La Gazette de Babo: David Cerny pousse Kafka à l'absurde !

On se souvient tous de Kafka et de sa nouvelle : "la Métamorphose" : en Allemand, die Verwandlung, un roman court écrit par Franz Kafka en 1912 et publié en 1915. Il s'agit d'une de ses œuvres les plus célèbres avec Le Procès. Cette longue nouvelle décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsan, un représentant de commerce qui se réveille un matin transformé en un « monstrueux insecte ». On devine qu'il s'agit d'un coléoptère, moi je tendrais pour un hanneton géant, voilà comment Kafka lui-même lui met un crâne humain en guise de tête, un insecte géant cela doit être affreux en effet !

À partir de cette situation absurde, l'auteur présente une critique sociale, aux multiples lectures possibles, en mêlant thématiques économiques et sociétales, et questionnements sur l'individu, le déclassement, la dépendance, la solidarité familiale, la solitude et la mort. Le lecteur prend progressivement conscience que la métamorphose décrite dans l'histoire n'est pas celle de Gregor Samsa mais celle de ses proches : les pauvres doivent cotoyer le scarabée géant ; le nourrir et nettoyer ses crottes, ils finissent par prendre peur et lui faire goûter... mes fameuses feuilles de laurier rose, ou pire, le tuent à l'arme blanche !

Ce qui m'amuse est qu'à partir de là, voilà qu'un artiste, il s'appelle David Cerny se fait sa propre réputation, en ajoutant l'absurde à l'absurde. Je découvre une Bordelaise désoeuvrée, on dirait une meuf à l'aise financièrement, et elle commente dans son blog (qu'elle parait avoir interrompu, vu la drague qu'elle devait subir), ses flâneries depuis Bordeaux, vers Toulouse, ce qui m'a attiré. Elle s'est rendue à Prague et m'a laisse ses photos de la tête animée de Kafka sculptée par notre Cerny justement, qui a créé une oeuvre parfois contestable, où il exagère l'absurde pour tirer la couverture à lui.

c'est là qu'elle raconte son voyage à Prague, il y a 12 ans

"Métal morphosis" est une astuce pour jouer avec "les Métamorphoses", rien à voir avec Ovide !

c'est une fontaine qui bouge

tant que faire, Cerny en a placé une seconde en ville

mais sans eau

Cerny a utilisé le truc jusqu'au bout, de façon fort contestable, et contestée

il a créé le "lèche-cul", disons le "lèche-bottes"

il y en a deux pour limiter les queues

le nom officiel est Brown-nosers, et vous devinez que le lèche en question escalade l'échelle, et vient coller son visage dans le fondement béant de la statue.

ce n'est pas fini

notre Cerny a l'art de créer des trucs qui choquent l'opinion des visiteurs

un tank rose

une Trabant 601 de l'Allemagne de l'Est, sur pattes

dans Prague, ce cavalier certainement célèbre monte son cheval à l'envers

mais c'est au Musée Kafka que Cerny a poussé le bouchon un max !

il a créé deux personnages... à la Kafka

leurs pieds plongent dans une mare, dont le tracé reprend la forme de la République Tchèque

ils pissent dedans !

et leur sexe est réaliste : il en sort de "la pisse"

et les sexes étant animés, les jets sont animés

et dessinent des dessins dans l'eau

ça attire le public ...

... et des dames qui n'ont apparemment jamais vu de zizis

s'approchent pour regarder en gros plan

comment ça bouge !

et ça s'appelle "Peeing Fountain"

notre flâneuse de Bordeaux a du être émoustillée ?

tout cela est bien mieux en vidéo

voici une interview de Daniel Cerny :

https://www.youtube.com/watch?v=ngWGmoR5aMY

voici les Brownnosers

https://www.youtube.com/watch?v=MTW-sWNHk1E

Les sculptures, érigées en 2003, sont un élément permanent caché dans le jardin arrière de Futura, un musée d'art. Les moitiés inférieures gigantesques et nues de deux corps sont penchées et appuyées contre le côté du bâtiment, révélant leurs orifices plutôt béants. Bien que leur apparence quelque peu obscène ne rende pas les figures trop attrayantes, Brown-nosers est en fait une exposition interactive à techniques mixtes.

Les spectateurs sont invités à grimper l'échelle menant aux derrières macroscopiques et à enfoncer leur tête dans les fesses géantes. Mais plutôt que d'être accueillis par une sorte de boue interne sculptée, comme on pourrait s'attendre à trouver dans un anus artistique, les spectateurs verront plutôt un écran de télévision diffusant une vidéo de deux politiciens tchèques se nourrissant à la cuillère au son de « We Are the Champions » de Queen.

https://www.youtube.com/watch?v=04854XqcfCY

et voici la tête de Kafka

non pas le vrai, triste et absurde