la commune l'a achetée
et ouverte au public !
Pendant trente ans, même rituel
estival : loin de la frénésie parisienne, Pierre-Auguste Renoir puise son
inspiration dans le charme pastoral d'Essoyes (Aube), où le peintre possédait
une demeure familiale qui a ouvert pour la première fois ses portes au public le mois dernier.
"Pendant longtemps, quand on
parlait de Renoir, on parlait de Paris ou de Cagnes-sur-Mer et pas d'Essoyes,
alors qu'il a passé trente ans ici", rappelle fièrement Philippe Talbot,
premier adjoint au maire qui s'improvise guide amateur quand il s'agit de
parler du lien entre le peintre et la petite cité champenoise au coeur de la
Côte des Bar.
En 1896, un an après la vente des
"Jeunes filles au piano",
Renoir (1841-1919) achète une maison en pierre, surmontée d'une tourelle, dans
la commune dont est originaire Aline Charigot, sa future épouse. Chaque été,
les murs résonnent des rires des enfants et de quelques amis comme le critique
d'art Georges Rivière ou la nièce de Manet, Julie.
En 2012, Essoyes acquiert la
demeure familiale à l'arrière-petite fille du peintre, lançant ensuite un
programme de rénovation pour rendre la "Maison Renoir" accessible au
public : sont réunis la maison, le jardin de 1400 m2, et l'atelier jusque là le seul à pouvoir être visité.
voilà qui est fait !
La reconstitution de l'intérieur
est si minutieuse qu'elle donne l'impression que le peintre s'est absenté
momentanément. "Il n'aimait pas ce qui était bourgeois mais il appréciait
le confort", relève Catherine Jarrier, membre de l'équipe - par ailleurs
auréolée du César du meilleur décor de film pour "Séraphine" - qui a
retranscrit l'atmosphère du début du XXe siècle.
Un guéridon, une commode, une
table et son lit sont les seuls objets lui ayant appartenu qui parsèment les
trois étages de la maison gardant son authenticité grâce à l'ajout de lettres
d'archives, de photos et de reproductions d’œuvres.
La salle à manger abrite aussi
deux toiles originales visibles jusqu'au 27 septembre : "Jeune fille au miroir", prêtée par le musée des
beaux-arts de Rouen, et "Le Petit
Pont", représentant le pont de la commune voisine et prêtée par le musée d'Orsay.
Par ailleurs, le musée d'art moderne de Troyes consacre une exposition au peintre, "Un autre Renoir", du 17 juin au 17 septembre.
A quelques pas de la demeure, Renoir fit construire en 1906 son atelier, où il travaillait et stockait ses toiles. Les visiteurs y découvrent désormais des objets particuliers comme le fauteuil roulant qu'il utilisa, perclus de rhumatismes, préférant jusqu'à la fin de sa vie "peindre plutôt que marcher".
à ne pas confondre avec le fauteuil roulant de Cagnes ! |
Au cimetière communal deux sépultures
indiquent que plusieurs membres de la famille Renoir y sont inhumés :
Pierre-Auguste, sa femme Aline et deux de leurs trois fils, l'acteur Pierre et
Jean, le réalisateur.
"Il a été séduit par les
paysages, les gens, et trouvait des modèles moins chers qu'à Paris",
explique M. Talbot. Son "modèle préféré", Gabrielle Renard, devint même la
nourrice de son fils Jean et sa confidente. C'est la première Gabrielle, car il en existe une autre !
Sous ses traits de pinceaux, les
paysannes dévoilent leur beauté sans fard dans une lumière naturelle qu'il
chérissait. Sur les bords de l'Ource, affluent de la Seine sillonnant le
village, il a peint "Les
Laveuses", installant son chevalet à un endroit encore aujourd'hui
indiqué aux visiteurs.
"La première fois qu'il est venu à Essoyes, en 1888, il n'était
pas très enthousiaste, mais il a ensuite prolongé ses séjours car il s'y
sentait bien. Il aimait la simplicité et l'authenticité des lieux, la
gentillesse des vignerons aussi", raconte Magalie Duvaux, guide du
Centre d'interprétation Renoir qui jouxte la mairie.
Nous sommes en Champagne et la Commune pour acheter la maison 600.000€ (soit trois fois le prix), a du vendre quelques hectares aux vignerons exploitants.
Nous sommes en Champagne et la Commune pour acheter la maison 600.000€ (soit trois fois le prix), a du vendre quelques hectares aux vignerons exploitants.
allez rêver à Essoyes !
(à suivre : Gabrielle-2 :
Colonna Romano)
Gabrielle Renard, la nounou de Jean, devenu le réalisateur de cinéma que l'on sait |