mercredi 11 décembre 2019

Sotheby's vend les merveilles de Jacqueline de Ribes

Les grandes fortunes ont ceci de bien qu’elles peuvent accumuler des œuvres d’art, et l’âge venant, les mettre en vente pour en faire profiter les générations futures… ou actuelles.

Grâce à Paris Match, j’apprends ainsi que Jacqueline de Ribes, dont je ne saurais dire l’âge qui est celui de la grande sagesse, se sépare de toute la décoration accumulée dans son hôtel particulier "la Bienfaisance" dans la plaine Monceau, qui ne contient que des merveilles sauvegardées de la Révolution, ayant appartenu aux Rois et Reines. Cela se passe chez Sotheby’s, et je me rue sur le catalogue puisqu’aussi bien la vente a lieu… aujourd’hui ! !

Je cite :


Sotheby’s a l’honneur d’annoncer la vente d’une sélection d’œuvres de la collection du comte et comtesse de Ribes provenant de leur hôtel particulier, qui aura lieu à Paris les 11 et 12 décembre 2019.

Deux ventes seront nécessaires pour disperser les Trésors que sont les tableaux, objets d’art et livres de cette demeure, qui est l’une des rares maisons aristocratiques à Paris à avoir conservé toutes ses splendeurs depuis sa construction, à la fin du XIXe siècle. Elles débuteront par une session dédiée aux trésors de la collection Ribes, suivie par les livres et manuscrits de la bibliothèque des comtes de Ribes. Pour chacun de ces rendez-vous, la galerie du Faubourg Saint-Honoré sera pendant quelques jours le théâtre d'une vente événement présentant tableaux et dessins du XVIIe au XIXe siècle, sculptures, mobilier et objets d’art, plusieurs d’origine royale, ainsi que des livres et manuscrits. Une partie du produit de la vente sera versée au profit d’œuvres caritatives et organisations culturelles.





Mario Tavella, Président-directeur général de Sotheby’s France et Président de Sotheby’s Europe : « Je suis particulièrement ému et honoré de nous voir confier cette collection historique, constituée dès le milieu du XIXe siècle. Le comte et la comtesse de Ribes, poursuivant cet héritage, ont su la préserver et l’enrichir en choisissant ce qu’il y avait de plus beau, tant dans la peinture et les arts décoratifs que dans les œuvres de la littérature française. »

La collection du comte et de la comtesse de Ribes est mondialement réputée pour l’exceptionnelle qualité de ses œuvres et leur parfaite provenance historique, au premier rang de laquelle la reine Marie-Antoinette. Elle fut réunie au XIXe siècle par les aïeux du comte de Ribes, qui l’enrichira toute sa vie en choisissant avec rigueur des œuvres de qualité rare. Cette collection était aménagée dans l’hôtel particulier, qui est demeuré la propriété de la famille depuis sa construction en 1865, par l’architecte Auguste Tronquois pour le comte de Ribes. 

Edouard de Ribes (1923-2013), grand mécène doté d’une vaste culture littéraire et historique, présidait, entre autres, la Société des Amis du musée d’Orsay ainsi que l’association Paris Musées. Grand bibliophile, dans la lignée de son père, Jean de Ribes, qui présida la Société des bibliophiles françois durant de longues années, il sut enrichir la bibliothèque familiale qu’il chérissait particulièrement ainsi que les collections de mobilier et de peintures avec son épouse Jacqueline.

Homme de tradition éternellement jeune et ouvert sur le monde, il traversait les générations, selon l'heureuse expression de l'un de ses proches. Ce collectionneur érudit et passionné arpentait les salles de ventes, les libraires, les musées et les galeries, dès que son emploi du temps lui en laissait le loisir, dans une vie professionnelle intense.

même tableau, mais inversé, autre décor






vendu finalement 1452500€

La comtesse de Ribes, née Jacqueline de la Bonninière de Beaumont, sur les recommandations de son mari, a décidé de disperser leurs collections. Aujourd’hui, Présidente d’Honneur du musée d’Orsay, symbole de l’élégance, surnommée la “dernière reine de Paris”, Jacqueline de Ribes est un esprit libre qui ne cesse de surprendre : muse, icône, productrice, styliste, femme d’affaires, mécène et philanthrope qui s’engagea pour de grandes causes caritatives (UNICEF, Embassy Ball, Ligue contre le cancer, etc.).

Cependant, passionnée de création depuis son enfance, elle a voué sa vie aux activités artistiques : ballets, mode, architecture, cinéma, théâtre.  Elle dirigea les Ballets du marquis de Cuevas. Elle fut productrice de théâtre et de cinéma, amie de Luchino Visconti. Celui-ci lui proposa le rôle de la Duchesse de Guermantes dans son projet de film inspiré de Marcel Proust.

Elle a accompagné les plus grands couturiers dans leur travail de création avant de lancer sa propre collection de Couture en 1983, emportant dès son premier défilé un succès critique et commercial. C’est aux États-Unis que son travail connaît une grande renommée qui restera indéfectible.

Son style, ses collections, sa personnalité et son imagination ont été à l’honneur lors d’une exposition dédiée à son “Art of Style” au Metropolitan Museum de New-York en 2015.

Maîtresse des lieux hors pair, Jacqueline de Ribes a contribué avec son mari, par les réceptions qu'ils organisaient dans leur hôtel particulier, à faire de Paris l’épicentre du monde des idées, du style et du savoir-vivre.

Cette collection extraordinaire constitue un des ensembles en peintures et arts décoratifs les plus fascinants à apparaître sur le marché ces dernières années.

Telle est l'abondance que je n'ai pu retenir que quelques pièces magistrales, voici par exemple deux toiles de Hubert Robert , dont je vous reparlerai plus tard d'ailleurs, tant j'adore ce "peintre des ruines". C'est le lot 31 qui inclut deux tableaux : le matin ; et le soir : le prix est donc en conséquence : 1332500€ !







Ensuite, il y a des pendules plus sublimes les unes que les autres, tant pis si je commence par un magnifique petit noir, Eros africain, son arc en bandoulièrequi joue (secrètement) de la musique  :


finalement vendu 1452500€


Je préfère le lot 28 (je ne puis tout acheter) plus classique puisque c'est Clio, la fille de Zeus et Mnemosyne (la mémoire), l'une des neuf muses, celle de l'Histoire,  l'inspiratrice d'Homère, qui compte le temps. Je trouve l'estimation particulièrement basse... j'imagine que le prix va exploser ? Un peu plus tard, en effet, l'enchère a été remportée pour 112500€ ! 








Jacqueline dont le sens esthétique est exceptionnel, utilisait l'astuce de la glace pour doubler ses plus belles oeuvres, et je vous conseille quand vous aurez enchéri (et remporté l'enchère) d'adopter la même disposition chez vous : deux chefs d'oeuvre au lieu de un !


voilà chers amis, plus la peine de se rendre au musée

vaut mieux l'avoir chez soi

remonter ses merveilleuses pendules

et regarder "la fortune" chaque soir dans les yeux



je vous précise l'estimation...quand-même !

pour 1812500€...un vrai profil romain...ou grec ?

le total des ventes des 59 lots s'élève à 18.425.075€, contre 12,5 millions estimés...

une (petite) fortune !