me voilà sur un sujet glissant !
figurez-vous que je trouve un fascinatus magnifique aux enchères
il appartenait à un Collectionneur, le Commissaire priseur l'a évalué pas cher
on peut dire un fascinus aussi, c'est une amulette protectrice
il y a des tas de formes
c'est un objet impressionnant : la dame, qui manifestement est une Scientifique comme le prouve sa blouse blanche, a mis des gants pour le toucher, ça ne se touche pas sans précautions !
puisque nous sommes dans la Science, voilà l'objet en coupe
chez l'homme au repos, ça ressemble à ça
c'est là qu'intervient un nouvel Expert, un professeur, qui aborde le sujet dans sa classe mixte, où forcément il y a des filles :
les filles ont naturellement trouvé le David de Michel Ange sur internet, et ont grossi l'image pour voir ceci
voici l'Expert "causeur" Jean-Paul Brighelli
est-ce le même ?
Does size matter ? Du David de Michel-Ange à Rocco Siffredi
par Jean-Paul Brighelli -18 février 2023
voilà ce qu'il raconte, j'ai trouvé son histoire jolie, la voici :
"Michel-Ange, David, détail — mais en est-ce bien un ?
"Il y a cinq ans, dans le cadre d’un cours de Culture Générale à l’intention d’étudiants de journalisme marseillais (à l’ECS-IEJ), j’avais concocté un PowerPoint de toute beauté — c’est le cas de le dire — sur la représentation du Beau, de l’Antiquité grecque à nos jours. C’était un honteux pillage, réorganisé et simplifié, du livre d’Umberto Eco, Histoire de la beauté (2004).
"Pour évoquer l’évolution (en fait, la non-évolution : le Beau est un idéal, en tant que tel, il n’évolue pas, l’idée générale était de montrer que l’expression usuelle « chacun son goût » est vide de sens) du modèle masculin, j’étais parti de l’Apollon grec (mais l’Hermès Ludovisi n’est pas mal non plus), puis j’avais parlé du bronze fabuleux du Musée archéologique d’Athènes représentant Poséidon, probablement, menant son char, du Faune Barberini, de l’Hercule Farnèse — et, forcément, du David de Michel-Ange.
Cliché. Murmures chez les jeunes filles. « Mais M’sieur… »
– Oui ?
– Il en a une toute petite !
Et voilà comment d’un cours sur l’esthétique vous passez en cinq secondes à des considérations anatomiques in vivo.
J’ai donc immédiatement trouvé (dans un autre PowerPoint qui regroupait, lui, les œuvres picturales) l’Homo Vitruvianus de Vinci (lui aussi, fort modeste…) et, pire encore, L’Amour et Psyché de François-Edouard Picot, un superbe modèle d’Académisme appliqué.
– Les artistes, expliquai-je, ont depuis longtemps jugé qu’une hypertrophie d’une quelconque partie du corps est préjudiciable à l’équilibre de l’ensemble.
– Mais M’sieur… Ils avaient donc tous des micro-pénis ?
L ’heure était grave. Puisque le PowerPoint était projeté sur un tableau blanc faisant écran, j’ai demandé à la spécialiste des gros calibres de bien vouloir rallonger au feutre noir la queue du roi David à sa convenance. Ce qu’elle fit, et tout le monde alors put voir que le résultat était pitoyable, la statue n’existait plus, on ne voyait plus que le membre exacerbé descendant à mi-cuisse.
– Alors ? demandai-je.
L’auditoire admit que ce n’était pas une grande réussite esthétique. Si l’on ne voit que ça, autant baiser avec un gode grand format. Et qu’un homme au bout d’une quéquette, franchement, ce n’est guère appétissant.
Ma fréquentation des milieux spécialisés pendant que j’écrivais La Société pornographique (2012) m’a au moins appris une chose — que je m’empressai de relater à ces jouvencelles amatrices de fortes virilités — disaient-elles : les garçons qui jouent dans les films que vous dévorez sur PornHub font l’objet de castings impitoyables. Et ce n’est pas (et même, loin de là) sous les épaules des plus beaux mâles que l’on trouve les verges les plus épanouies. Prenez Shorty Mac, par exemple. Une queue de 20 cm, extraordinairement épaisse — sur un homme d’1,63m. La Nature est mutine. Pauvre homme, qui ne connaîtra jamais les joies d’une gorge profonde…
Quiconque a pris une douche dans un club de culturistes sait que la verge de Monsieur Muscle est très rarement proportionnelle à la taille de ses biceps. Et l’hyper-développement du quadriceps, du tenseur du fascia lata et du couturier, du biceps crural, des trois adducteurs de la cuisse ainsi que du droit interne, du pectiné, du demi-tendineux et du demi-membraneux rend dérisoire l’outil coincé entre ces masses imposantes, quelle que soit sa silhouette. Il est des hercules sous-équipés, et des nains fortement membrés. Rappelez-vous ce qui se racontait de Toulouse-Lautrec, qui avait compensé ses jambes brisées et définitivement raccourcies par un monument de bite, que seules pouvaient s’enfourner les prostituées qu’il fréquentait à Pigalle, entre deux beuveries au Moulin-Rouge. Rappelez-vous Nabo, le petit nain négrillon de la reine Marie-Thérèse, auquel on attribua la paternité de l’enfant noir qu’elle mit au monde en 1663. Comme Louis XIV s’en étonnait, on lui dit que c’était peut-être parce que Nabo avait obstinément fixé sa maîtresse durant sa grossesse. À quoi le roi, pince-sans-rire, répliqua : « Il devait avoir des regards bien pénétrants… » Le bébé disparut, fut supposé mort, et quinze ans plus tard, une métisse très richement dotée fut admise chez les Bénédictines de Moret-sur-Loing sous le nom de sœur Louise Marie-Thérèse, dite la Mauresse de Moret.
Ah, j’oubliais : Nabo, le nain surmembré, disparut dès la naissance de l’enfant. Tué ou embastillé à vie.
Sans compter que les professionnels ont recours à toutes sortes d’interventions mécaniques (injection de graisse dans la verge, section des tendons suspenseurs afin d’augmenter la longueur pour l’œil, etc.) ou chimiques (dilatation des corps caverneux à la papavérine ou au viagra). Des procédés malheureusement copiés par nombre de types en (qué)quête de virilités XXL.
Quant à ceux qui croient que les Noirs sont mieux équipés que les Blancs, je ne saurais trop leur recommander la lecture du livre de Serge Bilé, La Légende du sexe surdimensionné des Noirs (2005). L’auteur fait un historique impressionnant de la légende, pour conclure que le racisme commence à la reductio ad phallum.
Les milieux pornographiques, qui hébergent des sites aussi caricaturaux que BlacksonBlondes, ne se posent pas ces questions. Ils aiment bien les Noirs — du moins ceux qui exposent une marchandise, au repos, aussi longue que si elle était en action. On apprend incidemment dans ces tournages que l’on distingue, dans le milieu, ce qu’ils appellent le « grow », et le « show » — les premiers étant susceptibles de se développer, parfois au triple ou au quadruple de la station repos, les autres mettant tout dans l’apparence, sans que le sexe sollicité soit très différent de ce qu‘il était en état apathique. Sans compter que le sang peine souvent à remplir tout à fait des corps caverneux très dilatés, et que l’objet en érection continue à dodeliner paresseusement.
La discussion continua hors cours avec deux ou trois étudiantes. « Sans déc, Marion, dit l’une de ces pures jeunes filles, tu t’es déjà enfilé un truc pareil ? » dit l’une d’entre elles en montrant du doigt, sur le tableau blanc, ce qui subsistait du féodal phallus. Marion a fait semblant de rougir. « Heu… Aussi long, peut-être pas… » « Aussi gros, alors ? »
Il est évident que la longueur du lingam, pour parler la langue du Kamasoutra, n’a aucun intérêt à excéder largement la profondeur du yoni. À quoi bon tenter de défoncer une poche qui fait, au mieux, 14cm de profondeur ? La grosseur, en revanche, est largement plébiscitée dans toutes les enquêtes. Une verge épaisse fait plus aisément pression sur le point G — c’est même tout l’intérêt de la double pénétration. Quant à la longueur, il n’y a guère que dans la sodomie qu’elle peut présenter un intérêt — encore que la nécessité d’aller au-delà de l’ampoule rectale ne fasse pas l’unanimité chez les dames. Et chez les messieurs, il faut à tout casser (si je puis dire) une vingtaine de centimètres pour titiller la prostate.
En fait, le visionnage de films pornographiques a complètement faussé la perception de la taille idéale. Il y a un à deux centimètres d’écart entre la taille moyenne dans la réalité et ce qui est perçu, pays par pays, comme la taille idéale.
Alors, the bigger the better ? Même pas. Tout est dans l’art de s’en servir. Et de durer.
Cessez de rêver à tel ou tel performer auquel vous aimeriez vous identifier. Le sexe le plus long jamais enregistré dans les annales médicales appartenait à un sergent-major de l’armée napoléonienne. Il est conservé dans le formol à la faculté de médecine de Strasbourg, et mesurait, au repos, 48 cm. Le pauvre homme (bis) !
Rengainez donc vos prouesses supposées et vos complexes réels. L’essentiel est de faire au mieux avec ce que la Nature vous a attribué. Et tâchez de vous convaincre que ce n’est pas pour la longueur ou l’épaisseur de vos attributs virils que l’on vous aime, mais pour des raisons plus nobles — votre compte en banque par exemple.
signé : Jean-Paul Brighelli
je vous ai asséné du lourd
il faut que vous récupériez
le sujet est immense : après tout, la Vie se donne avec ce truc
j'en ai encore du lourd dans mes réserves
alors ... à demain ?
pour tout savoir : 53 minutes :