samedi 17 février 2018

Les chasses aux papillons d'Eugène le Moult (26)

Inimaginable de passer à Paris sans me rendre chez Deyrolle. Je fais bien ! Je reconnais un livre célèbre au centre de l'étagère du haut. Dont acte...mais dessous, à gauche ? Figurez-vous que pour huit Euros, il reste quelques exemplaires de "la vie d'Eugène le Moult", un livre publié en 1955, la vie de mon chasseur breton préféré, sans doute le plus grand chasseur de papillons du monde, en tous cas de Guyane !


voilà en plus grand

le livre est vendu broché, les pages même pas découpées, comme autrefois !

chasse de l'Apollo d'Auvergne dit lioransis

Quelques extraits pas piqués des vers, dans lesquels à soixante ans de distance je me retrouve très bien :


retour en arrière, on réalise qui est Wilson, avec ses quatorze points :



il ne fait pas dans le détail, voilà une citation que reprend le Moult !


un  vrai breton de Quimper !


il faut couper les pages, la tablette du TGV se retrouve constellée de petits bouts de papier




Premiers voyages dans le Tarn, à la poursuite des mêmes carabes que j'ai chassés en forêt de la Grésigne en 1970. Puis les Pyrénées orientales...mais ses plus grandes découvertes seront en Guyane, avec des boites vraisemblablement aussi vénérables que celles-ci :





Il devient célèbre, recherché par les collectionneurs les plus fortunés, à une époque où ces derniers pouvaient échanger des pièces d'or contre le papillon de leurs rêves !


Il reste quelques bouqins dans leur jus ...

... ça vous tente ?


Eugène a découvert par hasard que le reflet d'un mâle capturé attirait les concurrents mâles
désireux, pour s'accoupler aux rares femelles,
d'expulser manu militari leurs congénères




















Eugène commençe sa vie de collectionneur avec les carabes du Tarn. Il décrit page 277 sa découverte de Hypocephalus armatus, un longicorne sans cornes ressemblant à une courtilière, qui vit au Brésil :


6000 francs or pour le premier exemplaire jamais pris au monde, et 98€ sur ebay.uk ces jours-ci

je vous ai mis pour la route un Mouhotia convexa




et puis quelques Charaxes, étiquetés Le Moult 1930


et un acraeoides, qui n'existait à l'époque que dans deux ou trois collections au monde
 

En 1943, Le Moult reprit la publication Miscellania entomologica fondée par Eugène Barthe en 1922 et la développa avec de nombreux travaux sur les Lepidoptères. Ainsi furent publiés les travaux de Georges Bernardi et de Marcel Caruel, tandis que Breuning publiait ses travaux sur les Lamiaires d'Europe. Le dernier volume publié par Le Moult fut le numéro 48 en 1936.

En 1982 Sciences Nat relance le journal et publie les volumes 49 à 51. Le comité de publication était composé d'éminents entomologistes: Georges Bernardi, Philippe Darge, Jean Darnaud, Claude Herbulot et Léon Schaefer. Des planches en couleurs étaient incluses dans chaque volume. Les abonnements étaient d'environ 300.

Prudent, Le Moult donna 17/20èmes de sa collection à l'Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique.

Vous devinez quel sera l'objectif du prochain voyage ...

... Bruxelles ?



Wouter Dekoninck, conservateur de la collection entomologie

la page 298, la dernière

l'affiche d'Emile Deyrolle :

pas besoin de la méthode de Singapour :

toute la pédagogie de l'éducation y était déjà décrite depuis 1831 !