vendredi 3 janvier 2014

Rouillard au Grand Rond…

 

…de Toulouse !

Il faut se rendre à Issy les Moulineaux (92) pour « tomber sur sa tombe » : celle de Pierre-Louis ROUILLARD (1820-1881), l’auteur de nombreuses grandes sculptures animalières. Au Musée d’Orsay, le cheval à la herse est certainement la plus célèbre.

 Mais aussi à l’opéra Garnier avec l’aigle qui domine l’entrée.

Contrairement à ses collègues, il ne réalisa que très peu de petits bronzes, privilégiant les œuvres monumentales travaillées en pierre, bronze ou fonte de fer. Pourtant, on trouve encore de magnifiques œuvres d’orfèvrerie en argent, chez Christophe, comme ce centre de table monumental. C'est même le cochon qui est mis à l’honneur ! Je me rappelle la Bretagne, et les maximes : -« dans le cochon, tout est bon. L’argent est dans le cochon » !


Des cochons en argent !


Il est professeur de sculpture et d’anatomie à l’École de dessin et de mathématiques de 1840 à 1881, où il a notamment comme élève le sculpteur animalier François Pompon. Il réalise des sculptures, généralement animalières, de cerfs ou de sangliers pour de nombreux châteaux et les grands décors parisiens du XIXe, comme l’Opéra de Paris, le palais du Louvre, la fontaine Saint-Michel ou le tribunal de commerce de Paris.


Par quel miracle la chienne et la louve de Toulouse ont-elles été sauvées de la fonte après 1941 ? Grâce aux cartes postales de Delcampe, voici comment était l’entrée du grand rond avant. Avant (répète la pub) c’était avant : on entrait dans le jardin public encadré par ces deux statues, et on débouchait sur le monument de Descuing dont je vous ai déjà parlé, à la gloire de Toulouse avec sur son piédestal, la statue de Clémence Izaure. Les cartes postales listent quasiment toutes les œuvres disparues, dont le David de Mercier ; le conteur arabe, c’est effarant. La Ville de Toulouse qui a investi un argent considérable dans la rue de Metz repavée avec du granit chinois (le Sidobre du Tarn propose pourtant tout près du granite made in France), aurait pu replacer les statues disparues comme la Wallace de Marqueste… et autres de Falguière : nos amis chinois copient très bien nos œuvres, et ils n’auraient pas rechigné à en offrir quelques unes à Toulouse « pour un Euro de plus » !



On sait qu’aujourd’hui les sculpteurs qui confient leur original au fondeur, ont droit à huit tirages, de manière à ne pas casser le marché. Déjà à l’époque on faisait des doubles, et je trouve au Louvre la copie identique aux canidés de Toulouse.

Pour les spécialistes, la chienne est en réalité une molosse de Bordeaux. Elle inspire ainsi les éleveurs de chiens dont le bronze de fer de Toulouse (ça y est : je me souviens que cette matière était exclue des fontes, par lesquelles on cherchait principalement le cuivre ! !) est pris pour effigie.



Allez faire un tour au grand rond :

l’entrée est restée intacte :

elle est drôlement bien gardée !