samedi 24 février 2024

Salon de l'Agriculture : ouverture difficile !



Le rendez-vous de l’Agriculture française à Paris avait lieu aujourd’hui, samedi 24 février à 9 heures, heure prévue de l’inauguration, foule nombreuse dehors sur le parvis des Expositions Porte de Versailles, foule impatiente d’entrer, et de voir les bovins exposés dans le Hall numéro 1.

La tradition veut que le Président de la République soit présent, coupe le ruban tricolore, puis « déambule » le plus longuement possible, battant son propre record de l’année passée, pour s’immerger tête à tête avec les éleveurs, stand par stand, et se frotter au public notamment les enfants friands de selfies. Il faut aimer les gens, il faut aimer les animaux, il faut aimer parler, boire et manger, et Jacques Chirac accomplissait cet exploit avec charisme, et aisance car la fatigue guette ceux qui ne seraient pas en forme tant l’exercice est physique !

Les tracteurs étaient dans Paris, arrivés les jours précédents, et leurs conducteurs avec le bonnet jaune de la Coordination Rurale voulaient en découdre : un des leurs avait acheté des sifflets, et une horde se précipite dès 8 heures par la porte prévue pour les exposants…. sifflet à la bouche, ils sifflent ! Qui donc régit le service d’ordre ? La garde spéciale du Président est là, prête à éviter un malheur… puis la Police, en renfort, pour contenir les bonnets jaunes… puis les CRS dehors, prêts à canaliser la foule si elle voulait entrer à l’heure prévue ! On sait qu’en France la présence des forces de Police énerve les manifestants, de facto prêts à en découdre. L’atmosphère devient lourde, impossible au Président de se montrer dans ce contexte ! Pendant ce temps, un petit-déjeuner réunit les Officiels dans une salle au-dessus. Atmosphère sinistre. Pas de petit déjeuner. Chacun un verre d’eau auquel il n’a pas touché devant lui. L’entretien dure une heure…. Inauguration reportée, le Président propose sa parade habituelle : il va faire rentrer quelques manifestants volontaires, et improviser un débat. Un débat : le contraire de la confrontation, le dialogue permet d’écouter l’autre, et de lui livrer ses arguments. A défaut de convaincre, on se sera respecté. C’est le fondement de la démocratie. Je cite le Président himself.

Plan de trésorerie d'urgence ; prix planchers ; intérêt générala majeur de l'agriculture ; pesticides et droit à l'erreur

Et on voit le Président débattre, chacun lui raconte son problème. En bras de chemise, debout, il répond à chacun. On le sait très fort dans l’exercice, ce n’est pas qu’il convainc, mais il sait tout, explique tout, le tout devant le Ministre de l’Agriculture, le cou protégé d’un gros foulard, muet. Et de la ministre de la Transition énergétique, muette elle aussi. Leur présence muette confirme au Président (bavard) que s’ils n’interviennent pas, c’est qu’il a raison. Rassuré de leur consentement (qui ne dit mot consent), il est prolixe.

Il gagne ainsi une heure

Inimaginable qu’il retourne à l’Elysée : il n’aurait pas déambulé

Son devoir est de rester, il reste,

la tension a beau être forte, il doit se rendre au Hall 1

et taper sur le cou de l’égérie normande Oreillette

Je fatigue à regarder les chaines d’info nous montrer le spectacle en direct :

Il persiste. Il reste, il déambule

Il se fait photographier, il s'expose aux selfies, il a gagné :

J’admire la pugnacité du Président

Demain c’est dimanche

Et lundi, il recommence, dans un genre très différent à Bruxelles : c’est le Conseil des Ministres européens de l’Agriculture. Tiens, laissera-t-il Marc Fesneau seul ? En effet, je ne trouve pas cette date dans l'Agenda de l'Elysée, puisqu'il déjeune avec Edouard Philippe ! Ce Conseil s’annonce sous tension : il s’agit de simplifier : obligations écologiques, importations ukrainiennes, législations en passe d’être votées sur la biodiversité et émissions polluantes

Il faut le vouloir :  être Président !

 

PS : à suivre sur la page facebook du Salon d'où j'ai tiré les photos qui précèdent :

https://www.facebook.com/search/top?q=salon%20agriculture