dimanche 1 décembre 2019

Qui achète le moulin St-Gabriel à Bayeux ?



Réfléchissez bien : avec le réchauffement climatique, il va être aussi agréable de vivre en Normandie demain que sur la côte d'Azur aujourd'hui. C'est donc le moment de déménager, les prix restant inférieurs en Basse-Normandie, avec un ciel aussi bleu qu'au midi : c'est le raisonnement de mon ami Patrick, Patrick Besse le Grand (de l'immobilier), qui a perçu mon attrait pour la vieille mécanique, et me tente avec cette affaire extraordinaire :

« Dans le Calvados, à 9 km de la mer, une minoterie merveilleuse et sa villa anglo-normande abritant un moteur Ruston & Hornsby et une turbine Francis en état de marche »

Une annonce bien documentée : Patrick sait ce qu’est un moteur Ruston et une turbine Francis !

Le tout pour un prix d’ami : 790.000 !

un 40 m2 à Paris ! 



Voici le descriptif, digne de Flaubert, on jubile devant les détails :

"Paris est à 260 km par l’A13 et se rejoint en deux heures de la gare de Caen à 22 km. Bayeux, à 11 km, propose lycées, grands commerces et toutes les infrastructures utiles. Les commerces de proximité sont dans un village à 3 km.

"La minoterie est au sein d'un village préservé, abritant châteaux, prieurés et demeures de caractère. Une petite rue descend vers la rivière et les prairies. Elle devient une impasse et dessert la partie industrieuse du village et ses maisons d’ouvriers".

Rien ne m'échappe, j'enquête, bien entendu l'adresse est absente, pour ne pas risquer de court-circuiter Patrick. Mon challenge à moi est de trouver le lieu quand-même : nous sommes à Creuilly sur Seule, voici Googlemap, c'est ici :





  


"La minoterie est construite autour d’une cour fermée sur un côté par une villa anglo-normande prolongée à l’arrière par un jardin d’agrément. Jardin, villa et minoterie sont longés par le bief de la Seulles. La cour est fermée par une très large grille de fer forgé de conception Eiffel et ses décorations de l’école Guimard"... que du beau monde !





















"En retour d’équerre de la villa, le bâtiment accueille la turbine Francis qui, grâce à sa production d’électricité hydraulique, assure 100 % du chauffage de la villa. A ses côtés, le moteur Ruston & Hornsby restauré est désormais capable de mettre en branle toutes les machines de la minoterie qui s’empilent sur quatre niveaux. Dans le prolongement, les bâtiments abritent les machines qui permettent à la farine de poursuivre son chemin jusqu’à des silos, des magasins et des chambres de mises en sac.


je vous fais entendre le bruit d'un moteur Ruston : c'est géant !

L'origine du moulin remonte à l'époque de Guillaume... le Conquérant. Au début du 19e s, racheté par une famille de meuniers, des bâtiments sont ajoutés, du matériel moderne installé. Au 20e s., la turbine Francis est installée précédant de peu le puissant moteur Ruston.






"L'automatisme devient roi. Sur quatre niveaux, les courroies percent les murs et les planchers, font trembler les marches, entraînent les machines. Les grains sont nettoyés, séparés, mouillés. 

"Broyeurs, convertisseurs et claqueurs entrent en jeu. La farine passe de vis en élévateurs et de toboggans en encoffrements. Tamisée, ensachée, pesée, elle termine son chemin vers les grandes chambres de stockage".


je vous ai dit : "géant" !

la partie émergée de la turbine Francis
la roue à l'occasion d'une visite, Patrick n'a pas trouvé cette pièce immergée, je tenais à vous la montrer

"D'une longueur de 750 m, le bief, creusé à mains d'hommes et empierré, s'étend de part et d'autre de la minoterie. En amont, l'ouvrage de dérivation est piloté par un système automatisé de manœuvre des vannes depuis un smartphone. Le canal d'amenée aboutit à un dégrilleur hydraulique, une goulotte de dévalaison et des vannes ainsi qu'une passe à poissons (des truites notamment). C'est à cet endroit que la turbine Francis entre en jeu. Le bief se poursuit par un canal de fuite et un bras de décharge".
  


"Dans le prolongement de la partie industrielle de la minoterie, un ancien logement de trois pièces (d'une surface d'environ 60 m2), avec cheminée, dalles de pierre et carreaux de terre cuite au sol et des ouvertures vers le bief et la cour se situe au rez-de-chaussée. Les bâtiments à l'opposé de la villa anglo-normande sont constitués au rez-de-chaussée, de garages et d'ateliers d'une surface d'environ 240 m2 avec de larges baies de style industriel et portes cochères vers un parking à l'extérieur de la minoterie".

"Le second niveau est longé par une coursive à laquelle on accède par un escalier en bois. Elle dessert une grande salle d'une surface d'environ 112 m2 avec une hauteur sous faîte de 7m ainsi que deux pièces en enfilade d'une surface d'environ 72 m2 qui sont situées dans le bâtiment en retour d'équerre fermant la cour. Un grand garage de 84 m2 ainsi que trois autres pièces à usage de garage et d'ateliers (environ 35 m2) composent le rez-de-chaussée de ce dernier bâtiment".

"Le moteur Ruston & Hornsby 10 tonnes cuirassées, 100 ch prêts à être libérés, le moteur est le cœur de la minoterie. Dans son écrin carrelé, éclairé par la lumière traversant une rotonde de verre qui surplombe le bief, il patiente, faussement relâché. C'est un moteur de fabrication anglaise installé en 1936. Il a fonctionné jusqu'à l'arrêt de la minoterie en 1975. Restauré, huilé, chouchouté, il redémarre en 2016.



"La turbine Francis : Installée en 1929 par la Société Hydromécanique de Toulouse... oui ! de Toulouse ! cette turbine d’une puissance de 60 ch a été restaurée et remise en état de marche. Mue par l'énergie hydraulique, elle assure une production de 12 kWh et permet l’autonomie énergétique de la villa anglo-normande en termes de chauffage".... géant...

Notre ami Yves Cochet qui craint la fin du monde, et la collapsologie devrait vendre sa ferme et s'installer ici, il bénéficierait d'une autonomie supérieure encore à sa propre installation durable !







je poursuis le descriptif, 

toujours aussi enthousiaste !

La villa montre un double visage : industrieux côté cour, raffiné côté jardin.

"Côté cour, la façade est uniforme et percée d’ouvertures. Le premier niveau est composé de pièces destinées au fonctionnement de la minoterie. Un escalier en colimaçon en fer, dans un angle de la cour, permet d’accéder au rez-de-chaussée de la maison.

"Côté jardin, la façade est évidemment plus rieuse. Les pans de bois, apparents au premier niveau et peints d’une couleur bleue, surmontent un mur de moellons enduits. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont en anse de panier. Une terrasse longe un bow-window, la porte d’entrée et une porte-fenêtre. Un escalier en pierre permet d’y accéder. Trois des cinq ouvertures du second niveau sont des portes-fenêtres précédées d’un balcon en bois. Le toit à trois pans est de tuile plate. Il est percé de lucarnes et de trois fenêtres passantes surmontées d’un toit de tuile à deux pans.

"La restauration de la villa, effectuée par un ancien élève de l'école Boulle, a été faite dans les règles de l'art. Tous les éléments d'origine ont été conservés, jusqu'aux radiateurs et leurs décorations sculptées.

 "Ce que nous en pensons", c'est toujours Patrick qui parle :

"La magie imprègne ces lieux. Que ce soit celle des mots, des mécanismes, du labyrinthe de la machinerie ou de l'authenticité de la maison d'habitation. Et encore ces pièces qui s'imbriquent les unes dans les autres, ouvrant sur le bief, la cour, le jardin ou le paysage, qu'elles soient menues, gigantesques, dissimulées et manifestes. Ne reste alors que l'image d'un farfadet qui introduit délicatement quelques grains de blé d'un côté et qui s'échappe soudain en parcourant un labyrinthe parsemé d'obstacles pour tendre la paume et recueillir un nuage de farine.

"Quant à la villa, la sérénité qui s'en dégage le doit tout autant à l'élégance de la restauration aboutie qu'à la perfection dans les détails.

"Inscrite au patrimoine industriel du Calvados, la minoterie mérite de voir sa restauration poursuivie. Enfin, et non le moindre de ses atouts, l'indépendance énergétique de la villa anglo-normande confère à cette propriété une valeur environnementale unique".

Vente en exclusivité

790 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


Référence 418788

Surface cadastrale 4040 m2
Surface du bâtiment principal 300 m2
Surface des dépendances 600 m2

contacter (de ma part) : Brune Boivieux       +33 1 42 84 80 85

amis bas-normands

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que vous échangez contre la minoterie de Saint-Gabriel

il va vous demander comment vous avez trouvé ?

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 j'ai donc trouvé l'endroit précis

la minoterie de Saint-Gabriel

je ne m'en lasse pas :













un musée en état de marche ; plein de matériel à remettre en route : aussi beau que si l'on était en Catalunya

je kiffe ! ! 

j'y vais ! ! 


Patrick m'avait caché ça :

http://association-du-moulin-de-saint-gabriel.e-monsite.com/pages/les-actions-de-nom-structure.html

http://association-du-moulin-de-saint-gabriel.e-monsite.com/

vous comprenez pourquoi je vais à Tractomania tous les ans ?

https://www.youtube.com/watch?v=0gdS7T65ytY