dimanche 12 janvier 2014

Augustus…



…Saint-Gaudens…

Je vous ai parlé du monument qui lui était dédié à Saint-Gaudens. Je dois vous dire qui est Augustus, sachant qu’il est plus connu aux Etats Unis qu’en France :

C’est Marie-Laure Pelan spécialiste du Musée qui parle : « Augustus Saint Gaudens est le plus grand sculpteur américain de la fin du XIXè siècle et le maître de la renaissance de la sculpture américaine. Il est né à Dublin (Irlande) le 1er mars 1848, de Mary Mac Guiness et de Bernard Honeste Saint Gaudens, natif d'Aspet, village du sud de la Haute-Garonne, dans le piémont pyrénéen.

Aspet tout le monde ici connaît, signifie « au pied de la falaise » en basque (azpeta) aux altitudes de 40m à 1240m, avec le célèbre col du Portet d’Aspet dans le Pic de Paloumère. Nous nous y rendons tous les automnes à la recherche des cèpes, ou des chenilles de Machaon seconde génération. http://babone5go2.blogspot.fr/2012/10/machaon-sur-pimpinelle.html

« Bernard, compagnon cordonnier, son tour de France achevé, tente sa chance en Irlande où il rencontre sa femme dans une fabrique de chaussures. L'année de sa naissance, la famille émigre aux USA. D'abord à Boston, puis à New York. Dès l'âge de 13 ans, Augustus entre dans les ateliers des graveurs de camées d'origine française, Louis Avet et Jules Le Breton à New York. A 16 ans, il part pour Paris étudier aux Beaux-Arts, dans l'atelier de sculpture de François Jouffroy de 1867 à 1870. A 19 ans, il réalise son premier bronze, un buste de son père. Avec la guerre de 1870, les ateliers ferment en France. Augustus Saint Gaudens est obligé de mettre fin à ses études.


« Il part à Rome où il travaille 5 ans en tant que graveur de camées. C'est la qu'il réalise sa sculpture Hyawatha, représentant un jeune indien assis. En 1875, il rentre aux États Unis et participe à la fondation de la Society of American artists. Il rencontre les architectes Stanfort White et Charles Mac Kim avec qui il réalisera de nombreux programme décoratifs. Avec Mac Kim, qui traitera le socle, il réalise le Shaw memorial. Il rompt avec la sculpture traditionnelle et le classicisme de la jeune sculpture américaine. Ses sculptures sont conçues en liaison avec un lieu et avec leur socle. Augustus Saint Gaudens utilise beaucoup le bronze et rompt avec la taille directe du marbre.
  
par Kenyon Cox (1856-1919)
« En 1876, il reçoit sa première commande publique par la ville de New York : un monument à la gloire de l'Amiral Farragut.

« De 1877 à 1880, il retourne à Paris et réalise de nombreux bas-reliefs. Il séjourne aussi en Italie et reçoit notamment l'influence de Pisanello (XVIè siècle).

« En 1880, il est membre du jury international de l'Exposition universelle de Paris. En 1881, il est élu président de la Society of American artists. En 1882, il participe au chantier de la villa Vanderbilt à New York. C'est en 1884 que lui est passée la commande pour le Shaw memorial qu'il mettra 14 ans à réaliser. Le colonel Shaw était mort en 1863, au milieu de son régiment, le premier composé de Noirs.



« En 1885, il achète un domaine à Cornish, dans le New Hampshire qu'il baptise Aspet, du nom du village de ses ancêtres commingeois. En 1886, il reçoit la commande de l'Adams memorial, monument sur lequel il travaillera jusqu'en 1891. Élevé à la mémoire de Marian Hooper, épouse suicidée d'Henry Adams, célèbre historien américain, ce monument est une œuvre majeure de l'artiste.

« Parallèlement il travaille à une Diane, girouette destinée au plus grand monument de New-York, la tour du Madison Square Garden, dont je vous montre les photos prises en 1910 à l’altitude de « 347 feet », plus haut que la statue de la Liberté de « 42 feet » ! La seule statue à être éclairée à l’électricité ! Pour cette statue, son seul nu, il travaille avec Stanfort White. La statue sera déposée en 1925, après un incendie. Elle est conservée au Métropolitan museum de New York
 






Si Marie-Laure me le permet, mes sources anglo-saxonnes me permettent d’ajouter les précisions suivantes : Diana était la combinaison de deux modèles : le corps, celui de la belle Julia Baird. Le visage, la modèle suédoise Davida Clark, la maîtresse du maître, et la mère de leur fils Louis. A l’époque, montrer ainsi sa nudité était considéré comme quite shocking, seule une suédoise pouvant se permettre cette provocation ! Je reprends la biographie de M.L Pelan :

« De 1892 à 1903, Augustus Saint Gaudens réalise un monument à la gloire du général Sherman. C'est une statue équestre en bronze doré, précédée par une victoire ailée, grande œuvre, pour laquelle il recevra un prix.


« En 1897, il s'installe à Paris, et se rend à Aspet, ville natale de son père. Il est ravi comme tous les américains du côté authentique du village. De la joie de vivre des pyrénéens, et de la coïncidence de son nom avec celui de la Capitale du Comminges. L' État français lui achète l'Amor Caritas, bas relief conservé à l'heure actuelle au musée d'Orsay. Aujourd’hui, le Collège Didier Daurat entretient d’étroites liaisons avec les jeunes américains d’Aspet, à Cornish, dans le New Hampshire
   


« En 1900, il s'installe définitivement dans sa propriété qui abrite un atelier et un jardin d'artistes. Il reçoit le grand prix du salon de l'exposition universelle pour le monument édifié en l'honneur du général Farragut. En 1905, le président Théodore Roosevelt lui commande les pièces de 10 et 20 $, ornées respectivement d'un aigle sur un branchage et d'un profil d'indien et d'un aigle volant et d'une allégorie de la liberté.


Le 3 août 1907, l'artiste décède dans son domaine En 1908, a lieu la première rétrospective de son œuvre au Métropolitan museum de New York.

En 1932, la ville de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) édifie un monument à la gloire du sculpteur. Monument dont les statues de bronze seront fondues dix ans plus tard. Pour en savoir plus rendez-vous sur : http://babone5go2.blogspot.fr/2014/01/augustus-saint-gaudens.html


1953, Homer Saint Gaudens, le fils de l'artiste, en visite à Saint-Gaudens dépose à cette occasion, le médaillon à Robert-Louis Stevenson conservé au musée de Saint-Gaudens.

J’imagine que c’est à lui que nous devons

ici

un goût particulier pour la sculpture ?


jamais un artiste n'a réalisé d'aussi belles Victoires !

on sait aussi l'importance de s'entourer de beaux modèles
comme Evelyn Nesbit, 16 ans en 1900 !