mardi 2 septembre 2014

Où sont nos ours ?



L’autre jour sur Arte, gros plan sur Nefertiti. Le tonitruant directeur des Antiquités égyptiennes Zahi Hawass, qui a intégré le nouveau gouvernement de Hosni Moubarak s’insurge : Nefertiti appartient au Caire : il demande le rapatriement du buste, qu’il estime injustement exposé au Neus Museum von Berlin : après sa découverte du 6 décembre 1912, Ludwig Borchardt  n’aurait du conserver que la moitié des objets découverts, ayant de surcroît abusé le médiateur français Gaston Maspero, directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, chargé par les anglais de veiller à l’équité du partage : Borchardt lui avait caché l’impératrice dans des caisses fermées (le français a été quelque peu négligent) ! Moralité : encore une découverte, exposée à des lieues de l’endroit où elle a été trouvée. C’est pareil pour les statues grecques du Louvre. C’est pareil quand les collections des grottes pyrénéennes se retrouvent à Toulouse. Et que de Toulouse elles migrent au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.

Sur place, le vide, plus rien, vous êtes bon pour un voyage à la Capitale. Arrivé sur place, les collections sont … en réserve ! Circulez, disait Coluche !


Qui dit caverne dit en effet : ours (des cavernes) ; hyènes (des cavernes) ; lion (des cavernes). Ces gracieux animaux contemporains des néanderthaliens n’aimaient pas davantage la pluie que nos ancêtres, et quand vous désiriez (à l’époque) vous abriter dans une grotte bien sèche (encore qu’il n’était pas inutile qu’un ruisseau coulât dedans pour vous apporter de l’eau fraiche), il fallait déloger l’ours, sauf à cohabiter avec lui (bonjour la tranquillité la nuit) !

ça tombe bien : grotte Chauvet, l'ours et la hyène cohabitent !

J’ai cité plus haut la visite de Norbert Casteret à Tibiran, et sa découverte d’une gravure d’ours. La voici, le trait n’est pas si visible que la peinture de la grotte Chauvet. A vrai dire si vous ne voyez rien, je suis dans le même cas sauf une gravure en creux et un museau pas terrible !


Le même collègue à qui j’ai emprunté les photos des mains rouges expose deux vues en noir et blanc prises en 1906 par un fan germanique, (qui écrit en gothique) : on sait qu’à Gargas un gouffre était rempli d’ossements d’animaux sauvages, piégés donc conservés dans ce trou. Voici leur reconstitution … au muséum d’Histoire naturelle de Paris. On ne risque pas de les admirer sur place !



































Je tombe sur une hyène (des cavernes). Elle a des molaires énormes, à la taille des os qu’elle brisait à l’époque. Son squelette reconstitué, figure à côté de celui d’un ours … à Toulouse ; de part et d’autre d’un cerf megaloceros … importé d’Irlande !



Toulouse : le parti pris est de laisser le visiteur dans le noir : voici le résultat

Je vous ai déjà raconté que les vestiges de Marsoulas sont à Tarascon sur Ariège. Ceux de la grotte de Gourdan Polignan, à Toulouse encore. Comme Gargas. La vénus de Lespugue, au musée de l’Homme (alors que c’est une femme). A l’époque, la maison Deyrolles dont je vous ai déjà parlé créait de fort belles répliques, et je dispose chez moi en personne-personnellement deux modèles du petit cheval de Lourdes. Si ça se trouve, l’original est caché, invisible ?


Voici ce que je tente : en rattachant les photos d’objets épars à la description des sites, je réalise le Musée virtuel qui m’est cher.

Ensuite, avec une bonne photocopieuse 3D, je parie qu’un bon faussaire réaliserait une excellente reproduction de Néfertiti. On mettrait les deux, la vraie (que l’on dit fausse), et la fausse (qui serait vraie) dans un (très grand) chapeau, et on ferait tirer Zahi Hawass au sort, les yeux bandés bien entendu. Il récupérerait celle que le sort aurait désigné, et tant qu’à ce que l’original soit faux, tout le monde aurait des faux !







J’attends cette imprimante 3D comme le messie


elle va révolutionner les musées !

un beau spécimen...à Toulouse