vendredi 27 janvier 2023

10è rencontres du film d'Art au Régent, et les têtes de Modigliani


c'est la dixième rencontre :

 du 7ème art ; et des artistes au Régent

merci Charles Mascagni de faire vivre le 7ème Art au Régent avec constance et succès


on pense tous "au cri" ... ! 


voici un peintre qui croit à l'âme... et qui j'imagine aime Edvard Munch !

http://babone5go2.blogspot.com/2022/08/munch-na-pas-peint-que-le-cri.html


au programme au moins 20 films, avant-hier nous regardions Mayday, et étions secoués dans l'avion prenant un terrible orage avant d'atterir dans la jungle ...


hier nous avons choisi les "têtes de Modigliani trouvées en 1984 à Livourne"




Il faisait froid, et le Régent nous a réchauffé d'une soupe


la Dépêche autrefois nous avait présenté des sculptures de Modigliani







on avait donc envie de revoir l'histoire étonnante des "authentiques-fausses têtes de Livourne"


En 1984, à Livourne, ville natale d' Amedeo Modigliani, une exposition est organisée pour le centenaire de la naissance de l’artiste. Vera Dubrè, directrice du Museo Progressivo d’Arte Contemporanea de Villa Maria, et son frère Dario, directeur de la Gallerie d’Art Moderne  à Rome, décident de commencer les recherches des sculptures que, selon la légende, Modigliani aurait jetées dans l’Arno en 1909 en signe de dépit, les trouvant mal faites.

Après sept jours de recherche, les têtes sculptées sont enfin découvertes ! Précisément trois ! Deux grands historiens de l’art italien, Giulio Carlo Argan et Cesare Brandi, les attribuent sans aucun doute à l’artiste de Livourne. La critique est dithyrambique : les sculptures sont bien des originaux.

détail qui fait vrai : après le vélo du Maitre, le chariot est sorti de l'eau...

quand après ces découvertes surgissent les têtes, elles sont forcément originales, et mieux encore vieillies dans l'eau donc d'époque !

Pourtant, au cours des fameuses  recherches, voilà que trois jeunes gens, même pas artistes : Michele Ghelarducci, Pietro Luridiana et Pierfrancesco Ferrucci, constatant le dépit des Livournais de ne rien voir sortir du fleuve, décident de leur faire plaisir en sculptant une pierre calcaire détachée d'un mur, et en éinventant le style de Modigliani : à savoir : petits yeux + long nez+ petite bouche. Ils sculptent sommairement la pierre, et la jettent à l'eau un soir. Le lendemain, surprise : une pierre est sortie de l'eau ... mais ce n'est pas la leur ! (ils ignoraient m'explique un article trouvé lors de mes recherches qu’une autre personne, le sculpteur Angelo Froglia, avait déjà jeté dans le Fosso Reale des faux Modigliani). Ce n'est que le lendemain que leur tête est trouvée : et de deux ! Plus tard une troisième sort ... alors qu'ils n'en ont jeté qu'une ! 



ambiance de miracle à Livourne : tout le monde y croit, tout le monde adore ! 

Toute l’Italie en parle, le monde entier croit à l’attribution des œuvres à Modigliani. En même temps, les trois jeunes auteurs regardent la télévision. Ils sont convaincus qu’aucun historien de l’art n'aurait pu croire à la vérité de leur copie. En plus, ils trouvent la troisième vraiment moche. Ils sentent le risque que les œuvres soient exposées comme originales ou mises dans les livres d’histoire de l’art. Ils décident de tout raconter à l’hebdomadaire italien Panorama.

Les spécialistes confirment leur verdict ! La télévision demande aux trois copains de refaire en deux heures devant les caméras une nouvelle tête : en deux heures, ils bouclent un nouveau Modigliani ! Désillution générale ... et vexation unanime des soit-disant "sachants" bernés et ridiculisés



Le seul à bien s'en tirer dans ce canular est Maurice Rheims (1910-2003) qui affirme qu'une expertise en Art n'existe pas : "les certificats ont été inventés pendant la période romantique, pour identifier absolument l'auteur, et ainsi créer une cote, préalable à un marché de l'Art. Auparavant, les oeuvres antiques n'étaient pas signées et donc impossibles à identifier, c'est la Beauté seule qui comptait, et pas la cote financière" ! 


on entend ainsi raconter de bien jolies Histoires d'Art au Régent

on y retourne auourd'hui, puis en suivant, jusqu'à Dimanche

venez nombreux : 

la soupe est bonne, et on mange très bien ; chaud et vraiment pas cher ...

... et que ce soit avant ; ou après, vous entendrez de bien jolies Histoires

et pourrez vous imerger dans la Beauté 

du septième Art (1)




PS (1) : Canudo explique en 1923 que le cinéma est un mélange de matériel et d’esthétisme, l’art le plus consommé puisqu’il intègre les cinq éléments artistiques : le langage, le son, l’image, le mouvement et l’interactivité. Canudo considérait les six autres arts comme étant : la poésie, la musique, le théâtre, les arts plastiques, l’éloquence (c’est-à-dire la rhétorique), et la danse.

PS (2) : en 2020 nous avons aimé "la ville Louvre"