vendredi 23 juin 2017

Augustus : bon à tirer !

une œuvre de composition !

Voici en exclusivité l’interview de notre correspondant de la Gazette des Arts, rencontrant dans son atelier le sculpteur-modeleur JLF, attendant le bon à tirer pour son buste d’Augustus. Augustus Saint-Gaudens, le sculpteur américain, déjà cité dans ces mêmes chroniques (1) :

laGazettedesArts : Comment JLF, avez-vous procédé pour créer ce buste, votre dernière œuvre ?

JLF : Comme c’est le cas pour un comédien, mon travail de sculpteur-modeleur consiste à m’imprégner de la personnalité de la personne à représenter : c’est un rôle de composition. Je lis, m’informe, dois me mettre (et j’y suis parvenu) dans la peau d’Augustus, en compulsant toutes sortes de notes, archives et photographies. Je souhaitais réaliser une œuvre de facture classique, mais débarrassée de la présentation traditionnelle de l’artiste endimanché, posant devant le photographe, comme le montrent les documents disons officiels, avec chemise, et cravate Lavalière.

Moi, il m’importait de mettre en avant le sculpteur : dans mon cas personnel, je mets une blouse, pour me protéger des taches, et des morceaux de terre (que je perds partout), mais qui signent mon travail d’artisan. J’ai représenté Augustus en blouse de travail, chez nous on dit « bleu  de travail », en train de modeler la terre, en pleine action, dans son atelier, loin des mondanités ultérieures.

Miracle, poursuit-il, F.S (qui sait tout sur l’artiste) a débarqué un jour chez moi, et m’a offert trois livres que voici, dont deux en Anglais. Ils sont bardés de photos d’Augustus en noir et blanc . Il est toujours sérieux, réfléchi, attentif, concentré. C’est comme cela que  je l’ai représenté.


Au-delà des photos, ces livres contiennent aussi des portraits, peintures et bustes. Ces œuvres sont l’interprétation par mes anciens homologues d’Augustus tel qu’ils le percevaient eux-mêmes. J’ai été influencé par ces interprétations, toutes ces "imprégnations" aboutissant à ma propre compréhension de ce que je voulais donner à voir.(pour être compris du plus grand nombre, JLF s'exprime comme le font les communicants dans les galeries d'Art)

la fameuse blouse de travail














on retrouvera la signature autographe plus tard












laGazettedesArts :  Combien de temps avez-vous mis pour arriver au résultat final ?

JLF : Des collègues vous répondraient en vous disant : deux jours. Moi j’ai du mettre… une semaine ? (il ne se rappelle plus). Mais j’ai ma façon de travailler : je passe à autre chose, je reviens sur ma table de travail, je change un détail. J’ai modifié le regard. Un pincement de la lèvre supérieure. L'arête du nez, vous voyez, là ? (il montre, et pince le nez). Je reviens de temps en temps, le temps que mûrisse la réflexion. En ce moment, j'ai le cerveau plein du sujet, je voudrais en profiter pour modeler un autre buste !

laGazettedesArts : que voulez-vous dire ?

JLF : eh bien, si je passe à autre chose, je vais oublier toutes les caractéristiques emmagasinées dans ma tête, tous ces repentirs, ces retours en arrière et ces perfectionnements continus. J’ai envie de recommencer une autre interprétation, (même si on ne m’a rien demandé), seulement pour profiter de ma tête pleine pour créer une variante, en changeant telle ou telle expression !

laGazettedesArts : voulez-vous dire que... vous pourriez faire ....rigoler Augustus ?

JLF : comme si, à la fin d’un banquet, un copain le faisait marrer en racontant une histoire drôle ?

laGazettedesArts : oui justement, on voudrait qu’il soit content (Augustus) de revenir à Saint-Gaudens !

JLF : quelle bonne idée, revenir à Saint-Gaudens (la commune), quand on porte ce même nom (Gaudens, et Saint de surcroit) ! Vous m’avez convaincu : je vais faire un Augustus rigolard, rien que pour voir ce que ça donne ! promis, juré, il sera content, (le vrai Augustus, depuis là-haut d'où il nous regarde) !

Epilogue

C’est bien ces conversations entre artistes-intellectuels, mais il faut avancer, se « mettre en marche » comme le disent les « marcheurs ». « Marchons, marchons », dit l’hymne national (vous aviez remarqué ?)

Demain, JLF donne l’ordre au fondeur de mouler le moule de cire, qui sera fondu par la fonte brûlante des fondeurs du Lauraguais, j'en profite pour lui demander une patine rouille, assortie à l’acier corten des personnages descendant les escaliers. Après-demain, il lui faut un socle, on calcule combien, pour le mettre en représentation à sa future place. Je fais le croquis.

Après-après-demain, on va peut-être avoir des Augustus-marrants, ce qui ne manquera pas de donner lieu à de nouvelles surprises, non ?

la participation active à une œuvre d’art

est une œuvre d’art elle-même, non ?


laGazettedesArts va suivre tout ça pour vous avec une attention

méticuleuse !


.....ah...! vous vous demandez qui est JLF ?

à un certain niveau de célébrité, un artiste comme JLF trouve forcément
un élève-adepte (à moins que ce soit une...) pour modeler son buste :
voici ce que cela donne !


je vous en ai déjà parlé et vais recommencer demain :

lisez d’abord ces  vieux billets :

http://babone5go2.blogspot.fr/2016/10/et-voila-maginot.html




(2) cette histoire étant absolument véridique (dans les moindres détails), la GazettedesArts a du protéger ses sources en masquant les noms propres appartenant à des Personnalités de premier plan, pour se contenter des initiales. Les initiés comprendront qui est qui, (ce qui est l'essentiel) !

je vous fais lambiner :

voilà JLF
le bute de JLF tenu par JLF

et Augustus par JLF






la prochaine fois Phryné 

de  Cipriani

taille XL !