mercredi 3 décembre 2014

Le monde a-t-il un sens ?


Toutes les cultures du monde se sont interrogées sur la question du « sens ». Dans notre société en perte de repères, la science, nous dit Jean-Marie Pelt, permet, en explorant le réel du big bang jusqu’à l’homme, d’apporter des éléments de réponse à cette question.

En effet, d’un bout à l’autre de la longue histoire de l’univers, l’évolution conduit des éléments simples à s’associer pour former des entités plus complexes, faisant émerger de nouvelles propriétés C’est ce qu’il appelle le « principe d’associativité ». Par de multiples exemples puisés dans la nature, Jean-Marie Pelt met en lumière le fait que la vie doit davantage à l’alliance qu’à la rivalité. C’est ainsi que les plantes se sont associées aux insectes pour assurer leur fécondation. Que les arbres fabriquent les substances chimiques éloignant leurs prédateurs. Que la sélection invente toujours de nouvelles formes de vie résistantes aux forces hostiles. Que la Nature se ré-invente tous les jours.

Pierre Rabhi défend avec lui ce principe en « intendant et serviteur de la Terre nourricière », comme il se définit lui-même. Pour lui, l’homme est tout simplement un prédateur, avide et cupide, s’attaquant (sans réfléchir aux conséquences), aux ressources naturelles : il risque bien de détruite la Nature dont il est pourtant partie prenante. Il vit désormais majoritairement  « hors sol » dans les villes, mais il y perd son lien originel avec la Nature, en devenant un consommateur de biens importés d’ailleurs, artificiellement alimenté par une agriculture intensive et coûteuse en molécules chimiques et en pétrole fossile. Détruisant la biosphère des espèces animales, il accélère leur extinction. Rejetant les gaz à effet de sphère, il détériore le climat, alimentant ainsi les catastrophes naturelles le menant à sa perte.


« On voit s’ériger des générations d’enfants qui, faute d’un éveil à la vie, sont réduits à n’être que des consommateurs insatiables, blasés et tristes. »

« Une agriculture qui ne peut produire sans détruire porte en elle les germes de sa propre destruction ».

 Il appartient désormais aux hommes d’engager un processus vertueux, en privilégiant la coopération au détriment de la compétition, source de tensions et de conflits.

Pierre Rabhi est interrogé ce matin par Anne Sinclair : elle lui demande « s’il est utopiste » ?

Vous observez que dans notre Société libérale, (qui revendique en même temps d’être humaniste et de gauche), les utopistes sont toujours brocardés par les soi-disant réalistes !

Il répond : « non, je suis simplement cinglé ».

Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi, amis de longue date, mettent ici en commun, par-delà les désespérances de notre temps, une vision qui se veut optimiste mais qui exige, à leurs yeux, pour aboutir à un monde plus juste et fraternel, une authentique et massive « insurrection des consciences ». 

« Il nous faudra répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer jusqu’à la fin de nos vies, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes».

Un milliardaire peut tout acheter, ou presque…

sauf ce bien si subjectif :


la joie de vivre