escaliers occupés, il a fallu rajouter des chaises |
sur une carte autour du cirque de Gavarnie et du Pic de Pinède (2870m) |
livres de Thomas Ferrer sous le bras, le Président de la SEC présente le conférencier |
Thomas Ferrer est professeur
agrégé au lycée général et technologique Jean Dupuy à Tarbes, qui est notre capitale bien plus proche ici que Toulouse. Il est l’auteur
de « Passeurs et évadés dans les Pyrénées ». Franchir la frontière
franco-espagnole durant la Seconde Guerre mondiale (2018) et il a participé à
plusieurs ouvrages parus aux éditions Cairn sur les conflits du XXe siècle :
Tarbes et les Hautes Pyrénées. Collaboration, Résistance, Libération avec José
Cubero et Marie Fernandez (2015), Une ville de l’arrière pendant la Grande
Guerre : Tarbes, dirigé par Sylvaine Guinle-Lorinet (2016). Il a participé
également au film documentaire Gurs, un silence assourdissant réalisé par
Antoine Laura (2017).
Il complète par ses ouvrages les nombreuses publications précédentes, dont celles d'Emilienne Eychenne les plus célèbres et les plus anciennes, où les montagnes représentent à la fois "la peur et l'espérance". Et les Pyrénées "la Liberté".
Pour tous les présents venus en nombre, le massif des Pyrénées est avant tout un lieu d'Histoire avec un grand H, et nombreux dans la salle ont eu un parent, un grand-père, ayant traversé les Pyrénées, un parent déporté, ayant connaissance d'anecdotes de passeurs, recherchant des précisions et témoignages. Ils sont venus passionnés, parfois de loin, interroger le conférencier.
Ce dernier a eu accès à des documents aux archives départementales des Hautes Pyrénées, et il montre sa manière de travailler à partir de documents, de faits, de citations de noms, parfois célèbres comme celui de Vincent Mir, "le bâtisseur de Saint Lary", illustrant comment travaille le chercheur.
Pardon pour ces photographies d'écran prises dans le noir : ce billet n'a qu'un seul objet : tenter de montrer le niveau de présentation des conférences de la société savante qu'est la Société d'Etudes du Comminges, et le prix qu'y attache la population des Pyrénées centrales, soucieuse de s'approprier son Identité historique !
https://www.lescheminsdelaliberte.com/ voir le blog de Paul Tian et l'inauguration du 24 oct 2022 |
https://www.cirkwi.com/fr/circuit/373726-chemin-de-la-liberte |
Le conférencier évoque longuement le réseau Andalousie et Gérard de Clarens, décédé le 11 juillet 2010. Au nom des anciens combattants toutes générations et résistants, Roger Dareux, le président de l'association de Bagnères-de-Bigorre, lui rendait alors ce dernier hommage :
« Gérard de Clarens est né en 1922. Il a grandi dans une famille marquée par l'esprit de revanche : deux de ses oncles avaient été tués au cours de la Première Guerre mondiale. En 1939, il est étudiant à Paris, il passe ses vacances dans les Pyrénées. A 18 ans, il s'engage dans la Résistance, en 1941. Il met en place une filière de passages vers l'Espagne et d'évasions et crée le réseau « Andalousie ». La particularité de ces passages c'est qu'ils se font à pied ou à vélo à travers la montagne. Gérard de Clarens fut arrêté trois fois : une fois à Gèdre, deux autres en Espagne. Au total, il effectuera 37 passages entre 1941 et 1944. Celui que l'on appelait « Claverie » ou « Gonzalès » a joué un grand rôle dans la Résistance locale et nationale. Soulignons aussi le courage de tous ceux qui l'ont aidé.
Après la guerre, il s'engage dans l'armée. Il fera partie d'associations internationales de résistants, il interviendra au musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes.
Gérard de Clarens était officier de la Légion d'honneur, médaillé de la Résistance, Croix de guerre « 39-45 » avec trois citations, chevalier des Palmes académiques, commandeur de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem ; président du comité départemental de la Résistance ; vice-président délégué de l'union départementale de l'Union française des anciens combattants (Ufac). »
A l'actif d'Andalousie, on note la transmission des premiers renseignements concernant l'implantation dans le Sud-Ouest de la fameuse division SS Das Reich (reconstituée à son retour du front de l'Est dans le Sud-Ouest) début avril 1944. Sitôt les blindés découverts à la gare de Montauban, un câble, daté du 1er avril 1944 est adressé à Londres. C'est la division qui sera responsable des massacres de Marsoulas et d'Oradour sur Glane.
Outre son activité de
renseignement, le réseau dispose d'un service de faux-papiers des plus
perfectionnés grâce à la collaboration d'imprimeurs toulousains dont les frères
Lion.
Il a également pris en charge en
collaboration avec l'organisation de Marie-Louise Dissard
("Françoise"), l'évacuation par l'Espagne des aviateurs américains,
échoués à la suite du bombardement de Saint-Martin-du-Touch (Haute-Garonne)
dans la nuit du 5 au 6 avril 1944.
Les chemins de la Liberté prévoient en ce moment même de faire certifier les itinéraires ayant servi aux évadés par l'Europe
le Président de l'ONM Comminges |