mercredi 10 février 2021

Apocalypse cognitive


« des mâchoires rapides des Gorgones poursuivant Persée s'élève une plainte criarde et ces cris s'échappent tout à la fois de leurs bouches de jeunes filles et des têtes horribles des serpents qui leur sont associés.
Ce cri aigu, inhumain, est celui qu'outre-tombe font entendre les morts dans l'Hadès. »
 

C'est le dernier livre à la mode, de Gérald Bronner : il observe que jamais, l'humanité n'a autant eu accès à l'information : internet (le vecteur du télétravail qui pratique une forme de distanciel dans la vie sociale)(vous voyez que je jargonne comme à la télé) nous permet d'accéder aux images de la planète grâce à Google. A l'information de toute sorte avec wiki... aux nouvelles grâce aux chaines d'info ... à la culture, au patrimoine de l'Humanité...bref ! 

Notre niveau de connaissance aurait du s'améliorer, comme notre aptitude à décider, après avoir trié le vrai du faux, le beau du laid, l'essentiel de l'accessoire...!


Or, phénomène paradoxal, plus les moyens d'une amélioration de nos connaissances s'améliorent, plus le niveau général d'appréciation de nos compatriotes semble devenir médiocre, par exemple la vitesse de circulation de ce que l'on nomme "les fake news" augmente, laissant ainsi la place aux théories du complot, aux informations nourrissant le populisme, les émotions prenant le pas sur la raison



https://www.youtube.com/watch?v=50vCP9rEWbc&ab_channel=FranceInter



Attention au mot "Apocalypse", qui signifie tout bonnement : "révélation" : c'est une révélation cognitive que tient à nous signifier Bronner :

La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.

Victime d'un pillage en règle, de manipulations systématiques, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.   Gérald Bronner est professeur de sociologie à l'Université de Paris, membre de l'Académie des technologies et de l'Académie nationale de médecine. Il a publié plusieurs ouvrages couronnés par de nombreux prix. Son dernier ouvrage paru est Cabinet de curiosités sociales (collection « Quadrige », Puf, 2020).




Comme souvent, la solution médiane est dans la mesure opposée à la dé-mesure : la vision un peu trop systématique des chaines d'info à la télé est démonstrative : ce ne sont que suite d'émotions, d'impressions, de sentiments, rarement étayés par des raisonnements : étant donné la faiblesse de la culture scientifique générale, peu d'entre-nous ont accès à des informations qui exigent soit une culture générale préalable, soit de longs développements inhabituels au monde des infos de quelques secondes ou quelques minutes, entrecoupées de pages de publicité qui sont autant de pages de propagande et d'intoxication.

L'affaire est grave : la démocratie, un homme-une voix tient dans la mesure où chacun fait preuve de choix "éclairés". 

l'humanité se trouve désormais devant des choix décisifs pour son avenir

impliquant notre survie commune

concernant l'énergie ; le climat ; la santé ; notre solidarité

pouvons-nous décider en toute indépendance d'esprit 

des orientations à prendre ?

alors : raison, ou émotions ?



prenons la vie du bon côté 

avec Sandrine Sarroche

https://www.facebook.com/100044448579028/videos/448571396192788


"Y'a quelque chose en moi de Delfraissy" !