mercredi 20 octobre 2021

P&P de Latour reçoivent le comité Comminges de la Légion d'Honneur à Latoue

Je vous ai autrefois emmené à Latoue, visiter la source, et le lavoir : sa construction est récente, 1850, ce n'est pas si loin en arrière ... quand notre monde-des-gestes-barrière a découvert l'hygiène, et qu'a été créée cette curieuse construction où l'abreuvoir encercle le lavoir : un espace pour les hommes, (ou plutôt les femmes ?), un autre pour les animaux ! 

https://babone5go2.blogspot.com/2019/09/je-me-soigne-latoue.html

En réalité, la curiosité locale est bien le château, une ancienne place forte créée en 1140, situé sur la butte juste au-dessus de la vallée de la Noue, qui reçoit à cet endroit le "ruisseau du Château". Le comité Comminges de la Légion d'Honneur est invité au château, cela ne se refuse pas ! Il existe une page Wikipedia pour le décrire, et comme il s'agit d'un Monument Historique, il dispose d'une fiche "Mérimée" très concise :



Nous arrivons dans le jardin, au centre un énorme magnolia, l'arbre roi est ici le cèdre, ils sont quatorze, plantés en 1850 à montrer leurs pignons et autres appendices masculins apparaissant en automne. Un clin d'oeil italien, nos hôtes Patrick et Philippe, nous font accueillir par la Vénus de Milo -toute en volupté- en visite dans cette ancienne forteresse transformée en home accueillant.








il s'agit bien pourtant d'une ancienne place forte




avec les armes d'origine des propriétaires 

"d'azur, à la tour d'argent accostée de deux rochers d'or"

on voit mieux les "rochers d'or" sur le vitrail du haut


alors que les armes récentes, sont : "la Tour d'argent sur fond d'azur, trois étoiles en Chef"


 


Philippe, propriétaire des lieux, auteur d'articles réputés dans la revue de la Société d'Etudes du Comminges, salue les invités


avec le Président de la SLMH Germain Monfort



notre doyen Jean Baqué, cent ans passés, chevalier de la Légion d'Honneur
parle avec Jean-Pierre Dubois, délégué commingeois de l'Ordre National du Mérite

la présence des femmes membres de la Légion d'Honneur amène leurs compétences (et leur sourire) dans les comités locaux

à l'intérieur, Patrick, auteur de livres tel celui consacré au château de Saint-Marcet (Revue de Comminges n° 2020-2, p. 372)



on retrouve les armes de la Famille dans la salle à manger... alliées à trois ...Soucis de Savoie, les armes de Xaverine de Mestre, cadeau de mariage d'un ami commandé à un faïencier de Martres Tolosane !




voilà qui justifie la qualité des invités : diplôme impérial délivré par Napoléon III





Malgré le temps, les batailles, les incendies, subsistent des archives impressionnantes, parchemins, diplômes, chartes aux dates remontant loin dans l'histoire, commençant en 1140, avec l'arrivée depuis Muret de Gaucerannus de Turre, le comte Bernard 1er de Comminges. Nous sommes pile à la frontière entre Gascogne et Comminges. Les Cisterciens ont créé leur abbaye à quelques lieues à Bonnefont, et disposent de terres et forêts immenses, on parle de 10.000ha, provoquant des revenus énormes. Un exemple, ils possèdent les carrières de pierre de Boussens, qui permettrons la construction à Toulouse de la cathédrale St-Etienne. Bien plus tard au XVIIIè, c'est la frontière du Nébouzan dont St Gaudens est la capitale. Le débat est vif entre Armagnac et Foix-Béarn, le Comminges coincé au milieu : les forces militaires importantes sont là pour régler les conflits. En 1440, le capitaine local prend parti pour Foix-Béarn. Il est tué à St Martory, la place forte est dévastée, à tel point que le site sera abandonné cent ans, la salle à manger transformée en prison. Ce sont les descendants qui réhabiliteront profondément les lieux pour leur donner l'apparence actuelle, même si le dernier étage n'a pas encore été reconstruit.

signatures notariales, et concession de la forge, le forgeron dont le rôle est incontournable doit être adoubé par le Chatelain pour percevoir des taxes



j'admire les moulures XVIIIè, elles me font penser à celles de Rennes, et du Haras du Pin


j'admire la chevalière de Patrick : à la Tour d'argent sur fonds d'azur


le château est bâti sur le rocher sous-jacent, nous nous enfonçons sous terre





les murs épais peuvent résister à un siège !

on entrait à cheval, une échelle de 6,5m de long accédant en haut du donjon

l'ombre ne permettait pas de voir l'entrée Renaissance en trompe d'angle due à Dominique Bachelier en 1580


le plan d'origine montre la présence de la chapelle castrale Saint-Sernin, démolie depuis


la tour-porte où étaient perçus les droits de péage a elle aussi disparu

heureusement que Norbert Casteret a fait cette photo en 1931

merci à Patrick & Philippe de Latour pour leur accueil

je leur dois une quittance de gages !




nous quittons à regret la grille d'entrée aux armes d'Armand de Latour