jeudi 1 février 2024

Agriculture, troisième salve d'annonces

la vision enchantée demain de la Nature bio-diverse : comment intégrer l'Agriculture dedans ?

Le Premier Ministre ne boude pas ses efforts : pendant que le Président plaide à Bruxelles, Gabriel Attal (qui a remarquablement terminé son cycle accéléré de formation sur l’Agriculture), a abordé les différents chapitres de cette "exception française". Pas simple car la liste est longue : la loi Egalim, pourtant promulguée le 1er novembre 2018, ne garantit toujours pas leur revenu aux producteurs : les contrôles de la DGCCRF vont se multiplier, pour tenter de coincer les mauvais industriels ou distributeurs qui auraient écrasé les prix dus aux producteurs, même les Centrales d’achat situées à Madrid ou Bruxelles ! Les aides de la PAC 2023 non payées vont l’être. Les clauses miroir imposant les mêmes règles de qualité aux produits alimentaires importés vont être actionnées, pour éviter toute distorsion de concurrence…. Je n’ai pas pris de notes, et suis dans la situation des agriculteurs juchés sur leur tracteur, un peu noyés par l’avalanche des mesures : « ils ont besoin d’un peu de temps pour digérer les réponses du Premier Ministre » : c’est la fameuse question habituelle de confiance à la parole politique !

Ce que tout le monde aura compris, c’est qu’il ne reste plus que 400.000 exploitations, je devrais dire « Entreprises agricoles ». La moitié prendra sa retraite en 2035, date fatidique où l’on ne vendra plus que des voitures électriques, et il faudra trouver 200.000 repreneurs pour leur succéder. Pas facile à une époque où dans les secteurs qui le peuvent, les salariés travailleront (en télétravail) quatre jours sur sept, sans compter les vacances, et disposeront de revenus plus importants !

Le Premier Ministre s’était fait accompagner de trois Ministres, Economie, Environnement et Agriculture, et les entendre m’a rappelé quelques sigles, pas toujours faciles à décoder pour les non initiés :

-ICPE sont les Installations classées pour la protection de l’environnement : exemple les élevages de porcs.

-ESOD, espèce susceptible d’occasionner des dégâts : le raton laveur par exemple ! Est-ce le cas du loup, qui est protégé ? Tout finalement n’est pas si clair !

-OFB, c’est l’Office français de la Biodiversité, créé le 1er janvier 2020. Il dispose de 3000 Agents, dont 1700 réalisant la Police de l’Environnement. La police sanitaire ; de l’eau ; la surveillance des espèces menacées ; la biodiversité…. Cet Office dépend des Ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, mais on a entendu le président du Sénat et le Premier Ministre envisager leur rattachement aux Préfets ?

L’actualité est toujours aussi riche : à 15 heures 02, le Président de la FNSEA répond :

il annonce la levée des blocages, et le travail de simplification à poursuivre en Préfecture

"on transforme l'action, on se met au travail, on a quinze jours pour vérifier si tout est crédible..."

Il va continuer d'intervenir dès l’ouverture du Salon, le 24 de ce mois ...

...cet été, précisément en juin auront lieu les européennes,  

et puis sortira la Loi de modernisation ...

...d’autres rendez-vous européens… dont le green deal, (l’Europe parle désormais Anglais)(1) !

Parti de Carbonne, le mouvement aura permis de mettre sur la table l'une des particularités de la Nation France dans le monde : notre excellence alimentaire.

l'enjeu méritait le cri d'alarme des agriculteurs !

l'égérie du Salon, Oreillette, est bien une vache normande


PS (1) : c'est en 2005 que Jean-Louis Rastouin et Christian Bourdel (de l'INRAE) inventent l'expression " De la fourche à la fourchette" : le système alimentaire : nourrir 9 milliards d'hommes (et de femmes of course)

Leur titre devient à Bruxelles : Farm to Fork Strategy - Food safety, sigle F2F.

depuis l'adoption en 2020, la pandémie de Covid, puis la guerre en Ukraine, ont nourri le principe de "souveraineté alimentaire", conduisant à se méfier de la décroissance, et à maitriser notre production alimentaire : voir l'article ci-dessous :