Il y a des appels téléphoniques, comme ce mardi 5 avril à 11 heures 55, qui sont prémonitoires, j'ai deviné à la seconde : je savais Germain Monfort gravement alité, visites à l'Hôpital réservées à la famille cause covid, j'avais eu la chance d'un long appel téléphonique : le livre du centenaire : "100 ans au coeur de l'Occitanie" m'avait bien été remis en mains propres, il y tenait absolument, un livre magnifique où le Colonel Germain Monfort figure en pleine page 60 : chevalier de la Légion d'Honneur ; chevalier de l'ordre National du Mérite ; médaille de la Défense Nationale ; Médaille de l'Enseignement technique.(1)
Deux ans auparavant, préparant le centenaire de la Société des membres de la Légion d'honneur, il accueillait nos amis Toulousains au Régent, et photographe à mon heure, j'avais pris ces images, jamais loin de notre cent-et-une-aire Jean Baqué prompt lui aussi à prendre des photos.
A la Légion d'Honneur, l'Honneur nous fait être un peu protocolaires : on se vouvoie, on se donne nos titres, on considère que le respect ne s'accommode pas d'excès de familiarité ! Mais le temps passant, les programmes remplis notamment depuis que nous avions créé en 2014 l'Esplanade de la Légion d'honneur inaugurée en présence du Général Georgelin, nous avions décidé de nous appeler par nos prénoms, c'était donc Germain ; puis, nous avions convenu de nous tutoyer, le protocole cédant la place à l'amitié intime : Germain avait des tas d'activités, trop pour sa famille peut-être, féru qu'il était de patrimoine, d'architecture commingeoise de bois, d'Histoire j'écris avec un grand H...il avait brillamment élucidé le mystère du monument aux morts de 14-18 du sculpteur Ducuing au pied des escaliers : une descende de Croix !
C'est ainsi qu'après le voir en costume, médaille rouge pendante de Président de la Section du Comminges, on le retrouvait chaque premier mardi du mois Secrétaire Général de la Société d'Etudes du Comminges. Après avoir conçu le programme annuel et contacté les orateurs, il les présentait un à un, décrivant leur biographie de façon documentée et souriante, autorisant même, exception notable par rapport aux sujets d'Histoire, que l'on puisse évoquer les papillons des Pyrénées, un sujet très spécial il faut bien le dire !
http://babone5go2.blogspot.com/2016/11/9-novembre-mediatheque.html six ans déjà ! |
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Cet après-midi, le soleil brille réchauffant un peu la fraicheur glacée du matin. Je sais où me rendre, pas si loin, à la Montjoie où Gaudens a posé sa tête, après l'avoir eue tranchée par le bourreau un peu plus bas, là où coule tout doucement, puisque nous sommes en période de sécheresse, la source aux mille cinq cents ans. Au-dessus de la Montjoie, la croix de fer rouillée était tombée de vieillesse, dépareillant le petit monument construit sur deux colonnes de l'abbaye de Bonnefont. A la demande de Germain, le forgeron de la municipalité l'a réparée, et reposée à nouveau. Je viens m'incliner devant.
Je ne doute pas que Saint-Pierre qui garde la Montjoie,
ait déjà ouvert grandes les portes du Paradis
à Germain !
nos amicales pensées à F. et sa famille
PS (1) : 100 ans au coeur de l'Occitanie