Il nous est arrivés un drôle de
truc : le vendredi soir, les espagnols pour faire la nouba louent un
appartement (pour ne pas salir le leur). Un de nos appartements.
Invitent tous les amis dont les voitures peuvent saturer le parking. Notre
parking, celui dans lequel il faut entrer en marche arrière faute de sortir
difficilement ou de rayer une voiture déjà garée, tellement il est étroit.
Naturellement ils entrent en marche avant ! Je vous dis pas les meufs qui
font marche arrière dans le noir ! Et font la fiesta toute la nuit. Comme
l’appartement de location est au-dessus du nôtre, et qu’ils
passent la nuit en question à des jeux bizarres comme déplacer les meubles
(pourtant rares) sans les lever, ce qui fait grincer le parquet, le bruit est
affreux. Je ne parle pas des boum boum de la sono évidemment à
fond la caisse ! Ni des hurlements de cantabros (authentiquement
sauvages) ! D’avant la romanization !
Le matin quand nous avons
expliqué ce capharnaüm au patron, il a de suite compris, compris qu’il nous
était impossible de lui téléphoner faute de bande passante, compris car il devait
savoir à qui il avait loué l’appartement du dessus. Et qu’il aurait à le
remettre en état ! Il nous a donc rendu une nuit, celle non consommée du
samedi soir.
Il faisait mauvais, nous en
avions assez, et après la plaque ibérique, nous avions envie de revoir la
plaque européenne : vous savez ? celle de Guéthary. Je fais ici
allusion à une géologie extrêmement pointue, que je vous ai présentée
autrefois. http://babone5go.blogspot.fr/2011/09/guetharys-flysch.html
Maintenant que nous avons décalé
l’heure du déjeuner, pas d’importance si nous n’arrivons au Café de Madrid qu’à
treize heures. Le Café de Madrid est l’endroit le plus chic de Guéthary, où
pourtant tout est chic, les premiers œillets ; le jeune patron (qui sort
juste de l’ENA et a refusé le Conseil d’Etat pour sa place de Patron de Café où
il peut draguer les meufs les plus chics de la Côte basque) ; les serveurs
et serveuses (eux c’est Sciences Po qu’ils ont fait) ; je ne parle pas des habitués, tous des
vedettes de la télé, ou des sportifs étoilés, qui ne mangent qu’au restaurant,
tellement c’est fatigant de faire la bouffe dans sa villa (basque). Tout le
monde est heureux ici. Un petit air d’arrogance plane dans l’assistance :
chacun a conscience de vivre dans un endroit préservé, réservé, chicos, où
personne ne souffre de complexe de culpabilité ; d’infériorité ; ni
de restriction quelconque (surtout pas financière) !
Nous déjeunons d’un plat partagé
de saucisson basque ; boudin (basque) ; pâté (re-basque) et même
andouille (oui il existe de l’andouille basque) avec un délicieux pain grillé.
Puis trois salades de tartare de dorade avec de petits légumes, c’est vraiment
bon avec une bière fraiche. C’est tout, l’ile flottante est impressionnante,
personne n’a osé l’attaquer tellement elle est belle, mais son prix valant
celui du plat principal, elle ne sert qu’à confirmer le pouvoir d’achat de ceusses qui se paient un menu complet
dessert compris.
Le surfeurs, eux, surfent sur les vagues, on les admire car
l’air n’est pas chaud, et ils doivent avoir froid ?
Avec l’air marin
qu’ils inhalent, ils doivent (aussi) avoir une faim terrible !
Sans doute les
meilleurs finissent la journée …
…au Café de
Madrid ?
pris 20X et recadré avec photoshop, je n'y voyais rien en prenant la photo ! |