samedi 2 octobre 2021

Le patrimoine basque passe par Côte basque enchères (12)


 Il y a une école basque d'art ! Je vous l'ai montrée en partie dans la villa Arnaga. A Bayonne quand nous avons visité le musée. Dans les archives du musée Bonnat encore fermé. Dans quelques villas à la recherche de vitraux, dont les murs pouvaient être éclairés par une toile d'Arrue. Ou de Tobeen, ou encore Félix Arteta Errasti !

toutes leurs oeuvres passent un jour ou l'autre par Côte basque Enchères

j'ai donc, retour sur le passé, feuilleté quelques catalogues

des prix ...bas ... à couper le souffle !


je commence exprès par cette merveille de Sarreguemines que je vous ai si souvent montrée, mais par morceaux ! Là le service est entier !

mais il y a une signature très très célèbre





Ce tableau se nomme "la fête au Pays Basque avec danseur au gilet rouge". Il mesure 3 m de long, sur 90cm de haut, et faisait la fierté du trinquet Maïtena à St Jean de Luz. La fresque avait été réalisée par Ramiro Arrue à l’occasion de son inauguration en 1934.

merci googlemap, le trinquet a été transformé en appartements !

Ramiro Arrue est très coté sur la côte basque, et il n'y a pas si longtemps que je vous montrais ses bateaux à vapeurs dans les eaux de l'Adour, ou à Saint-Jean de Luz.



Personne n'est plus basque que Ramiro Arrue, quand il représente la fête au village ; la sortie de l'église ; le marché aux cochons ; la "force basque", deux boeufs qui tirent... comme des boeufs ; le jeu de quilles; 6 lots estimés très bas, heureux les acquéreurs de l'époque ! 




et puis le "retour de pêche"


le parvis de l'église, et la forge au pays basque

les hommes qui ont chanté dans l'église blaguent dehors à la sortie de la messe

Arrue montre les métiers, oui, la forge est incontournable




y a-t-il plus beau paysage landais que ce lac de Sourgen ?

le pays basque est aussi espagnol




Un autre peintre nous les montre aussi, les vapeurs qui me fascinent tant, c'est Félix Arteta Errasti (Valladolid 1890-Bilbao 1986), frère du célèbre peintre Aurelio Arteta, souvent exposé à San Sebastian. Des centaines d'aquarelles sur papier on pu être exposées, divisées en cinq sections : la vie de la mer, le hameau, la ville, la politique et la religion. Un vaste échantillon de l'œuvre de l'artiste, qui reflète fidèlement l'univers d'Arteta, connu pour sa grande maîtrise de la représentation du monde basque avec une ironie amusante. 




ici nous sommes à Ciboure, c'est l'arrivée des touristes qui se pâment devant les vapeurs !


celui qui a acheté le lot 184 n'a pas payé très cher !



la pêche des sardines joue un rôle plus important encore que celle du thon



ensuite, on danse lors des fêtes de Bayonne et autres

on soigne les animaux



on approvisionne les vapeurs au départ, mais de temps en temps

c'est la fiesta sur la plage !

Félix Arteta Errasti (Valladolid 1890-Bilbao 1986), le sixième fils de la famille Arteta-Errasti, était un grand dessinateur et humoriste qui utilisait l'aquarelle, le dessin et l'huile comme moyen de transmettre sa propre vision du monde, amicale et insouciante, sur les gens de la mer, le hameau, la ville, la politique et la religion, tout au long du XXe siècle. 

Sa syntaxe et sa poétique évoluent entre les courants Novecentista et les courants Art Déco (Décorativisme), antécédents des Avant-gardes de ce siècle en Europe, et sa vision était celle d'un Réalisme Costumbrista, avec humour, ironie, et parfois avec un certains sarcasmes et histrioniques. 

L'œuvre d'Arteta est aujourd'hui reconnue dans les Musées du Pays Basque et de Madrid. San Telmo, Naval, Fondation Kutxa, de Donostia; Beaux-Arts, de Bilbao ; Museo ABC, à Madrid, et dans des collections privées remarquables et soignées en Europe et en Amérique, étant considéré comme l'un des grands artistes du Pays Basque et de l'Éspagne.

le dernier peintre à la mode, c'est Tobeen



Je laisse la Gazette Drouot écrire ce qui suit, la signature est l'excellence même ! "Félix Élie Bonnet, dit Tobeen (1880-1938), A Tuna, huile sur toile signée, titrée, étiquette de l’exposition de Bordeaux de 2012, 70,5 x 53 cm.

Estimation : 25 000/30 000 €, Adjugé : 101 680 €

pas mal !

"Ce tableau de Tobeen n’a pas été vu sur le marché depuis le Salon d’automne de 1927, où il avait été acquis par le grand-père de son propriétaire actuel. Un atout pour cette toile, qui appartient en outre à un corpus restreint, seules quelque trois cents œuvres de l’artiste étant référencées. Natif de Bordeaux – où s’est tenue en 2012 une rétrospective de son travail –, Félix Élie Bonnet de son vrai nom a souvent séjourné à Ciboure, entre 1909 et 1919. Il livre dans cette œuvre un pur concentré du Pays basque. La palette, resserrée, met l’accent sur ses couleurs emblématiques : le blanc des maisons passées à la chaux, le rouge tirant sur le brun de leurs pans de bois et de leurs volets, traités au sang de bœuf pour les protéger des insectes et de l’humidité, et le bleu éclatant du ciel. On retrouve aussi la teinte azur sur le corps du thon placé dans le panier d’osier, en équilibre sur la tête de la jeune femme. La pêche de ce poisson roi de la côte basque est une tradition qui remonte au XVIIe siècle, et jusque dans les années 1950, les Kaskarotes, ces vendeuses qui le proposaient à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, ont fait résonner les rues au son de leur cri «arraina bizi-bizia», poisson frais ! Le peintre traduit ce pittoresque avec modernité : au cadrage étudié et à la composition rigoureuse, il ajoute une simplification des formes allant de pair avec des aplats contrastés. L’époque où il se plaît à découvrir des scènes du quotidien au détour des ruelles cibouriennes est aussi celle qui le voit expérimenter le cubisme et figurer aux expositions du mouvement en France, mais aussi à New York, Chicago et Boston, où l’Armory Show de 1913 fait connaître à l’Amérique les peintres de la Section d’or. Tobeen, qui réside à Paris depuis 1907, a participé à l’accrochage manifeste à la galerie La Boétie à l’occasion duquel Albert Gleize et Jean Metzinger ont publié leur traité sur l’esthétique novatrice. L’œuvre du peintre qui ait sans doute le plus marqué les esprits alors est un autre sujet basque, Les Pelotaris, vu au Salon des indépendants en 1912 et acquis par le critique d’art Théodore Duret. L’artiste demeura attaché toute sa vie à sa région de cœur. Il l’a peinte avec un réalisme géométrique, mettant l’accent sur certains détails architecturaux et sur les lignes directrices du paysage, rendant ses tableaux emblématiques de ce pays. La femme tient également une place importante chez lui. Proposée dans la même estimation, sa Vénus aux colombes peinte vers 1920, également dite Le Nid, illustrera la poésie de son pinceau.




les Parisiens, devenus bordelais grâce au TGV, a-do-rent !

Socoa, notre sortie de printemps, premier restau !





avec la fraicheur des nuits de septembre, Tobeen a du voiler ses trois Grâces... dommage !

il m'arrive une belle aventure personnelle !

Je consulte un gros ouvrage de 159 pages, dont je vous précise le lien, c'est du lourd, le CNRS, qui raconte l'histoire de l'aménagement de la côte Biarrote, et consultant le chapitre sur les villas pour trouver Mirasol qui n'y figure pas, je trouve la villa Natacha avec ses vitraux de Grûber, dont Gérald Franzetti a repris le thème pour un particulier, heureux proprio qui a bon goût ! !


https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01099980/document

je râle souvent sur le manque d'illustrations de notre patrimoine, à l'époque étonnante où tout un chacun dispose d'un téléphone qui peut prendre des photos de qualité stupéfiante, maintenant quasi en 3D. Alors je tente d'illustrer mes billets de photos impeccables. Et voici qui est cité page 92 avec une de mes photos :


votre serviteur :

http://babone5go2.blogspot.com/2013/09/villa-natacha.html

voici le truc : si vous voulez consulter tous mes billets sur le Pays Basque, allez en haut à gauche dans le moteur de recherche, et tapez : "basque"

tout défilera, il y en a un bon paquet, 

et beaucoup de photos sont inédites

je tente d'appliquer la devise d'internet :

ce que tu ignores, tu le demandes
ce que tu sais, tu le partages !

je ne vous ai pas montré tous les vapeurs de St Jean de Luz

le lot 380 de Côte basque Enchères



si vous avez bien lu, vous voulez voir la Vénus aux colombes :




vendue le 7 aout 2021...estimée 30000€ ... 

oui, elle a été adjugée ... 90.000€ !




1920, 65x46cm


ainsi se termine cette série basque de douze billets

demain, nous partons en 

Catalunya !