Une autre pour les pigeons
Eric de Montgolfier s’indignerait-il ?
Mon anecdote se passe à Bastia, dans l'enceinte (sacrée) du Conseil Général (haut lieu de la Démocratie). Le Président Giaccobi se plaint vivement à la presse : rendez-vous compte : celle-ci pour filmer les débats à la télévision, vient de planter la lumière (aveuglante) d'un projecteur dans les yeux du Président ! Jean Zuccarelli est le Maire de Bastia. Je le côtoie quand il monte dans son bureau situé au-dessus du mien, au deuxième étage de l'ancienne Sous-Préfecture devenue Mairie. La moquette du sol est bleu-azur, et envahit les murs pour couvrir le plafond, percé de leds, comme des étoiles. Grâce à ma position au premier, on ne peut me plastiquer sans dégâts collatéraux au-dessus : je suis ainsi sous haute protection ! Le Maire est Conseiller Général. Entendant la réflexion du Président, lui-même orateur puissant, il lance :
Belle répartie ! Les aigles (qui ne peuvent comme nous acheter chez Optic 2000 une seconde paire de lunettes Carglas aux verres polarisants), ont été dotés par la sélection naturelle de double-paupières, pour ne pas être aveuglés en vol.(1)
"les Aigles n'ont pas peur de la lumière du soleil" !
Belle répartie ! Les aigles (qui ne peuvent comme nous acheter chez Optic 2000 une seconde paire de lunettes Carglas aux verres polarisants), ont été dotés par la sélection naturelle de double-paupières, pour ne pas être aveuglés en vol.(1)
On ignorait alors (tout en le devinant)
que les Aigles bénéficiaient d'une morale faite pour eux !
Pas la peine d’inventer un commentaire, voici celui de l’éditeur : « En
plus de trente-cinq ans d’une carrière judiciaire où il s’est souvent heurté à
l’ordre établi, Éric de Montgolfier a eu tout le loisir de débusquer les
mensonges des prédateurs de la démocratie qui tentent de nous courber sous
leurs exigences de morale alors qu’eux-mêmes ne s’y plient pas. On se sentirait
pigeon à moins…
« Pressions du Pouvoir sur les
magistrats, dossiers curieusement classés sans suite ou grâces surprenantes,
traitements différents des affaires fiscales selon que vous êtes puissant ou
misérable, influence ambiguë de la presse ligotée par ses annonceurs et ses
connivences avec le monde politique, indélicatesses de certains avocats,
enrichissement illégal de quelques notaires, aberrances de la législation sur
les femmes, dévalorisation du travail dans les textes : oui, il s’agit de
Justice ! Mais pas seulement de l’institution. Nous sommes tous concernés. Et
parce que ce livre talentueux dont les anecdotes vécues soutiennent le discours
respire l’intégrité, il donne à chacun de nous l’envie de s’y soumettre, pour
être digne de l’exiger. Ceux qui seraient spontanément tentés d’adopter le
plumage du pigeon comme une justification de leur passivité doivent se rappeler
sans cesse que, plus qu’un droit, la citoyenneté est un devoir qui ne souffre
pas de compromis ».
« La politique ? Tout ce que je déteste. » déclarait de Montgolfier
au journal Marianne l’an dernier. La politique en ce moment donne l’impression
de se détester elle-même. En pleine affaire Fillon-Jouyet, l’accumulation de
déclarations et autres accusations vient porter une fois de plus le discrédit
sur la classe politique et sur ses pratiques pour le moins opaques.
Eric de Montgolfier a la
réputation d’un Salomon des temps modernes, sévère mais juste et peu sensible à
l’antipathie qu’on peut lui porter. Il était magistrat jusqu’à l’an dernier, il
est désormais à la retraite. Il vient d'écrire un livre paru aux éditions
Lafon, un livre au titre ravageur : Une
morale pour les aigles, une autre pour les pigeons.
Dans l’affaire Fillon-Jouyet, qui sont les aigles et qui sont les
pigeons ?
Que va devoir démêler la justice dans ce nouveau scandale et
l’exécutif a-t-il la capacité d'orienter la justice dans ses recherches ?
Que faut-il aujourd’hui pour être
un bon juge dans un monde trouble qui en appelle à toujours plus de «
transparence »?
on trouve de larges extraits sur internet |
Ah cette (fichue) morale !
qu’elle soit laïque, religieuse ... ou rien-du-tout
on y revient sans cesse !
Hall de l'université de Wittenberg, Allemagne |
(1) je n'ai plus que quatre ans d'attente (que Dieu me prête vie) pour publier des mémoires vieilles seulement de 26 ans...déjà !