j'ai longtemps suivi le blog d'Alain Truong, mais j'ai peur qu'il soit interrompu ?
il a en 2016 consacré un long billet à un troisième tableau : la "Madeleine repentante"
je le cite :
"La
Madeleine repentante est la toile la plus ambitieuse de Cagnacci et est
considérée à juste titre comme l'une de ses œuvres les plus importantes. D'une
composition très théâtrale, la peinture s'appuie sur des sources littéraires
contemporaines et sur des pièces religieuses inspirées de textes bibliques. La
scène se déroule dans une grande salle, éclairée par une fenêtre à gauche et
par une porte à droite ; les colonnes et la balustrade du balcon au-delà
désignent la maison comme une résidence aristocratique. Un pot en terre cuite
sur la balustrade contient un œillet dont les fleurs n'ont pas encore fleuri.
La pièce est richement décorée, avec un sol carrelé, un tapis oriental et trois
coussins en damas rouge et or.
"L'événement représenté dans cet
espace élégant est un épisode de la vie de Marie-Madeleine, la courtisane qui
abandonne sa vie pécheresse et se convertit au christianisme, suite à sa
rencontre avec le Christ dans le temple".
"Au centre de la composition, une
Marie repentante est représentée sur le sol, ayant apparemment jeté ses
vêtements luxueux et ses bijoux. Son visage est rougi par le remords et son
corps est à peine recouvert d'un linge blanc. Ses affaires abandonnées sont
éparpillées sur le sol autour d'elle, soigneusement "arrangées" par
Cagnacci en une belle nature morte. Marthe, la sœur de Madeleine, l'a trouvée
dans cet état. Vêtue simplement, Martha est assise sur un coussin, calmant
Mary. Derrière eux, deux serviteurs quittent la pièce après avoir assisté à la
scène d'émotion de leur maîtresse".
"Cagnacci a inclus deux figures
allégoriques à gauche. Un ange debout, ses cheveux soufflés par le même vent
divin qui ébouriffe ses ailes, bannit avec sa lance un diable en lévitation, avec des cornes
et une queue, qui se dirige vers la fenêtre alors qu'il fuit la pièce. Les
figures combattantes représentent la vertu et le vice alors qu'elles se battent
pour l'âme de Marie au moment où elle choisit d'embrasser sa nouvelle vie
chrétienne vertueuse.
"La Madeleine repentante a probablement été peinte au début des années 1660 à Vienne pour l'empereur Léopold Ier. En 1660-1661, Cagnacci écrivit à Francesco Gionima, son élève et assistant à Venise, expliquant qu'il ne lui était plus possible de visiter ce printemps, comme il l'avait prévu : « Je ne peux plus venir [à Venise] après Pâques, parce que Sa Majesté Impériale m'a demandé de promettre de lui faire un tableau de Sainte Marie-Madeleine repentante, avec quatre personnages en pied"
"L'une des critiques les plus courantes de Cagnacci dans les cercles artistiques vénitiens était qu'il n'était capable de peindre que des figures individuelles, à mi-corps. (Alors qu'il était à Venise et à Vienne, il avait, en fait, produit un grand nombre de ces peintures, dont Cléopâtre, maintenant à la Pinacothèque de Brera à Milan, l'une de ses œuvres les plus connues en Italie.) Plusieurs des contemporains de Cagnacci, le peintre Pietro Liberi et le critique d'art Marco Boschini, entre autres, avaient violemment condamné son travail, et le déménagement de l'artiste à Vienne était peut-être une réponse à l'accueil hostile de sa production à Venise.
"Cagnacci, dans sa lettre à Gionima, décrit ses plans pour
les personnages en pied qu'il avait l'intention d'inclure dans la Madeleine
repentante, remarquant avec un sarcasme amer « et parce que je ne peux pas
peindre les pieds, ce serait mieux si Cavalier Liberi pouvait venir les peindre
lui-même. Cette commande de l'Empereur était clairement une occasion importante
pour Cagnacci de faire ses preuves. Avec sa Madeleine repentante, Cagnacci a
non seulement démontré qu'il pouvait peindre des jambes et des pieds (et des
chaussures), mais il a produit un chef-d'œuvre remarquable. Ce ne peut être un
hasard si le peintre a choisi de signer ce tableau, dans le coin inférieur
droit, comme GVIDVS CAGNACCIVS INVENTOR, soulignant l'ambition compositionnelle
de l'œuvre".
Guido cagnacci n'est pas le seul à avoir fait se repentir Magdalena
Voici La Madeleine repentante de Simon Vouet réalisé en 1633-1634 et conservé au Musée de Picardie à Amien. Ce tableau représente notre Marie Madeleine, l'une des disciples de Jésus-Christ qui assista à sa Passion et fut le premier témoin de la Résurrection. La tradition chrétienne en fit une pécheresse, d'abord, puis une pénitente, qui se repent d'avoir péché ! Le thème de la Madeleine repentante fut abondamment représenté par les artistes du Moyen Âge à nos jours et l'une des figures favorites de la Contre-réforme.
Ce tableau fut intégré aux collections du Musée de Picardie par un don des frères Lavallard, en 1890. Une autre Madeleine repentante de l'artiste est conservée au Cleveland Museum of Art aux États-Unis.
Le personnage de Marie Madeleine, en buste et de profil a les épaules à demi dénudées, partiellement recouvertes de tissus blanc et orangé. La main droite appuyée sur un crucifix avec au bas un crâne contre lequel est posé un livre ouvert, sans doute la Bible.
Le crucifix, la Bible et le crâne évoquent la vie contemplative
que peut-être nous devrions davantage mener ?
Cependant, cette Madeleine repentante est une figure ambiguë, icône religieuse empreinte d'une certaine volupté, à la fois sensuelle et pudique, resplendissante de beauté. Selon certains auteurs, l'artiste a représenté Marie Madeleine sous les traits de sa première épouse italienne Virginia da Vezzo.
Vouet rompt ici avec les
représentations dramatique d'une Marie Madeleine recluse, aux cheveux épars,
les vêtements en lambeaux et nous donne à voir une femme empreinte de grâce et
de méditation1.
on eût attendu du Caravage davantage d'originalité ? |
Voici une vue de l'une des salles de la Galerie Doria Pamphilj, avec notamment le Saint Jérôme de José de Ribera et la Marie-Madeleine repentante du Caravage.
D’après la tradition populaire, Marie Madeleine, son frère Lazare et sa sœur Marthe, embarquèrent après l’Ascension à bord d’une barque et accostèrent au large de Marseille. Ils prêchèrent alors l’Evangile dans toute la Provence.
Puis Marie Madeleine décida de se retirer du monde pour faire pénitence et s’installa dans la grotte de la Sainte-Baume. C’est là qu’elle est représentée assise à même le sol, pauvre et misérable, simplement vêtue de ses cheveux, dans un décor dépouillé. La sainte médite devant la Bible et une tête de mort, un autre de ses attributs. Son repentir est rendu par son visage à l’expression intense, implorant, qui regarde vers le ciel.
Marie Madeleine, si souvent
nommée en première place parmi les femmes qui accompagnaient Jésus, incarne la
fidélité aimante. Elle est l’une des saintes les plus populaires au XIXe
siècle, car elle symbolise la pécheresse repentie et sanctifiée, auquel le commun
des mortels peut s’identifier.