jeudi 30 janvier 2014

Cathédrales…


Abbatiales…

J’ai déjà évoqué la « ville aux cent clochers » : vous allez voir quelques merveilles de l’art gothique, le plus abouti : « le flamboyant », des dentelles de pierre, des échafaudages incroyables, et cela tient debout, étonnamment . Un souvenir : juin 1944, Rouen est bombardé (par les alliés) difficile d’éviter que des torpilles tombent sur les églises…tellement il y en a ! C’est le cas de Saint-Maclou. De la Cathédrale. Du Palais de Justice aussi !

Un gros travail de réhabilitation a été mené, et 70 ans plus tard, il faut que les jeunes générations disposent des photos d’époque pour imaginer les tas de gravats. Tant la Ville est belle… !






La plus proche est Saint-Maclou, devenue toute blanche depuis le nettoyage. Mais il faut attendre le dimanche pour entrer à l’intérieur, culte ou pas culte. Voici pourquoi je ne vous ai rien montré avant. Comme un concours d’organiste est ouvert pour tenir le grand orgue, un candidat s’exerce et met les visiteurs dans une ambiance musicale émouvante : de suite il faut s’asseoir, fermer les yeux, ouvrir grand les oreilles : rien ne donne plus le sentiment du divin que la (grande) musique : je suis traversé par les ondes sonores, les basses, les relances des tuyaux, quel régal !
  














 























Beaucoup plus tard, je décide d’entrer dans Saint-Ouen. Comme elle a été préservée des bombes, les pierres sont restées grises. En réalité, il s’agit d’une Abbaye, tellement grande qu’il y avait un cloitre dont il ne reste qu’un des côtés. Les moines logeaient dans ce qui abrite aujourd’hui la Mairie, et la Grand Place au centre de laquelle trône la statue équestre de Napoléon (la plaisanterie locale consiste à affirmer que son chapeau est trop étroit pour la tête), était le potager !


 

Je n’ai pas retrouvé cette information, mais ai le souvenir (faux ?) que la surface des vitraux mesurait un hectare ! En entrant par la porte des Marmousets située au Sud, on passe devant Rollon qui ressemble un peu à José Bové (à moins que ce soit le contraire). A l’intérieur, la rosace en face tout en haut (il faut tordre le cou à 33m) est donc la rosace Nord : une figure géométrique du sceau de Salomon. Il faut franchir tout le transept pour, se retournant, voir l’envers de la porte d’entrée, et trouver en symétrie l’arbre de Jessé, non pas représenté comme un arbre généalogique, mais les rois de Juda sont disposés tout en rond dans la rosace
 


A l’Est (vers l’Orient) le vitrail central représente le Christ en croix. A l’Ouest, ce qui était la grande entrée des fidèles est fermée à double tour. Il faudrait marcher 80 mètres pour toucher les portes ! Je reste figé en plein centre, attiré par les grilles du chœur de Nicolas Flambart en 1740. Partout, sur trois étages, des vitraux, en grisaille et or, la hiérarchie des Saints. Au-dessus des portes, un orgue gigantesque de 1630. Au-dessus encore, la grande rosace toute bleue. Par bonheur, il reste quelques cérémonies du culte, mais la Municipalité, soucieuse de rentabiliser une telle surface, l’utilise pour des expositions, sans relations avec l’histoire. J’apprends aux deux vacataires figées de froid à l’accueil où est l’arbre de Jessé, elles n’en ont bien entendu jamais entendu parler, et n’attendent que l’heure de midi pour filer dehors se réchauffer.























Je vous laisse respirer un peu avant de vous mener à la Cathédrale, il faut que je vous montre Salomé dansant pour gagner la tête de Jean-Baptiste,

ça ne va pas être triste !




je m'en suis donné à coeur joie avec les vitraux,
il est vrai que disposer d'un zoom 20x change la donne !