérie. Les autorités faisaient pourtant toujours la sourde oreille.


Antonov réussit malgré tout à convaincre Yakoklev, qui lui avait l'oreille des autorités. Ainsi, en mars 1946, celles-ci approuvèrent la construction de 2 prototypes de l'appareil, désormais nommé "produit T" (pour transportniy, Transport). En mai de la même année, Antonov eut l'autorisation de fonder son propre bureau d'études, l'OKB-153. En juillet, une spécification taillée sur mesure l'enjoignait de concevoir un appareil à la fois capable de remplacer le Po-2 et de répondre aux attentes du ministère de l'Agriculture.

Antonov prévoyait pour lui le moteur ASh-62IR de 1000 ch. Celui-ci étant utilisé par le Li-2, les autorités exigèrent qu'il utilise à la place le ASh-21 de 700 ch. Antonov protesta, arguant que le moteur ne serait pas assez puissant, et craignant que cela retarde la mise au point. Il fut finalement décidé que l'appareil équipé de l'ASh-21 servirait aux essais au sol, et qu'il serait doté de l'ASh-62IR pour les essais en vol.



Ceux-ci démarrèrent le 31 août 1947 avec P.N. Volodin aux commandes. Ils prouvèrent que le moteur ASh-21 était insuffisant. La charge utile passa de 1300 kg à 2140 kg. L'avion en lui-même, se montra stable, facile à piloter et très facile à atterrir, même en cas de difficulté. C'est au point qu'on est même pas sûr qu'il ait une vitesse de décrochage. En tout cas, s'il y en a une, elle est pas citée dans le manuel de pilotage : à environ 50 km/h, il reste contrôlable d'après ses pilotes. Même à 40 km/h, l'avion chute à la vitesse… d'un parachute.

Les essais étatiques démarrèrent dès octobre. Le général Ivan P. Mazuruk, héros de l'union Soviétique, atterrit avec cet appareil sur l'herbe de l'aéroport de Moscou parce qu'on lui avait refusé l'autorisation d'atterrir, démontrant les qualités de l'appareil. L’Occident eut connaissance de cet appareil cette année-là, et le désigna Type 22 (pour l'USAF) et Colt (pour l'OTAN). Les essais se terminèrent en juillet 1948.



La guerre froide devenant de plus en plus chaude, la priorité était franchement donnée aux avions de combat. Mais à l'été 1948, Kroutchev lui-même, impressionné par l'appareil, convainquit ses supérieurs de le produire en série. En août 1948, la production en série fut approuvée et l'appareil prit la désignation officielle d'An-2. Mais cette production fut confiée à l'usine 473 de Kiev, qui n'avait jamais assemblé d'avions. Des ingénieurs furent envoyés par Antonov afin de remettre le projet sur les bons rails. La première version construite en série était l'An-2T (Transportno), et son premier exemplaire vola le 6 septembre 1949.

L'Antonov-2 est rustique, et a fortement contribué a donné cette impression générale à l'ensemble de la production soviétique. Il est le plus gros monomoteur biplan jamais construit, avec en plus une construction entièrement aluminium, à l'exception des gouvernes entoilées. Ses commandes sont évidemment manuelles, et son train est classique et fixe. Mais outre ses qualités (il décolle sur 170 m et atterrit sur 215 m), il faut rajouter son excellente visibilité, la possibilité de se passer d'un mécanicien de vol, une soute conséquente (1,53 mètres sur 1,45 mètres), un plancher renforcé et 6 réservoirs dans les ailes contenant 1200 litres de carburant. Je vous ai dit que Michael ajoute 2000 litres dans 3 bidons arrimés dans la soute. Le seul avion à pouvoir reculer en vol, si le vent de face dépasse les 150 Km/H !







Michael vend aux enfants des répliques simplifiées de son Antonov en lego, mais les plus grands peuvent occuper leur confinement forcé en construisant une grande maquette, à partir des plans, ou kits photo-découpés :



j'ai récupéré pour vous les plans, un peu fanés (au soleil californien)











c'est le moment de vous y mettre !

travailler de ses mains fait fonctionner le cerveau !

https://www.youtube.com/watch?v=str5oeubt6s


un  rêve de gosse : voler cinq fois autour de la statue de la Liberté en Antonov russe !

voilà un Grec heureux !


elle se nomme Julie-Cristie Neal, et crée des vêtements américains
mieux que Lara Croft !

photo instagram 19 juillet 2019
      @realjcneal