Cette histoire continue d’être celle des papiers Job (fumer favorise les Arts !) créant des Hôtels particuliers extraordinaires, remplis des peintures de notre ami toulousain Paul Gervais, flânant de chantier (de château) en chantier (salle des mariages, à Port-Vendres)...sans oublier Monte-Carlo !
Revoici Pierre Bardou, fils de
Jean Bardou, fondateur de l’entreprise JOB, spécialisée dans la fabrication de
papier à cigarettes, qui achète plusieurs propriétés donnant sur l’actuelle rue
Émile Zola. Nous sommes à Perpignan. À sa mort, son beau-fils Jules Pams,
avocat et homme politique, fait appel à l’architecte Léopold Carlier pour
réaménager son hôtel particulier, issu de la réunion de plusieurs anciens
bâtiments.
La façade sur rue, très sobre,
contraste avec le reste du bâtiment. Ce dernier a la particularité de se
trouver sur un terrain en forte pente, qui fait que sa cour intérieure est
accessible par le premier étage du corps de bâtiment principal. Ce patio est
orné de deux sculptures : une Vénus en marbre du sculpteur Victorien-Antoine Bastet, et un joueur de flûte en bronze de Gabriel
Faraill, entouré de panneaux de céramiques représentant des branches fleuries
et quelques trop petits papillons...Je préfère la Vénus !
Revoilà Paul Gervais chargé des décors intérieurs. Ceux du grand
escalier en marbre représentent notamment l'arrivée triomphale de Vénus, dans sa galère de déesse, encore elle ! Tandis
que ceux du puits de lumière attenant représentent des allégories des arts et
industries, ainsi que des épisodes de l'histoire de Port-Vendres. L'édifice,
qui a pendant quelque temps hébergé la bibliothèque municipale, accueille à
présent différents organismes culturels.
La belle Hélèna, de Raymond Sudre, qui n'a pas eu le temps de se remettre le haut, accueille les visiteurs : sympa non ? |
l'allégorie de Port-Vendres |
le jugement de Pâris |
En 1888 Pierre Bardou marie sa fille Jeanne,
âgée de 19 ans, à Jules Pams, 36 ans, brillant avocat et amateur d’art. En
1892, à la mort de Pièrre Bardou avec qui il vivait, Jules Pams va transformer
la maison à son goût. Il fait appel à l’architecte Léopold Carlier qui va
donner à l’édifice l’aspect actuel.
Jeanne Pams décède en 1916 et Jules Pams se remarie 2 ans
après avec Marguerite Holtzer. Cet édifice est classé pour son vestibule, son
escalier et ses façades sur la cour intérieure. Une verrière crée un puits de
lumière qui éclaire le hall et l’escalier, ce qui met en valeur les peintures
et la rampe.
Pour cet hôtel, Gervais reprend un thème
récurrent dans la peinture au XIXe siècle: la femme vénusienne, dénudée et
pleine de charme. En montant l’escalier on découvre trois odes à l’amour qui
évoluent suivant les âges, exactement comme à Toulouse.
Jules Pams disait
avec fierté :
« tout le monde ne
peut s’offrir un Gervais ».
voilà une belle pêcheresse au sens premier du terme ! |
le sigle JOB était à l’origine J et B, les initiales du fondateur, Jean Bardou, séparées par un point
... qui est devenu un o par la suite.
ceci dit, on comprend mieux ces publicités de P Gervais...
... inimaginables aujourd'hui
... inimaginables aujourd'hui
calendrier 1904 |
pour le plaisir des yeux, voici Symphonie !
Paris salon 1929, vendu par Sotheby's 30 mai 1984 11875€ 129x196cm |
PS : Paul Gervais comme vous le voyez se déplaçait beaucoup, et a séjourné à Monte Carlo
C'est là que l'on peut admirer, dans la Salle blanche du Casino, ses trois Grâces florentines, qui ne sont rien moins que Cléo de Mérode ; Liane de Pougy, et ... la Belle Otéro :
est-ce Paul qui les a prises en photo ? |
c'est toute une histoire que rechercher l'histoire de ces dames ! |