une vue 3D étonnante, que ne va-t-on pas "voir" grâce à LIDAR ... ... si l'on sait ce que l'on cherche ! |
Avec le temps, tout arrive : je vous ai parlé autrefois de Falerii novi, soeur de Lugdunum, notre Saint Bertrand de Comminges, ville romaine re-découverte grâce aux techniques modernes d'observation par laser. (1)
Eh bien voilà, après les investigations aériennes de février 2021, pile un an après, après les visites sur le terrain d'Audrey Roger, en octobre dernier, (le terrain permet de visualiser ce que découvre LIDAR), une conférence visio (en distanciel) a permis de faire le point des premières découvertes ! Ce n'est heureusement pas terminé. Le "patron" est l'archéologue bien connu à Valcabrère Van Andringa William, et les deux conférencières, les voici citées par Jean-Luc :
https://www.facebook.com/search/top?q=saint%20bertrand%20comminges%20arch%C3%A9ologie |
Le miracle est ainsi que si vous êtes attentif, et suivez le site, vous pouvez cliquer sur gotomeeting (oui, il faut aujourd'hui absolument être anglophile ; bilingue ; vacciné et connecté, y compris si vous faites partie de la "silver-economy" j'y reviendrai plus tard) , et vous trouver, ce qui m'est arrivé, non seulement présent à la cyber-conférence, mais être identifié : je me suis trouvé à gauche pile du Patron, et il m'a autorisé in fine à présenter la modeste requête qui va suivre.
Il se trouve je crois vous l'avoir déjà raconté que votre serviteur appartient à un groupe local d'amateurs (du latin ama, qui aiment...) pluridisciplinaire, majoritaire : séniors, Parisiens (ce qui leur permet des contacts avec le Sommet), ou locaux ce qui ne les a pas empêchés de faire carrière à Paris ce qui est mon cas), chevronnés, anciens Officiers et Militaires ; spéléologues ; Ingénieurs hydrauliciens ; Elus locaux participant aux affaires Toulousaines notamment sous l'autorité bienveillante de la DRAC, j'y reviendrai... A partir du moment où ces personnages équipés des appareils photos et drones dernier cri (sans oublier les couches d'information géographiques disponibles sur le portail d'IGN) décident d'explorer un domaine, ils réussissent à aller assez loin... sauf naturellement à observer St Bertrand grâce à Lidar ! Ils pratiquent couramment la géologie et constatent qu'à Tibiran, la résurgence romaine, est alimentée par le gouffre de Génerest. Ils constatent que c'est un puits-artificiel-artésien-remblayé, chaque qualificatif compte, où l'eau qui passe dans des failles karstiques a été remontée de 3m, pour atteindre l'altitude pile-poil nécessaire pour alimenter St Bertrand situé plus bas en altitude. Comme ils sont sur place quand il pleut au lieu de regarder la télé ils vont sur le site et photographient la remise en eau naturelle, spectaculaire, un débit évalué à 0,7m/s. Ils s'inquiètent de découvrir le canal bouché par 1m de terre accumulée depuis 2000 ans. Ils observent le site avec leur drone et font des hypothèses sur la voirie antique, et sur les parties aériennes du canal encore très visibles ; les parties souterraines intactes ; et surtout les parties disparues. Les passionnent les réseaux souterrains des canalisations en plomb cachées dans le dépôt de fouilles du Conseil départemental, certaines géoréférencées. Les égoûts dans lesquels ils entrent nuitamment ...puisqu'ils sont accessibles. Ils font l'hypothèse d'un port permettant de transporter les marbres depuis Saint-Béat avec des quais cachés sous les alluvions ; de la rampe inclinée de débarquement des pierres permettant d'escalader la falaise rive gauche de la Garonne ; du gué accédant rive droite ... ils fouillent (du regard toute autre fouille leur est interdite et ils respectent scrupuleusement la Loi) ; ils photographient, communiquent avec les visiteurs d'été réunis dans la petite salle de Valcabrère qu'ils souhaitent convaincre de l'intérêt du site de Lugdunum...et rêvent de communiquer leurs trouvailles aux Professionnels archéologues.
leur propos, si je ne me trompe de vocabulaire, est "l'archéologie expérimentale", voire reconstructrice, pratiquée couramment à quelques kilomètres par les amis du musée d'Aurignac
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9ologie_exp%C3%A9rimentale
Leur rêve en effet est qu'ayant (comme Lavoisier n'hésitons pas) bâti des hypothèses murement réfléchies, LIDAR et les archéologues pourraient confirmer ou infirmer leurs suppositions pour faire avancer leur sujet : établir pour la première fois les bases du réseau d'eau d'une ville antique, le "comment" cela était calculé et plus tard fonctionnait, confirmant ainsi l'hypothèse que 2000 ans auparavant, les Ingénieurs romains pratiquaient comme nous le faisions dans les années 1970, à l'époque sans ordinateurs, et à la main, pour calculer un réseau d'eau : réseau de surface comme ils existent toujours en Provence notamment ; puis réseau sous pression, les formules de l'écoulement de l'eau étant évidemment différentes, et théoriquement inconnues des Romains.(2)
A vrai dire le rêve est un peu plus concret encore, s'agissant de la résurgence de Tibiran : puisqu'elle fonctionne périodiquement, pourquoi ne fonctionne-t-elle pas en permanence ? J'ai posé autrefois sans résultat la question simpliste : -"où est le robinet romain d'origine" ? Tout seul il était vain d'espérer réussir ! Supposons que cela arrive (il existe des hypothèses de solution), encore faut-il que le canal étant interrompu à l'aval, ne se remette pas à inonder ... les champs alentour, de statut privés est-il besoin de le préciser ! Non ! à la demande du propriétaire, (j'insiste sur le fait que l'ouvrage romain n'est "pas inscrit" ; lui appartient en propre ; et qu'il subit les dommages causés par la résurgence quand elle se met en pression, et rejette les eaux directement en bas puisque le canal est obstrué, abimant les enrochements romains tenant la terre rapportée à l'époque pour remblayer le puits). Pour remédier à ces dommages, quelques mètres du canal (privé au tout début) seraient remis à "vieux fonds vieux bords", une expression qui veut bien dire ce qu'elle veut dire ! Jusqu'au déversoir antique existant, (propriété communale) qui évacuerait les eaux restaurées, pour les rendre 3 m plus bas là où elles rejoignent actuellement la source, puis le moulin. On rêverait qu'à la demande du propriétaire la DRAC autorise ces travaux ... cette année 2022 ! De l'archéologie hydraulique "reconstructrice" ! une première après la fontaine de Philippe... en Arcadie ! (3) Le groupe est tout émoustillé vous le pensez bien : ce serait le second site antique romain à fonctionner à nouveau (4) !
Bon, je bavarde trop, revenons au sujet !
la première partie c'est Catherine Fruchart qui intervient son nom figure en haut et en bas sur les diapositives, merci go to meeting !
J'ai rétréci la liste des initiales des participants, et Catherine nous explique l'avion, le laser, les points et les avantages de LIDAR qui "voit" à travers la végétation : sûr que cela nous intéresse, alors que la végétation chez nous empêche le drone de visualiser à travers feuilles et branches, sans compter qu'il risque de s'y frotter provoquant un accident aérien !
chez soi on peut zoomer, faire une capture d'écran, c'est génial ! |
on voit déjà des surprises sur ce document : comment le "voir" sous un autre angle et y passer quelques minutes ? |
notre aqueduc rentre direct dans la route d'accès qui le coupe du théâtre : la citerne n°1 est-elle dessous ? |
-"une canalisation derrière un massif" : comment en savoir davantage ?
Quand le Museum d'Histoire Naturelle de Paris cherche à faire l'inventaire des papillons
(pardon, il faut dire "lépidoptères", le nom est "Noé conservation")
il demande aux amateurs de servir de témoins de terrain
notre groupe local ne demande pas autre chose :
merci Catherine Fruchart ; merci Audrey Roger
comment vous contacter, pour vous soumettre nos modestes observations
et tester LIDAR pour savoir ce qu'il en dit ?
cette visio était à marquer d'une étoile blanche
pour les amis d'Aquae convenarum
hypothèse : la fontaine romaine couronnant l'as de pique d'Aygues Bère (citerne 2 présumée), couronnée par une pierre morainique glaciaire comme il en existe tant dans le lit du Rioutord, cette pierre réemployée décore la ferme Denis Meliet proche http://babone5go2.blogspot.com/2020/08/le-jardin-denis-meliet.html |
la résurgence : elle coule !
11 décembre 2020, laissant le déversoir romain sec, la résurgence coule où elle peut, affouillant les enrochements romains calant la terre rapportée pour combler les 3m du puits artésien |
PS (1)
http://babone5go2.blogspot.com/2021/09/je-reviens-de-falerii-novi-la-soeur-de.html
http://babone5go2.blogspot.com/2021/09/falerii-novi-cartographiee-par-radar.html
PS (2)
le secret de Baillache ? Un rôle de composition : -"j'aurais été hydraulicien romain, comment m'y serai-je pris ?
https://babone5go2.blogspot.com/2020/09/nom-quintus-candidus-benignus.html
PS (3) :
http://babone5go2.blogspot.com/2021/08/la-fontaine-de-philippe-plus-ancien.html
PS (4) : Mme Dessales est réputée pour ses recherches à Pompéi. Elle montre en quoi les réseaux d'alimentation en eau, desservant thermes publics, fontaines et domi privées appartenant aux personnages importants sont structurants pour la cité. Elle n'a pas vocation j'imagine à calculer les réseaux de surface ni ceux sous pression de l'époque, pour faire le parallèle avec les réseaux existants de nos jours, et s'étonner de leur similitude, comme des robinets en bronze étonnamment contemporains !.
PS (5) : je promets les liens systématiques vers les observations (illustrées en couleur ce qui n'était pas le cas des premières constatations de Baillache) de ces 11 dernières années : en attendant... quelques pistes...
quand la berge rive gauche était encore intacte, mais le canal déjà "envasé" de terre |
maquette de la captation aujourd'hui terminée par Roland Vidaillet |
4 dalles lisses en marbre de 3m de long ... munies de feuillures... alors qu'elles sont submergées donc inaccessibles ? |