Vous pensez si les journalistes se déchainent avec la nouvelle : comme beaucoup d'enseignes de centre-ville, fussent-elles prestigieuses, la crise accentue les déboires financiers, et fait se succéder les propriétaires, pourtant Chefs étoilés, ou aussi importants que Monsieur Paul ou Auchan. Pourtant, l'immeuble est prestigieux, magnifique, on en prend plein les yeux de la déco Art-Déco maritime, un petit bout de Bretagne en plein centre de Lille ....
... et... une fois encore... le sauveur ... premier de cordée, premier Français pour son patrimoine, (patrimoine qui a bondi pendant le Covid)... il arrive, et il sauve l'Huitrière, Louis Vuitton ! Louis Vuitton c'est la marque, mais l'homme derrière, c'est Bernard Arnaud ! (admiration)
"Tout au bout de la rue
Grande-Chaussée, vous ne verrez que lui. Majestueux, insolite, superbe. L’
Huîtrière, établissement centenaire, était une des adresses les plus mythiques
de Lille. Après le restaurant, c’est tout l’établissement qui a baissé le rideau,
le 28 février 2016, définitivement. La suite ? Après Paul, l’enseigne nordiste,
qui a ouvert une boutique éphémère pendant quelques mois, le lieu se cherche un
nouveau défi pour faire revivre cet emblématique et prestigieux monument
lillois. Son intérieur et sa façade art
déco, une des plus belle en France, est, en effet, un témoignage devenu rare de
l’utilisation des techniques et formes de l’art décoratif à des fins
commerciales.
Dès son origine, la façade de l’
Huîtrière a été conçue pour être une véritable enseigne publicitaire, tout
comme la maison Coilliot à Lille que je vous montrerai bientôt, créée par Hector Guimard.
L’édifice est co-signé par les architectes Gaston Trannoy, et M. Montaudouin
(1922). Mais l’élément le plus extraordinaire, ce sont les mosaïques
extérieures et intérieures. Elles déclinent le thème de la mer, de la pêche,
des poissons et crustacés comme cet immense homard, servi à table, encore
fumant, sur un lit de salade… Elles sont signées de la maison Gentil et
Bourdet. Ils réaliseront les fresques extérieures en 1928. Celles à l’intérieur
en 1940 d’après les motifs du céramiste décorateur Mathurin Méheut. Il n’est
pas exclu qu’il ait également participé aux toutes premières. L’étonnant
bow-window soutenu par une immense coquille d’huître, également réalisé en
1928, est l’œuvre de l’architecte Tranoy.
Les passionnés d’art déco connaissent bien l’atelier Gentil & Bourdet qui, dès 1903, l’année où ils s’associent, vont être des pionniers dans l’art de la céramique appliqué aux domaines de l’architecture. Installés à Boulogne-Billancourt, leur renommée va dépasser les frontières de l’hexagone. De l’art nouveau à l’art déco, ils travailleront avec tous les plus grands architectes de l’entre-deux-guerres. Ils innovent dans les formes et dans les matériaux, intégrant dans leurs compositions des émaux de Venise, l’or, la pâte de verre, etc. Dans la région Nord, ils signeront également les mosaïques de la magnifique Piscine de Roubaix de l’architecte Albert Baert (1932).
Ils ont été parmi les premiers à concilier architecture et arts décoratifs à la fois dans son expression esthétique mais aussi « utilitaire » : le traitement en mosaïques des devantures offrent à la fois une formidable présence visuelle, vive et colorée, mais aussi une protection inégalable contre les intempéries et l’usure du temps. Les arts décoratifs sont aussi des arts industriels : cette combinaison extraordinaire, peut-être jamais égalée depuis, fait de l’art déco une période absolument passionnante.
Éclipsés par le foisonnement de couleurs et de motifs du rez-de-chaussée et 1er étage de l’Huîtrière, le second étage et le fronton sont traités à grand renfort de fruits et motifs floraux stylisés (épis de blé, grappe de raisin…) caractéristiques du traitement stylistique de cette époque.
Pour la petite histoire, la
grippe espagnole de 1918-1919 qui fera des dizaines de milliers de morts va
avoir une conséquence inattendue du point de vue architectural : la mosaïque va
connaître un engouement sans pareil. Son caractère « hygiéniste », facile à
nettoyer et entretenir va la propulser jusqu’aux devantures des boutiques. Nous
sommes ici dans une poissonnerie, ou dans une piscine comme à Roubaix, ce sont des lieux particulièrement sensibles
où l’hygiène doit être irréprochable.
Dirigez-vous vers la rue Basse,
tout à côté. À quelques pas, vous verrez l’ancienne devanture de l’Huîtrière
ouverte en 1882. La maison s’était faite la spécialité des huîtres et des
escargots. Elle est rachetée en 1906 par Pierre Bailleul, l’arrière grand père
d’Antoine Proye l’actuel propriétaire. C’est lui qui donne une nouvelle
vitalité à l’établissement. Le succès est au rendez-vous. Les locaux devenus
trop étroits, l’Huîtrière déménage le 1er septembre 1928 à son emplacement
actuel.. L’annonce sur l’ancienne devanture est restée avec beaucoup de
fraîcheur !
c'est mon kif aussi
on peut cumuler ses kifs ici :
grave-cool !
Lille égale Barcelone !