vendredi 27 mai 2022

Solandge al puerto de Tarragona (6)








Je connais par cœur le trajet compliqué : après la Cala Romana, il faut prendre une petite route à gauche, avec une pente terrible permettant de descendre du sommet de la falaise sur la mer. Une fois arrivé à la cotre 0, le port de Tarragone est un endroit extraordinaire, léché, fléché, routes admirablement balisées, docks peints de couleurs vives, musée en plein air destiné aux amateurs artistes… les quais bordés de vitres soigneusement nettoyées, pour voir l’eau par transparence, et quand ils sont à quai admirer les œuvres vives des yachts géants des oligarques (du moins je le crois en arrivant) ayant choisi ce lieu privilégié pour y cacher leurs immeubles flottants.













Le comble (pour moi), est d’avoir choisi une laque vernie bleu-nuit pour peindre la coque sans doute en titane ou autre matériau rare, et ainsi distinguer son yacht des voiliers normaux blancs destinés aux marins petitement argentés : je m’approche de Solandge par l’arrière, un escalier géant et central permet à la diva que j’imagine au dernier étage, de descendre se baigner dans l’onde située en bas. Il y a au moins quatre étages, et ainsi l’heureuse résidente occupant chacun peut descendre les mêmes marches, je suppose à des heures différentes, sauf que l’étage inférieur est plus proche de l’eau ! J’imagine que la diva du Chef suprême domine en haut ?

Quelle naïveté est la mienne : la mer est sale, eux le savent bien : une piscine olympique (d’eau minérale) chauffée et filtrée est à bord, on ne va pas se tremper le corps au milieu des détritus, des méduses et autres plastiques rejetés par les énergumènes qui prennent la mer pour une poubelle ! !

A quai, des jeunes gens (je n’ose pas dire « marins ») tous habillés d’un même sweet-shirt marqué « Solandge », cheveux courts, je distingue une fausse blonde, tous le même âge, s’activent silencieusement autour d’un engin extrait des soutes sombres du bateau… actionnant les poulies en  acajou verni, ils le descendent de ses poutres blanches sorties électriquement des entrailles du navire, soucieux d’éviter la moindre éraflure (qui leur causerait vraisemblablement une punition physique à coups de knout) : c’est un canot gonflable sur mesure, du genre Zodiac mais plus chic et de couleur assortie, je l’imagine propulsé à l’énergie nucléaire, tout comme le bateau principal ? Sert-il pour des missions de ravitaillement, pour conduire les passagers sur les plages de débarquement, ou bien a-t-il des fonctions secrètes …  ?

Je cherche les armes qui forcément équipent un tel engin, impossible de courir les mers du globe sans pouvoir se défendre, y a-t-il des drones ? des hélicoptères ? des canons cachés derrière les capots aérodynamiques, des lanceurs de missiles…en tout cas un sous-marin sans doute, des sous-marins vraisemblablement, tous les yachts que visite OSS.117 en sont équipés ! Sous les dômes luisants des radars, je distingue des cornes de brume en nickel pur parfaitement astiquées, qui doivent faire un bruit énorme pour faire peur aux bateaux qui se mettraient en travers quand le monstre aborde l’entrée des ports et ne peut absolument pas ralentir pour rester manoeuvrable !

Si le mât principal arbore le pavillon catalan, à l’arrière se déploie un large drapeau de Malte. C’est donc sans doute un preux chevalier qui court les mers, en faisant régner l’Ordre depuis Valetta, la minuscule mais puissante capitale de ce paradis fiscal. Ici, il a fait une halte rapide pour ravitailler, au prix du fuel cela doit valoir le prix d’une villa pour faire le plein, sauf si comme je l’envisageais il fonctionne à l’uranium enrichi ? (2)

Peut-être y a-t-il une dernière hypothèse ? Le propriétaire a été suicidé (d’une pilule de plutonium justement) par le Président russe, soucieux d’éliminer un concurrent-nazi supplémentaire ? Ou encore s’agit-il d’un ex-copain du KGB, trop enrichi de la vente illicite de pétrole russe, oublieux de payer sa dîme au Patron ? Il resterait à l’intérieur les divas enfermées, bâillonnées, privées de papiers, de vêtements et de nourriture ? L’équipage des 29 jeunes marins entrevus sur le quai s’occuperait comme ils le peut, débarquant le sous-marin pour pêcher en mer, afin de subsister privés qu’ils sont de salaire en roubles, impossibles de toute façon à changer dans les banques locales à cause des (légitimes) sanctions imposées par le monde libre à Vladimir Putin (comme l’écrivent les catalans) ? On devine l’embarras de nos amis Espagnols de saisir un tel bien meuble et flottant, avec son équipage et tout ce qu’il y a à l’intérieur, un cadeau … empoisonné… pire… irradié ?

je gamberge trop ?

Je retombe sur terre, principe de réalité ! Tout se trouve sur la toile, y compris à destination des fans de yachts ! J’ai bien fait de vérifier : je trouve aisément le Solandge, c’est bien le pétrole le prix de la construction… mais c’est un Prince le propriétaire, (il faut absolument la Majuscule) le richissime Muqrin bin Abdulaziz al Saud ! (1)







Il me fait gentiment monter à bord, et je tombe d’admiration devant le faste oriental de la décoration, des coussins, des meubles Louis XV authentiques achetés en salle des ventes chez Sotheby’s ; des lampes disposées avec symétrie, des glaces, et forcément, ces amateurs de beaux intérieurs appliquent des vasques lumineuses géantes aux plafonds pour simuler le soleil ainsi présent dans chaque pièce : l’intérieur (climatisé) est encore plus beau que l’extérieur ! Et ce n’est pas un oligarque russe, c’est un Prince arabe, tout aussi riche, beaucoup moins cruel, ce ne sont pas des divas qui sont à bord, mais des favorites, dont le tableau en robe du soir bleue peint par un grand Maitre (impressionniste) trône d’ailleurs au centre de la salle à manger ! Elles sont là de leur plein gré, elles portent le voile (des mille et une nuits) de leur plein gré, elles ont la télé et internet à bord, des saunas, des piscines, des bijoux fastueux, des sacs Vuitton en crocodile-bio véritable, cousus à la main par des artisans français tout exprès pour elles ; des tables de jeu, il existe un casino à chaque étage, et les restaurants sont impeccables, gérés par de grands Chefs étoilés français, qui se refont une santé financière après les maigres subsides mensuels que Macron 1 leur a octroyés pendant un covid qui a été pour eux la galère.

c’est étrange la richesse

ce pétrole fossile qui crée le réchauffement climatique

qui s’épuise lentement, moins il y en a plus il est cher

avec l’argent duquel on construit des yachts luxueux

toutes ces meufs blondes enfermées alors qu’il fait soleil dehors

 tous ces jeunes gens qui servent 24H/24 Oligarques et Princes, rêvant de faire fortune

quelles troubles aventures (secrètes) vivent-ils ?

on croyait Tarragone si tranquille … ?








PS (1) : le Prince Muqrin bin Abdulaziz Al Saud (en arabe : مقرن بن عبدالعبدالعزيز آل سعود ), est né le 15 septembre 1945). C'est un homme politique, homme d'affaires et ancien aviateur militaire saoudien prince héritier d'Arabie saoudite de janvier à avril 2015, durant les trois premiers mois du règne de son demi-frère le roi Salmane . Il est le 35e fils du roi Abdulaziz , né de la concubine yéménite d'Abdulaziz, Baraka. Depuis la mort du 36e fils d'Abdulaziz, Hamoud en 1994, Muqrin a été le plus jeune fils survivant du roi. 

En dehors de son rôle de gouverneur, il a des activités commerciales. Au cours de son mandat de gouverneur de la province de Hail, il a fondé Hail Agricultural Development Company en 1982. À la fin des années 1980, la société était le plus grand producteur de blé du pays. 

 Le prince Muqrin est marié à Abta bint Hamoud Al Rashid. Elle était présidente du Conseil des femmes lorsque le prince Muqrin était gouverneur de Médine.  

Il a 14 enfants. Ses filles sont Mudahawi, Sara, Mishail, Abta, Nuf, Lamiya, Jawahir et Sara. Ses fils sont Fahd , Abdulaziz, Faysal, Turki , Mansour et Bandar. Le prince Turki a fondé une société immobilière en Turquie. Il est pilote et PDG de la Rabigh Wings Aviation Academy à Djeddah. Le prince Turki est également membre du conseil d'administration du Saudi Aviation Club.  

On dit que Muqrin bin Abdulaziz aime l'astronomie , la littérature et la poésie arabe et possède une grande bibliothèque contenant des milliers de livres.  

j'ai vainement cherché les Princess, et n'ai trouvé que cette photo


Solandge Ship is effective based on Tarragona



PS (2) : triste réalité, si le yacht file à 17,5 Km/H, il faonctionne au fuel. Son réservoir compte 220.000 litres. Je suppose que le Prince a accès à du carburant détaxé, mais à raison de 1€ le litre, cela fait quand même 220.000€ le plein !